Joyeuses fêtes pour vous tous chers lecteurs.
Catégorie : AH! LE VOYAGE EN POÉMIE
Éclats d’ émaux sur cuivre, Christophe Mirande, septembre 2017-2-
2-CHRISTOPHE MIRANDE
« Le travail sur cuivre est au cœur de mes créations;il en est la lumière, le souffle, la vie. »Christophe Mirande
Dans le prieuré situé sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle,à côté duquel se repose d’ailleurs le pèlerin de Danielle Bigata, s’est tissé un dialogue inédit entre deux sensibilités, deux démarches autour de la lumière, du feu. Un dialogue en adéquation avec la sérénité et la beauté du lieu .
Un dialogue fait de jeux de lumière et d’ombre, de jeux d’absence et d’appropriation du souvenir et enfin transformation de celui-ci dans le présent et l’avenir de Christophe.
Poétiquement, le fil conducteur parti de l’atelier de Raymond, sans transmission directe de savoir-faire à son fils, a pris du temps pour éclore chez Christophe (né en 1967) : le temps d’une re-naissance, le temps de trouver sa voie faite d’émail sur cuivre, d’ajout de pâte de verre et de transparence, de contraste de zinc et d’ardoise, d’harmonie et de dépouillement dans le monochrome où chaque touche de couleur nous dit l’essentiel.
Christophe se veut plasticien et émailleur. Plasticien jouant de la matière, émailleur d’art contemporain chez qui, le dépouillement, l’apparente simplicité le disputent à la réflexion entre prévisible, visible, caché et fruits du hasard des transformations.
J’ai beaucoup aimé dans l’œuvre de Christophe cette adéquation du lieu et de ses installations. J’ai beaucoup aimé ce silence et cette petite musique du chatoiement soudain d’un reflet, d’un détail qui nous interpelle. Il faut prendre son temps, s’arrêter car la première impression est un choc de beauté qui frappe le cœur, avancer, reculer, contourner, jouer avec la lumière. Le spectateur devient acteur, crée son impression seconde, se lave du monde extérieur, communie dans cette élégance de l’art contemporain. Christophe Mirande aime cette implication du lecteur et il le dit dans le petit film sur son site. Il ne s’impose pas, n’impose pas une approche où tout serait dit d’emblée. Il écoute, dit, il explique, il vient sur nos terres, soutient nos yeux de profane, nous entraîne dans sa chapelle sacrée personnelle, dans son panthéon de possibles. Il faudra revenir, parce que la lumière aura changé, parce qu’un détail nous aura échappé, parce le dialogue passe par les voûtes du prieuré, les vitraux de Raymond Mirande, l’ombre voulue, la lumière travaillée et celle des saisons et des heures. J’ai aimé cette bulle d’apesanteur, j’ai aimé ces clins d’œil à Soulages, à Rothko ou bien à Nicolas de Staël, comme j’aimerai quelques semaines après partir sur les chemins de lumière de Soulages à Rodez ou à Conques.
Évidemment, je suis revenue au prieuré et au nom du fils, j’ai mieux compris le père.
Par chance, si lors de la première visite, le temps était à la pluie et que les couleurs, la poésie, et les thèmes de Raymond Mirande, en un mot la passion, réchauffaient l’atmosphère, lors de la deuxième visite, le soleil était de la partie. Si ma préférence va au travail de Christophe, cela m’a permis de découvrir avec d’autres yeux l’œuvre du père.
Je vous laisse admirer cette dernière œuvre de Christophe dans ce billet:
Pour en savoir plus sur Christophe Mirande, une visite s’impose ici, pour prolonger la magie de la découverte.
Je remercie Christophe Mirande d’avoir si gentiment répondu à mes questions ainsi que tous ceux qui sont à l’origine du si beau livre d’exposition qui m’a bien aidé pour réaliser ce billet.
