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Clair obscur

Sur les poubelles

Reposait nonchalamment

La belle alanguie

A la nuit tombée

Pas un cil, rien ne bougeait

Hormis le passant.

Comme il s’approchait

Il tiqua légèrement

Mais la raison sut garder

Se dit qu’en ces lieux

Des vacanciers désertés

Grand ménage fut fait

Plusieurs mains expertes

L’avaient disposée

Pour qu’une seconde vie fut offerte

A la rescapée

D’un zoo très familier

Où l’humeur avait changé.

Le cliché fut pris

La distance bien gardée

Dans le silence complice.

Qui choisirait-elle

Muscles et griffes bien cachés

Sous le poil lustré ?

Le rêve préservé,

Dans la nuit glissait

Au matin elle s’éveillerait…

♥♥

 Août 2014

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Aujourd’hui, je vous invite à suivre LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

http://rogerdautais.blogspot.fr/

et à retrouver ROGER DAUTAIS, à le découvrir, si cela n’est pas encore fait.

Cela fait des années que je me promène de ce côté-là, que je savoure son approche du LAND ART, que j’y puise du réconfort, de l’émotion, des connaissances, de la réflexion. mais ce n’est que récemment que j’ai osé laisser une trace pour la première fois. J’étais très intimidée.

Je vous invite à lire en particulier le dernier billet à ce jour datant du 6 août où j’ai eu la joie de découvrir avec émotion que Roger Dautais a fait battre pour moi « Le tambour du monde ».

Voici ma réponse:

 

A Roger

Comme à chaque fois, Roger, je viens ici tâter le goût de la terre, du ciel, de l’eau et du feu, prendre part au festin des mots, des couleurs, des odeurs, écouter pulser les sortilèges  de la levée polyphonique  des voix. Puis je m’éloigne pour un temps, forte de toutes ces graines qui se sont insinuées en moi et ne me laisseront de cesse que lorsque je serai  revenue au bord des cairns et des mandalas, guetter avec la marée cet apaisement de la tête soumise à un tourbillon de feux. J’écouterai les voix présentes, les absentes, les cris d’amour, le tambour de la vie et toute cette énergie que je puise car perceptible, dans l’apaisement et dans l’harmonie de la tâche accomplie.

Être le maître des éléments, les modeler et les mêler au passé, au présent, n’est-ce pas recueillir dans le creux de la paume endolorie le sel des embruns, cet estran dénudé dont tu parles si bien.

Convoquer ici les croix et les cris, le coude-à coude des fruits, les points cardinaux, la fleur de pétales d’énergie au centre en un va-et-vient qui rythme, envoûte. Il y a là une bataille , boucliers au vent, une croisade pacifique et la pierre qui se refroidit ou se réchauffe selon l’humeur.

Car aujourd’hui, j’ai vu le tambour du monde. Mais l’ai-je vraiment vu ?

J’ai écouté le tambour du monde ? Ai-je su l’écouter et aller au-delà pour qu’il sache trouver la porte ouverte ?

J’ai goûté à chaque fruit perlé de patience, à chaque brin de fougère minuscule flèche, aiguille du temps qui bat le tambour.

L’énergie du centre est si puissante qu’elle renvoie des ondes !

Aux armes les pois de senteurs marines !Rosissez vos prétentions !

Et vous bâtonnets feuillus de la roue de la vie, soyez mandala, soyez verte prairie des sentiments.

Roger, en guise de remerciement, je t’offre ces quelques mots d’un poète que j’aime beaucoup, à cheval entre deux mondes, voire plus, un poète à cheval sur les civilisations : Gabriel Mwènè Okoundji.

Dans son livre « Prière aux ancêtres » il écrit :

« Toute réponse est parole et toute parole est nombreuse

Un lézard portant un papillon, cela est une parole

Le coq appelant une poule, cela est aussi une parole

Le hibou chantant sa mélopée à la nuit, cela est encore une parole

La parole n’a pas de père, pas de mère, pas d’ancêtres

Elle est immortalité divine, grossesse et enfantement miraculeux

Elle est esprit du vent : aucun mortel ne peut donner rendez-vous au vent ! »

Mais aussi :

«  C’est à la fin du chemin que commence le cheminement

Qui n’a pas bon pied ne peut reconnaître sa trace

L’audace du premier pas éveille l’impossible quête de l’espace

Seule est nommée gloire, la période où la douleur du cosmos épargne l’homme »

Ne perdons pas la boussole. Merci de m’en avoir offert une que je garderai dans mon cœur.

