Irrésistiblement -4-

***

Appel de l’océan…
Lente est l’étale de turquoise et d’émeraude
Contre le vert souple des oyats courbés
Et les zébrures du vent en maraude.
Ecoute le silence du sable qui soupire
Autour d’ un amour de grande marée .
Voiles, silhouettes et planches
Sans arrêt se croisent, se penchent
Dans un envol, survol et corps à corps
Sur la crête des vagues enfiévrées.
Seule leur répond la douce
Blondeur des dunes impassibles.
A l’appel de l’océan,comment résister?

***

Un instant encore, laisse-moi l’humeur au ras de l’eau

L’eau
éclabousse les morsures du soleil

Le sel sur les lèvres

Les lèvres offertes

A peine humides de souvenirs brûlants.

***

Juste un instant

Pétri de sable et d’eau,

d’eau immobile, toutes les mers intérieures du monde,
l’eau des silencieux diamants qui peuplent sa surface,
la nuit des clapotis de pensées habillées des lumières lointaines telles de minuscules phares de vie

des vies prêtes à basculer, tête la première

les yeux habités de milliers de gerbes d’eau

le souffle coupé

coupé du monde

le monde tout autour, absent.

***

Il me faut composer avec
l’eau de tous les transports maritimes et humains
l’eau du corps à corps mer ciel, ligne d’horizon vacillant sous la rondeur du globe.

Sont érodés, brisés,

les rêves d’éternité

Les rêves  éveillés

Les rêves insensés

Voués à
toutes les pensées mouillées d’écume et de brume
toutes les brisures d’eau sous la coque des noix de bois
tous les reflets des si-reines cachées sous leurs voiles de vent

***

Juste un instant : une miette de mouette, au vol lancinant

Décompte le temps

A rebours des embruns du matin naissant,la lumière déjà nacrée

Dispensée en lassos, en lianes, toute rectitude perdue.

***

Juste un dernier instant, le nœud coulant à la croisée de mousse

Si douce qu’elle se perdra, s’évanouira sans autre pouvoir qu’un clapotis

Je t’ai cherché au bord de l’eau

Une mémoire d’eau ;

Je te cherche sur  toutes les grèves,

Les quais silencieux,

Les îles dont j’ai foulé la terre

Le sable où les traces se sont effacées

Chaque bordée d’océan

Chaque  pont

Et dans tous les reflets

Qui se prolongent

S’allongent

Se jouent

De l’instant

Tatoué au creux

De la main

De l’épaule

Dans le sang.

***

Marée

toi qui lances tes flots

Dans tous les courants

Et tous ces ports d’attache

où s’aiguisent les consciences

où gravitent des êtres en partance,

Toujours sur le qui-vive

Tant qu’il y aura d’instants

A ourler au point de croix

Les baisers et l’absence,

La vie et l’eau;

L’eau et la vie

la vie

l’amour de l’eau

l’eau

lave l’amour

l’eau

et la mousse

pour laver l’absence.

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Maïté L

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