♥
« Le feu ayant ce pouvoir d’accélérer les métamorphoses, les fusions, l’émailleur et le verrier le vénèrent, lui confient leurs songes : ils ajoutent au feu l’inconnu dont la force et la violence remuent, émeuvent leurs âmes. »
Raymond Mirande/Préface du catalogue d’exposition à Mérignac 1993
Du côté de la marée, au Grand Crohot
« A la grâce de l’océan, des étoiles et du vent. »
André Velter (Solitudes)
♥
♥
« Une douceur apaisante propice à la rêverie…
Toute une tendresse exprimée dans une lumière quasi irréelle…
L’évasion est au rendez-vous…
L’esprit s’allège dans l’harmonie d’un nuancier irisé…
Les fardeaux régressent en ces instants privilégiés…
Sillons, lignes, effilochées, courbes écumeuses,
Traces délicatement déposées,
Dans les murmures et bruissements
Entre ciel, sable et mer…
Moments de bien-être ô combien précieux ! »
CeriseMarithé
♥
Le Grand Crohot, jeudi 23 novembre 2017
Par une belle journée d’arrière-saison, surtout ne pas résister à l’appel de l’océan : nous marchons sur la plage, presque seuls au monde, dans une atmosphère légèrement brumeuse qui ajoute de la poésie au lieu.
Marée basse, quelques vagues au loin, une impression de calme, de sérénité ; peu de personnes, rapidement estompées par le voile de brume.
Mais il ne faut pas s’y fier car sous couvert de calme, nous remarquons des tourbillons formés par les courants contraires.
Une petite brise très agréable, un soleil voilé et comme la mer s’est retirée assez loin, une plage en creux et monticules et du sable assez dur facilitant la marche.
Le ciel est bleu par-dessus la dune où il reste quelques panicauts.
La marée, le sable et l’eau font œuvre graphique, tout comme les véhicules qui ont suivi l’estran sur des km ou bien les dessins des semelles des promeneurs, couplées aux traces d’oiseaux.
Et puis il y a ces petits boules de plumes patineuses qui forcent notre admiration par leur vélocité au rythme des vaguelettes : à la pêche d’un œil, à la course toujours gagnée, de l’autre.
Quelques bois flottés mis en valeur : oiseau de bois ou baleine, troncs d’arbre venus de je ne sais où, peut-être d’Espagne.
Nous repartirons en gardant au fond de nous, le plus longtemps possible, le bruit de l’océan alors que la marée commence à vider son seau de vagues avec bruit ; juste avant de plonger sous le couvert de la pinède et regagner la voiture.
♥
…« Ivres d’embruns, de vent
Nous mordons dans le sable
De nos désirs enfouis
Au goût d’algues séchées »
François Cheng ( Le livre du Vide médian).
Notre printemps océanique
♠
Notre printemps océanique
♠
Toc, toc, toc !
C’est le printemps,
Pétales roses et pétales blancs !
Chatons de saule et mimosa
Se sont éclipsés
Au bord des routes,
Et dans les sous-bois.
Au ras du sol : la primevère
Soit le troisième œil,
Celui qui, de son sourire
Annonce le retour du beau temps.
Dans mon jardin
Narcisses ou pervenches
Et corolles au vent,
Coronilles jaune lumière,
Jacinthes en rang serrés
Et par-ci, par-là
Des arbustes vaporeux
Posés en pointillés
Sur fin d’hiver déshabillé.
Ailleurs, une profusion
De buissons japonais
Et de généreux camélias.
Toc, toc, toc !
C’est le printemps !
pétales roses et pétales blancs
Ô mon ciel bleu
Depuis si longtemps le prunus t’attendait…
Mais tout cela ne dure qu’un instant
Quand souffle le vent
Quand survient la pluie
De pétales roses, de pétales blancs !
Tandis que coucous des bois
Et discret myosotis
S’invitent aux abords
Du blanc buisson de perles,
La mésange regagne son nichoir
Les merles sautillent dans la prairie
Entre les pissenlits aux dents de lion
Et les pâquerettes à profusion.
Le printemps va et vient
Entre chapeau de paille et parapluie
Mais petit à petit la nature s’enhardit
Bientôt la froidure tombera dans l’oubli,
Déjà… je vois poindre les premiers coquelicots :
Le printemps fait son numéro !
♠Maïté L/ printemps 2017♠
Merci d’aller voir chez Fifi comme le printemps est beau!
https://aufilafil.blogspot.fr/2017/04/enumeration-printaniere.html
Que vienne 2017
ICI
NOUS AVONS POSÉ L’OBSCUR
NOUS AVONS POSÉ L’ÉCLAT
POUR QU’UN JOUR SE SOUVIENNE
ICI
NOUS AVONS POSÉ LE TRAIT
NOUS AVONS LAISSÉ VACANT
POUR QU’ENFIN ADVIENNE
FRANÇOIS CHENG/LE LIVRE DU VIDE MÉDIAN.
♥♥♥
Mes meilleurs vœux vous accompagnent pour l’année 2017.