PS : je crois que j’ai rêvé des années durant qu’un jour tu m’associerais, moi, l’inconnue, à une élévation d’âme. MERCI.

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Ces sculptures à figures humaines, sont autant d’énigmes. Ces personnages intitulés « PROFILS » de 55 cm de haut font partie d’une série de 60 pièces, des visages modelés dans le grès et juchés sur des blocs de terre.

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L’exposition se tenait  au Château Lescombes , à Eysines où Danièle Marteau voisinait avec Danielle Bigata.

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. « Autant d’expressions différentes qui me sont venues en travaillant » dit l’artiste.

« Cette foultitude est surprenante. Ils sont tous différents. Certains sont beaux, d’autres moins, voire beaucoup moins, presque laids. Certains suscitent de la sympathie, d’autres, du rejet. J’ai décidé de tous les garder. Ainsi va la vie ».

 « Mon travail trouve son origine dans les rencontres humaines » 

Interview de Danièle Marteau dans le journal Sud-Ouest 10/01/2014.

***

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Cette foultitude m’a inspiré quelques mots parce que dans son œuvre autour de laquelle j’ai longuement tourné, j’ai ressenti des émotions, des interrogations, des pensées mouvantes selon l’axe d’approche, cette force de l’expression associée au dépouillement.

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***

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***

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***

à Monique

à qui ma poésie manquait…

Foultitude

Sarabande vertige

Tourbillon

De la foule

JE

En soltitude

Va-et-vient

Aux portes de l’autre

Frôle l’aura

Freine l’ange

Au chuchotis

Dans le brouhaha

Passe  repasse

Glisse

Ou s’enlise

La tête haute

Le dos courbé

Belle beauté

Enlaidie

A l’ombre des JE.

Le jeu des évitements

Le miroir des télescopages

 Mais Qui parle ?

Qui voit le regard croisé

L’absence

Le repli

Le dialogue qui n’aura pas lieu ?

Ainsi la guerre

Fratricide

Homicide

L’ailleurs sans voix

La bouche mutique

JE tire les tangentes

Trace les parallèles

Au cordeau.

Ses pensées intimes

Mises en équations,

Il n’en reste plus rien

De grès en force

Du passage à vide

 A la Vie d’ange déchu

Le salut ou la pluie

Viendront-ils du ciel ?

Seul Je s’arrête, suspend son verbe

Viendra ?

 Viendra pas

Ce cri du corps nié

Où seule la tête grave

Le billet du jour blond

Le vent, le poids des âges courbe

Lutte

Frontalement aux autres.

Qui détient la vérité

Dans l’incertitude

Des attitudes ?

La pâle ouate de la convergence

Emerge

De la plume

Du mot

Lisse le JE

Dans la négation des oripeaux.

 Avec  le Silence

Aux yeux trop grands

Le nez prend le vent

 L’Ange ou démon

 Dans sa fenêtre convaincue,

JE parle à JE en pied-de-nez

Rumeur, rumeur, rumeur,

 Humeur de  JE,

JE à l’honneur malmené.

Qui se fond dans la ville ?JE

Qui s’oublie dans la ville ?JE

Qui se meut dans la ville ?JE

Qui se meurt dans la ville ?JE

Quel poids ou quelle insouciance

Charrie la foultitude des  JE ?

Maïté Ladrat

***

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***

« Dans ces sortes de compétitions, l’esprit tout entier est tendu vers un but : gagner. Or il y a beaucoup à faire sur un bateau si l’on veut gagner une course »…

Eric Tabarly

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A la lecture du livre :

 « Victoire en solitaire, Atlantique 1964,  récit» (Arthaud)

cette phrase du formidable compétiteur que fut Eric Tabarly a curieusement fait écho dans ma tête.

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« Il réunissait donc au plus haut point les qualités de marin océanique, du navigateur solitaire, solide et résistant, et du régatier. Il le fallait pour réaliser un tel exploit sportif ! » dit de lui dans son hommage en préface du livre le capitaine de vaisseau  De Kerviler.

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J’ai été heureuse de renouer  avec mes balades sur les quais, appareil photo en bandoulière, à l’occasion de la venue des Pen Duick dans le Port de la Lune. Leur déplacement  a été salué par la foule, 50 ans après la victoire d’Eric Tabarly sur Pen Duick II,arrivé à Newport alors qu’il émergeait des brumes insistantes, pilote automatique cassé, silence radio depuis le début…

Cela faisait des mois aussi que j’étais entre parenthèses pour « gagner » non pas une course contre la montre car je n’appartiens pas aux « voileux » ni effectuer une traversée en solitaire…

Mais… comme LUI l’a fait en son temps, mes frères et sœurs d’infortune et moi-même nous devons vaincre et  cette « gagne nous mobilise à plein temps. Nous savons bien que nous n’aurons pas de médaille, et que nous devons arracher la rémission grâce à la médecine, avec la tête, les jambes, le sourire, la force mentale et notre entourage, proche ou lointain. Que nous devons collectionner les petits bonheurs même si nous avons dû réduire la voilure. Parfois nous connaissons la gîte, les creux, le calme plat, la chute parfois et chaque jour se gagne… Mon parallèle ne doit pas apparaître comme présomptueux.

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Bref revenons à Pen Duick

A l’origine…

 Pen Duick, le premier du genre

fut construit en Irlande en 1898 et « datait déjà » lorsque les parents D’Eric Tabarly l’achetèrent en 1938.Eric Tabarly l’a racheté à son père en 1952, à l’âge de 21 ans.

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« Le bateau ; aucun ne m’est plus cher que mon vieux Pen Duick, un cotre franc de quinze mètres, dessiné par Five… Il y a aujourd’hui  tout juste deux tiers de siècle. Il n’y a pas de « marine » que je préfère à la photo qui le représente incliné sous le vent, le plat-bord à fleur d’eau, toutes voiles dehors ».

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« Quand je le regarde, avec son habit noir et son plastron de voiles, il évoque pour moi un vieux et digne gentleman. Entre lui, dont la silhouette désuète fête ses cent ans et moi le retraité de la Marine, s’est nouée une affection qui a marqué nos existences. Sans moi, il ne serait plus qu’une épave. Sans lui ma vie eût été différente. »

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« Il est là, superbe, sous son gréement aurique, humant le vent, évaluant la force de la mer, frissonnant dans l’attente de la première risée : objet d’art, précieux, exigeant, sensuel, vif, capricieux, tel est Pen Duick, mon bateau ». 

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 ***

Tabarly, un visionnaire qui conçoit des machines à gagner grâce à ses connaissances en architecture navale.

Naissance du Pen Duick II:

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un bateau plus léger que son prédécesseur, en contreplaqué marine, construit pour naviguer en solitaire nécessitant la mise en œuvre de deux concepts : Rapidité et maniabilité.

1964: Eric Tabarly Vainqueur de la Transat en solitaire sur Pen Duick II

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« Pourquoi Pen Duick II ? Pour moi la réponse est simple, je voulais associer à mon nouveau bateau le souvenir du premier. J’ajoute que ces deux mots bretons signifient    petite tête noire , et sont aussi le nom de la mésange (de la mésange « à tête noire », très répandue, paraît-il, en Bretagne) ».

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« Je crayonnai ces indications, comme à l’ordinaire, sur quelques feuilles de cahier d’écolier et commençai à les concrétiser sous forme de plans et de profils à l’échelle. Puis je les apportai à Gilles, et de nouveau nous nous installâmes devant sa table à dessin. Je venais tous les week-ends de Lorient. J’arrivais à Saint-Philibert le samedi après-midi et aussitôt nous nous mettions au travail. Nous discutions parfois chez Gilles jusqu’à une heure avancée de la nuit et, le dimanche, nous retournions  dans la salle de dessin du chantier… En octobre, notre projet était déjà très avancé.

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… Et, à la fin décembre, j’avais pratiquement renoncé…quant au dernier moment, un ami rencontré par hasard me proposa d’avancer l’argent qui manquait ». 

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« Je descends et m’installe dans la cuisine. A bord du Pen Duick II on ne trouve que l’essentiel. La table de carré, chère aux plaisanciers mais peu utilisable dans mon cas, n’existe pas ici. Je n’ai gardé qu’une table à cartes et je prends mes repas à la cuisine sur une combinaison de réchaud et de tablette à cardan qui suffit à mes besoins. Ne pouvant m’y tenir debout étant donné la faible hauteur sous barrots (1,50 m), j’ai fait installer une selle de moto (je précise une selle de moto Harley Davidson) large et confortable, montée sur un pied vertical à hauteur réglable et que l’on peut incliner pour compenser la gîte…. » 

Le célèbre ketch et son numéro 14

 