♥♥♥
Bonne année à toutes les choses essentielles, au monde, à la mer, aux forêts…
Bonne année à toutes les roses que l’hiver prépare en secret…
Bonne année aux Hommes
pour faire régner Harmonie, Plénitude, Équilibre, Sérénité…
pour sourire à la Vie, chasser le stress,
pour écarter la mauvaise humeur,
pour profiter de chaque petit Bonheur,
pour faire preuve de philosophie,
pour garder en toutes circonstances un esprit zen…
I have a dream pour chacun et pour tous !!!
Des vœux aux couleurs de Bonheur…
Du Jaune pour soleil, chaleur et santé
Du Bleu azur pour chasser les nuages
Du Vert pour faire éclore projets et promesses
Du Rouge pour que les cœurs battent à l’unisson
Des Ombres pour rendre les contrastes harmonieux
Du Blanc pour écrire des aubes nouvelles porteuses d’espoirs…
Un poème déposé ici par cerisemarithé
que je remercie du fond du cœur.
Le souvenir de Transfert6 à Bordeaux: un événement de l’été 2016-4-
L’été 2016 approchait et l’on attendait cette sixième édition de Transfert6 place Gambetta, dans les locaux de l’ancien Virgin.
L’exposition collective de street art a fermé ses portes fin septembre et 65000 visiteurs l’ont visitée.
L’année dernière, Transfert5 était à Castéja et les éditions précédentes dans le quartier Bacalan. Le collectif d’artistes Transfert a acquis au fil des ans son public de visiteurs fidèles, fans de tous âges. J’en fais partie et je n’hésite pas à revenir sur les lieux pour profiter de tout ce que mes yeux peuvent capter. Là, je me sens bien ; je suis invitée à un voyage que j’entreprends avec grand plaisir. Je m’immerge dans une bulle que je quitte chaque fois à regret.
Cependant, d’aucuns regretteront que le street art ne s’institutionnalise et quitte l’investissement sauvage initial de la rue pour rejoindre
– des lieux en attente de transformation : Les alentours de la Base sous-marine dont je parlerai plus tard, Castéjà l’an passé, Virgin cette année où les lieux offrent l’opportunité de créations in situ sur des variations de supports et surfaces ;
– des expositions comme celle qui intitulée « Expressions urbaines » au château Labottière, permettait aux profanes dont je suis, d’y voir plus clair entre « Street art, Graffiti et Lowbrow »
– des performances publiques comme j’en ai déjà relaté dans des billets précédents, notamment lors de l’été 2015.
Bordeaux respire au rythme du street art. J’aime cette appropriation des lieux officiels ou non, un peu moins lorsque le street art rejoint les murs des galeries d’art.
Place Gambetta, tout commençait à l’extérieur, en façade du bâtiment et sur un des côtés rue Bouffard.
Voyez plutôt la signature de quelques artistes présents à l’intérieur.
La prochaine fois, je vous inviterai à une flânerie intérieure.
Un été s’écrit sur les murs: Bordeaux 2016 -1-
MONKEY BIRD CREW-SINGERIE OISIVE: une fable animalière?
Les artistes du collectif Monkey Bird Crew-Singerie Oisive (Louis Boidron et Edouard Egea) ont débuté à Bordeaux. Le collectif se reconnaît à ses œuvres en noir et blanc qui incluent parfois du doré.
Temor signe les animaux à poils et particulièrement le singe et Blow ceux à plumes avec une prédilection pour l’oiseau
Nous les avons découverts au château Labottière chez Bernard Magrez.
Cet été nous les retrouvons à Mériadeck. Les pochoiristes ont réalisé une fresque pérenne en noir et blanc sur un des murs de la Patinoire, à partir de leur thème de prédilection : le singe et l’oiseau.
Au travers de leur œuvre on ne peut que s’interroger sur ces symboles : le singe nous ramenant à notre condition bassement matérielle et terrestre
et l’oiseau nous mettant dans la tête des idées d’évasion, de liberté.
Le collectif explore les concepts de nature et de culture, pointant les déséquilibres au cœur de l’homme, lui qui doit toujours lutter pour se situer sur la corde raide entre ses instincts primaires et son évolution d’animal social dans une ville déshumanisante. En attendant, les animaux prennent leur temps sur les murs au sein de la vie urbaine trépidante.
Et la balade continue, tout au long de l’été.