Victoire en solitaire sur Pen Duick II

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« J’ai donc été très occupé, mais – et quelles qu’aient été les difficultés qui s’ajoutaient pour moi aux occupations normales du bord- je puis dire que la course par elle-même n’a pas été une épreuve. Elle correspondait à la vie même que je désirais le plus mener. Et, physiquement aussi bien que moralement, je crois que j’aurais pu tenir encore des jours et des jours après celui de cette arrivée. »

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 « On m’a souvent demandé si j’avais éprouvé de l’angoisse en quittant la terre et en me retrouvant seul à bord, ayant perdu de vue aussi mes compagnons de départ. Je suis bien obligé encore une fois de constater que non. D’abord ce n’était pas la première fois que je naviguais hors de vue de la côte : c’est une situation à laquelle je suis accoutumé depuis l’enfance. J’aurais même de la peine à dire si mon plus vieux souvenir se rapporte à la terre ou à la mer ».

***

Et puis vinrent Pen Duick III

1967 Eric Tabarly Vainqueur du championnat du R.O.R.C.(Angleterre) et de Sydney-Hobart (Australie) sur Pen Duick III

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Pen Duick IV disparu en mer avec Alain Colas

1968 Mise à l’eau de Pen Duick IV

1969 Record Eric Tabarly de Los Angeles-Honolulu sur Pen Duick IV.

Pen Duick V

 1969: Mise à l’eau de Pen Duick V

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et Pen Duick VI

1973Participe à la première course autour du monde sur Pen Duick VI

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Pour terminer cette note, un lien s’impose: celui menant à l’association Eric Tabarly dont les objectifs sont les suivants:

Cette association possède plusieurs missions complémentaires :

– Maintenir en condition de navigabilité les Pen Duick, et les faire naviguer.

– Poursuivre l’œuvre maritime et éducative d’Eric Tabarly en favorisant le développement de la culture maritime, en suscitant l’intérêt, la recherche et l’innovation dans les différents domaines de la Plaisance.

– Accompagner et aider la Cité de la Voile Eric Tabarly à mettre en œuvre les objectifs ci-dessus.

J’ ajouterai simplement que la présentation des Pen Duick par monsieur Gérard Petipas fut des plus agréables et émouvants.

Vous trouverez toutes les explications relatives à chaque bateau sur ce site relativement bien fait.

http://www.asso-eric-tabarly.org/

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 ***

NB:Toutes les citations ou presque ( à l’exception de deux d’entre elles)  sont extraites du livre cité au début « Victoire en solitaire » écrit par Eric TABARLY, aux éditions  Arthaud

Pour prendre connaissance de l’ensemble  des courses gagnées par Eric Tabarly, voir le site de l’association.

La promenade fut longue (sur le blog) la découverte vivifiante pour moi; Comme un rituel qui me donnait un cap à suivre.

Un dernier petit tour s’impose dans le parc LAURENZANNE sous le signe du silence et du respect, en privilégiant la parole de l’artiste.

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Il reste encore quelques personnages à visiter pêle-mêle au détour des pelouses et des arbres ,

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un certain nombre d’enfants,

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un bas-relief dédié à la musique,

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une sculpture prenant racine dans la mythologie pour une chevauchée fantastique,

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quelques échappées géographiques et beaucoup de rêve.

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Bigata, on aime ou pas… J’aime, j’approfondis.

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J’aime et je le dis:

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parce qu’à mon tour,j’ai voyagé longuement dans le temps, l’espace, j’ai mis en lien dans ma tête des petits bouts d’idées, de textes, de rencontres…

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« De retour à Saucats, je fais une sorte de synthèse de tous ces gens formidables que j’ai pu rencontrer et j’essaie de faire ressortir la personnalité de chaque peuplade dans l’une de mes sculptures »

Danielle Bigata

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« En sculpture, comme au travers de mes dessins, je souhaite mettre en valeur des ethnies qui sont en voie de disparition. Ce musée à ciel ouvert, crée dans ce parc, permanent, accessible, c’est pour moi un rêve, l’aboutissement de ma carrière  ».

Danielle Bigata

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« Sans fard ni calculs, ses dessins prennent place dans les jardins de nos instincts oubliés. Sa capture innocente des gestes traditionnels, son ombre généreuse qui se penche sur les mondes en passe d’être engloutis sont fait pour agir à la manière d’un baume bienfaisant dans la tourmente où nous sommes. La démarche de Bigata relève tellement de l’instinct de vie et d’une inspiration universaliste à la justice qu’on pourrait lui attribuer comme devise cette formule sortie de la gorge du grand poète martiniquais Aimé Césaire : « Liberté, mon seul pirate !  » 

Jean Vautrin

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Quelques liens très utiles nous permettent aussi de consulter des galeries de sculptures sur lesquelles je me suis appuyée parfois:

http://issuu.com/daniellebigata/docs/cataloguesculpturecomplet

 

http://issuu.com/sculpteurstatuaire/docs/brochure-escale-bigata/9

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Et juste avant de m’effacer sur la pointe des pieds, encore une fois les mots de Jean Vautrin:

« Souvent elle s’en va. Elle nous échappe. Elle est partie. Elle place une fois de plus son voyage au pays des soleils magnifiques ».

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Et cette digression qui me conduit tout droit vers Gabriel Mwene Okoundji:

« Le temps enseigne au temps que l’Homme, l’animal et l’arbre

Partagent, à part égale, les mêmes secrets, la même mortalité

Le même rêve, les mêmes énigmes, la même dignité de l’âme

Ainsi de l’arbre, de l’Homme, et de l’animal

Nul ne possède le monopole du plus grand numérateur »

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♥♥ ♥fin♥♥♥

Merci Danielle.Vous seule pouvez savoir pourquoi je vous dis merci du fond du cœur comme je dis merci à mes lecteurs.

Une page se tourne.

 

 

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«  La connaissance s’acquiert en lisant des livres, mais la connaissance la plus utile, celle du monde, ne s’acquiert qu’en lisant les hommes, avec soin, et dans toutes les éditions. »

LORD CHESTERFIELD

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DANIELLE BIGATA a fait sienne cette citation. Elle nous accueille de fort agréable manière à notre entrée dans le parc de la mairie de GRADIGNAN(33), entre pelouse et espaces arborés, entre grands cèdres et arbres plus communs.

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Nous avons fait notre entrée dans un lieu devenu un musée de plein air habité, par les sculptures de DANIELLE BIGATA, depuis le printemps 2011 LE PARC LAURENZANNE.

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Le site accessible en permanence offre  la rencontre avec 16 œuvres en bronze ou en en marbre.

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Le corps du bâtiment de la mairie est une maison noble  du XVII ème siècle qui voisine avec une serre dessinée par GUSTAVE  EIFFEL, laissée à l’abandon sur une propriété jusqu’en 1979.

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La serre récupérée par la mairie a été entièrement reconstruite dans ce cadre enchanteur auquel elle donne  une note romantique, surtout lorsqu’en fin de journée, la lune vient taquiner la coupole.

♥♥♥

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Plus loin, les asphodèles dans le vent jouaient avec les sombres sous-bois qui n’avaient rien d’un enfer ; mais il me tardait de revenir en pleine lumière lire le livre de souvenirs de voyages de Danielle Bigata, saisir au vol les dialogues du vent et des personnages, quelques accords de musique d’écorces et de bois, aux parfums d’herbe drue et de feuilles bruissantes.

♥♥♥

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Il y a tant de soleils
A partager
Aux quatre coins de la terre
Tant d’amis , de sourires à illuminer,
Tant de lumières
Au zénith de nos sentiments
Tant d’espérances
A broder au point du jour,
Tant de souvenances
A ranger
Pour les heures grises ou velours
Tant de rayons
Annonciateurs d’amour
Ce soir c’est décidé :
Les soleils de nos cœurs
Gagneront la terre entière.

Maïté L

♥♥♥

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♥♥♥

à suivre…

 La Maternité Yao, sous le signe de la tendresse.

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Madones, Vierge à l’Enfant occupent une place importante dans l’iconographie et la peinture occidentale.

A partir de la Renaissance, les personnages gagnent en humanité lorsque transparaît l’intimité dans des scènes mêlant poésie et sensualité.

La Renaissance italienne quant à elle introduit la notion de décor naturel apportant une touche d’intemporel.

Le concept glisse doucement vers la prise en compte de la condition humaine en général chez les peintres flamands :  la Vierge et Jésus deviennent une mère et son enfant placés dans un décor naturel.

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Chez DANIELLE BIGATA, nous sommes au cœur du thème profane avec un souvenir de voyage cueilli dans le monde du travail, dans les rizières du Vietnam.

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Le décor de cette Maternité Yao  est celui que l’artiste lui  donne maintenant, tantôt décor intérieur de musée, tantôt décor et théâtre de verdure comme au parc Laurenzanne à Gradignan.Mais il y a comme un sentiment religieux chez ces deux-là, la mère dégage une énergie qu’elle nous transmet par le regard; l’enfant a les yeux tournés vers le monde, tout en étant dans la chaleur de sa mère. Les deux rayonnent en nous, vers nous.

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« L’ethnie Yao vit dans les terres montagneuses de tout le sud-est asiatique. La patine du bronze valorise le contraste entre les matières et met en scène l’imbrication entre la mère et l’enfant. La maternité n’est plus ethnique mais universelle. »/Danielle Bigata

 

Une berceuse sud-vietnamienne douce et envoûtante envoyée par Cerisemarithé

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DANIELLE BIGATA plante le décor dans lequel elle a recueilli cette vision avant de nous la faire partager :

« Quand on voit les femmes Yao éparpillées dans les rizières, avec leurs coiffes rouges, on a l’impression d’un champ de coquelicots. Comme les femmes africaines, elles privilégient le contact physique rapproché avec leur enfant enserré dans des voiles au plus près de leur corps. »

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J’avoue que cela me permet de faire le lien avec cette saison de coquelicots , notamment lorsque j’en rencontre lovés en cœur à cœur dans mon jardin.

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Ethnie des Dzao rouges ou yao

Les femmes Yao

« les femmes plus distantes sont plus grandes et plus distinguées, elles portent un amoncellement de foulards rouges empilés sur la tête, dont les bords se terminent par des franges au bout desquelles sont cousues des pièces et des perles.

Leur coquetterie : elles se rasent tout le devant du crâne pour faire apparaître un immense front dégagé sous le turban. »

DANIELLE BIGATA/AKUNA MATATA

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Je ne résiste pas au plaisir de la tendresse  mise en mots et susurrée à l’oreille des enfants par des mères aimantes. Berceuses de tous pays, chacune ayant son charme.

BERCEUSE  DOGON

 

Où est partie la mère du petit ?

Partie puiser de l’eau

Pas revenue de puiser de l’eau

Partie piler la feuille de baobab

Pas revenue de piler la feuille

Partie préparer les plats

Pas revenue de préparer les plats

Sur la falaise, sur la falaise

Un œuf de poule est suspendu(1)

Berceuse populaire chantée dans la boucle du Niger, quand un enfant, porté sur le dos, pleure.

(1)       Allusion au derrière du petit enfant suspendu dans le dos de la mère

/ Trésor de la poésie, anthologie de Pierre Menanteau

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Akatombo
berceuse du Japon
Dans le ciel au coucher du soleil,
Libellule rouge
Tu volais pendant que je rêvais
Sur le dos de maman
Je m’endors pendant que vient la nuit
Sur la plaine mauve
En planant ton aile vient fermer
Mes paupières doucement

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un petit intermède musical sur le thème, envoyé par Maria-D

https://www.youtube.com/watch?v=L9PJZrRWs6k

Mon coup de foudre, mon coup de cœur:

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«  En El Quijote el pensamiento fundamental, la parte para todos interesante, el humanum, consiste en el contraste perpetuo entre el espíritu poético y el de la prosa ; entre el alma que solicita heroicas aventuras y el cuerpo que de ellas se cautela ».( Miguel Antonio Caro)

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Il aurait pu n’être que Don Quichotte héros mythique de Cervantes.

Homme rêveur, chevalier des grandes causes, parcourant les grands espaces de la Manche, dans la poussière et les mirages, dans le vent et la musique des ailes des moulins à vent.

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Vous pouvez le suivre ici,

chez Colo :

http://espacesinstants.blogspot.com.es/2013/04/rossinante-et-le-peche-de-la-chair.html

http://espacesinstants.blogspot.com.es/2013/04/ou-sancho-panza-conte-un-conte-donde.html

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A mon oreille, résonne aussi la chanson   « La Quête »  immortalisée

par Jacques Brel :

 

« Rêver un impossible rêve

Porter le chagrin des départs
Brûler d´une possible fièvre
Partir où personne ne part

Aimer jusqu´à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D´atteindre l´inaccessible étoile

Telle est ma quête,
Suivre l´étoile
Peu m´importent mes chances
Peu m´importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l´or d´un mot d´amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s´éclabousseraient de bleu
Parce qu´un malheureux

Brûle encore, bien qu´ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s´en écarteler
Pour atteindre l´inaccessible étoile ».

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Mais voilà…notre Don Quichotte  a dû, un jour ou l’autre, croiser la route de l’artiste DANIELLE BIGATA qui l’aura surpris dans ses œuvres de Faune à « l’heure fauve » de Mallarmé

http://patachonf.free.fr/musique/debussy/mallarme.php

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Ou bien use-t-il ses semelles sur les longues lignes droites des Landes girondines avant de s’enfoncer sous le couvert de nos bois de pins et de chênes, peuplés de légendes. Et pourquoi pas au milieu des chênes lièges, plus au sud, non loin des plages que les faunes modernes apprécient tout particulièrement.

https://www.youtube.com/watch?v=F5A4CkUAazI

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Ainsi, lorsque je le vis, Don Quichotte avait-il pris, à la croisée des chemins, les attributs de quelque représentant de la Faune fantastique et, mi-homme, mi bouc, s’était-il paré  de paillettes dorées, offrande de la lumière que j’imagine de fin d’été.

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C’est comme cela qu’il nous apparut au Château Lescombes ou bien au plus près de la nature, entre boutons d’or et printemps, en compagnie des oiseaux venus se percher sur son auguste tête dans le  parc de Laurenzanne.

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Partons donc sur les traces d’Arthur Rimbaud

pour  donner Au Don Quichotte une dernière note poétique :

  Tête de faune

« Dans la feuillée, écrin vert taché d’or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie
De fleurs splendides où le baiser dort,
Vif et crevant l’exquise broderie,

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches
Brunie et sanglante ainsi qu’un vin vieux
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

Et quand il a fui — tel qu’un écureuil —
Son rire tremble encore à chaque feuille
Et l’on voit épeuré par un bouvreuil
Le Baiser d’or du Bois, qui se recueille ».

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Mais je laisse le mot de la fin

à DANIELLE BIGATA :

La métamorphose du personnage, mi-homme mi-bouc, et sa quête inassouvie sont ici matérialisées par le traitement de la matière tout en hérissements et en tensions. « Ma représentation de ce Don Quichotte, est volontairement décalée. II est âgé, marqué par tous ses rêves et fantasmes déçus. »

Mais qu’est-ce qu’il est beauuuuuuuuuuuuuu!

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Dans son très beau livre d’art FACE A FACES qui prend la forme d’un carnet de voyages où les dessins de l’artiste côtoient  la préface de JEAN VAUTRIN, DANIELLE BIGATA écrit :

«  Je sillonne la planète à la recherche de ces rencontres extraordinaires, en me faisant la plus humble possible, la plus discrète, face à la générosité de ces gens qui peuvent nous apprendre la relativité de la gravité, de l’urgence, mais aussi surtout, l’accueil et l’échange ! »

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ÎLE DE PÂQUES, 2004

«  Cette destination faisait partie de mes rêves et de mes fantasmes… »

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l’homme-oiseau, bronze, vu au château Lescombes

RAPA NUI, L’HOMME- OISEAU

« J’ai pu assister à la compétition de l’homme-oiseau, qui perdure, même si elle a heureusement perdu son caractère de jeu mortel. Cela m’a fortement impressionnée et inspiré la sculpture du même nom.

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Ecoutez les données du challenge :

Imaginez une falaise abrupte de plus de cinquante mètres de hauteur. Il s’agit de plonger, c’est l’envol, puis de parvenir sur le rocher distant d’un kilomètre dans une mer toujours déchaînée et infestée de requins…

Comme nos enfants dans les jardins… C’est la chasse aux œufs de Pâques qui est ouverte, en l’occurrence  aux œufs de sterne. Le vainqueur doit ramener l’œuf ENTIER, après avoir escaladé la falaise…

Sportif, non ? »

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L’Homme-oiseau, pour ma part je l’ai croisé dans l’exposition du château LESCOMBES,

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dans le musée de plein air de LAURENZANNE, voir ci-dessous

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mais aussi plus récemment dans le musée GEORGES DE SONNEVILLEDANIELLE BIGATA expose ses dessins de voyages jusqu’au 11 mai.Ce musée se trouve aux ruines de Cayac, près du Pèlerin de Compostelle.

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J’ai d’ailleurs pu la rencontrer à cette occasion. Cette rencontre faisait partie de mes rêves les plus fous. Danielle est venue à ma rencontre, par le biais de mes billets déposés au fil des mois, ici-même. Ce fut une belle entrevue, pudique, chargée d’humanité, d’émotions partagées. D’emblée, j’ai ressenti la force et la détermination de l’artiste, citoyenne du monde. D’ores et déjà, rendez-vous est pris pour qu’un jour prochain nous nous retrouvions dans son atelier de SAUCATS.

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A l’occasion de cette exposition, DANIELLE BIGATA nous fait un beau cadeau : elle nous offre la possibilité de télécharger gratuitement son livre AKUNA MATATA.Rendez-vous sur son site.

http://www.bigata.com/

 

« AKUNA MATATA est un regard merveilleux porté sur la tolérance et le respect des différences.

A travers ces notes et ces croquis de voyages, je voudrais vous faire partager les rencontres, les joies, les peines, les impressions, les visages, les amusements, les coutumes, les émerveillements, les dangers, en un mot : ma vie, aux quatre coins du globe, pendant quelques milliers de kilomètres… »

J’ai donc téléchargé ce livre sur tablette et lorsque je l’ai ouvert, je n’ai cessé ma lecture qu’avec le mot FIN. J’y ai retrouvé DANIELLE BIGATA en baroudeuse, bien plus baroudeuse que je ne l’imaginais au volant d’une 4L, au guidon d’une moto HONDA 250, en avion, avionnette , pirogue, camion, en compagnie des lions, éléphants, partageant sa nuit avec une hyène… et toujours avec comme sésame ouvrant la porte des rencontres, son carnet de dessin, ses dessins offerts, comme un langage universel, qui, c’est injuste, devrait nous être un peu donné à nous aussi ! J’ai souvent éclaté de rire, j’ai sué sang, eau et moustiques avec  elle ; j’ai attendu en pleine chaleur que le chef de village vienne l’accueillir ici ou bien qu’on vienne la sortir de l’endroit où elle avait « bourbé ». Bref, j’ai parcouru en une soirée ces milliers de visages au fil des destinations et je me suis identifiée à elle, moi la voyageuse parfaitement immobile.

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Avec l’aimable participation de DANIELLE BIGATA, photographiée près d’une œuvre en 3D.

Danielle Bigata et le personnage d’Aïda:

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Au château Lescombes,nous avons pu admirer un buste d’Aïda, alors que dans le PARC  LAURENZANE à GRADIGNAN où je vous emmènerai plus tard, se trouve une  autre sculpture saisissante du même personnage.

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L’opéra de Giuseppe VERDI met en scène, au temps des pharaons,  Aïda. Esclave éthiopienne et fille du roi Amonastro elle se débat avec son amour impossible pour ’un officier égyptien Radamès qui  combat son père et son peuple :

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« Jamais sur terre il n’y eut de cœur plus cruellement déchiré. Ces mots sacrés, père, amant : ni l’un ni l’autre je ne peux prononcer. Pour l’un, pour l’autre, je pleurerai et je prierai ».

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Dans le PARC  LAURENZANE, Aïda est représentée assise, en position de soumission mais son corps et son visage expriment le  déchirement. Ses yeux ont cette expressivité au plus près des sentiments, alors que Danielle Bigata est allée en Ethiopie  rencontrer et dessiner des femmes pour être au plus près de la représentation sculptée.

Il y a aussi une étude pour la tête d’Aïda:

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Medici TV: la soprano AMARILLI NIZZA parle d’AÏDA:un personnage intemporel selon elle

« Pour moi le personnage d’Aïda est d’une extrême modernité, c’est vraiment une femme d’aujourd’hui parce que c’est une femme à qui l’on demande de faire revivre et d’incarner des valeurs très fortes comme la patrie, la famille. A une époque où ces valeurs se font plutôt rares, mettre sur le devant de la scène une femme comme Aïda qui porte en elle ces valeurs solides et qui est prête à mourir pour elles, c’est extrêmement moderne et actuel.”

“D’autant que la situation des femmes dans les trois quarts des pays de la planète est comparable aujourd’hui à celle d’Aïda.”

« Un rôle que la chanteuse lyrique connaît très bien car c’est celui qu’elle a le plus interprété dans sa carrière.Pourtant, chanter Aïda reste un défi à chaque représentation ».

“C’est un rôle très varié, avec de multiples facettes, et cela requiert beaucoup de technique : beaucoup de “couleur” dans la voix, de “chiaroscuro” (clair-obscur), un grand phrasé et il faut jouer sur le legato. Cela peut être, par moments, très lyrique et élegiaque et à d’autres, dramatique et incisif : donc il faut disposer d’un bagage technique très solide pour respecter les indications que Verdi a inscrites sur sa partition, et c’est loin d‘être une tâche aisée.”

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https://www.youtube.com/watch?v=F7V4WfwY1gQ

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