Résister à la nuit
Après l’attentat à Nice, plus que jamais, il faut résister à la nuit
« Fuir la haine de peur qu’elle ne s’éveille, laisser couler nos larmes et s’épancher notre douleur. Vivre, pour ne pas ressembler à ceux qui, hier soir, ont brusquement éteint les étoiles dans le ciel et dans nos yeux. Fuir la haine, car c’est elle que cette folie meurtrière veut faire flamber. Laisser couler nos larmes parce que cette sensibilité nous honore. Et ne pas retenir notre douleur, parce que nous croyons, nous savons, que le deuil unit les hommes mieux que le martyre. Le crime de Nice est immense, mais pour faire face à la barbarie, nos armes sont plus nombreuses que les leurs, et ne sont pas que militaires ou policières. Elles puisent leur plus grande force dans les sources que cette haine veut assécher : une éducation ouverte, l’égalité hommes-femmes, une justice fondée sur les droits humains, pas divins ; et puis la laïcité, une société juste et fraternelle, l’amour et la vie, l’amour de cette vie, non la passion de la mort. Les larmes qui gonflent nos yeux ne voileront donc pas nos principes, ni la réalité. Les étoiles se sont éteintes – mais pour une nuit seulement. » |
OLIVIER PASCAL-MOUSSELARD
Rédacteur en chef à Télérama
Télérama 15 07 2016
Quel que soit le résultat de l’enquête en cours, il y a tant d’attentats partout dans le monde que ces mots si justes accompagnent nos pensées envers les victimes et leurs proches.
Et puis, pour terminer, cette note de lecture, à méditer, mais cette fois-ci dans le journal d’écriture faisant suite au » Concerto à la mémoire d’ un ange » recueil de nouvelles d’ÉRIC EMMANUEL SCHMITT ayant obtenu le prix GONCOURT DE LA NOUVELLE
« Force de la volonté
Sans elle nous aurions tous cédé à des pulsions de violence. Qui, soudain envahi par la colère, la peur, la rage, n’a pas désiré, le temps d’un éclair, frapper, voire tuer l’autre?
Souvent je songe que nous sommes tous des assassins. La majorité de l’humanité, celle qui se maîtrise, est composée d’assassins imaginaires; la minorité d’assassins réels. »
Écoutez le frémissement des bambous sous le vent
Partagé en mode public – 11 juin 2016
L’homme prendra modèle sur la terre
La terre prendra modèle sur le ciel
Le ciel prendra modèle sur la Voie
La Voie, elle se modèle sur le naturel.
Lao Tseu – Tao te king
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com
Photo : création land art de Roger Dautais
» Espace vital » pour Maïté/Alienor
Parc aux bambous – Caen – Normandie
***
avec mes remerciements et l’expression de ma profonde amitié; j’ai écrit en un souffle ceci:
Écoutez le frémissement des bambous sous le vent
Pierre après pierre
Les bambous la prison
Les grilles cloisonnent
La maison
Le ciel ou
La terre où
S’agrippent les mains des vivants
Où sont
Leurs idées rangées dans les alvéoles
Le ciel avec le ciel
La terre sang dessus dessous
La voix des pierres aux pierres
Des trous où couver les rêves
Des bribes de bambous ou
le souffle du vent, qui siffle
Qui chante contre les trous
De la mémoire
Sur la voie ayant pour nom la sagesse.
Mais les pieds à peine posés sur de périlleuses pierres
Où enfoncer les ongles
Où les cheveux s’entortillent
Et poussent les bambous, se courbent au vent
Hommage Heureux : il y a des portes où fleurit du vert
Des fenêtres, des étais pour le souffle court
De la poitrine
Ecrasée, tourmentée
Par le présent, les absents.
Il y a des coups de pioche
Des coups du sort
Des bambous-bougies réguliers
Puis enfin un drapeau victoire
Des tubes comme des munitions
Du bonheur
Des larmes joyeuses de bambou
Du solide
Du creux, du sombre et de l’emmêlé
Du bâti, du strié, de l’acheminé en vérité.
Il y a du gai, du rangé dans la boîte à mémoire
Il y a de la vie du côté des bambous,
Du côté de la maison-monde
Du troglodyte et des ermites
Le naturel au galop dans nos têtes.
29 juin 2016
Le loup et le chien: par Zarb une nouvelle lecture du mur
À la fin de l’été, j’avais assisté dans le cadre de l’été métropolitain à la performance de Zarb que j’avais présentée ici:
Je l’avais intitulée « un loup dans la ville » mais j’ignorais à ce moment-là quand la fresque serait terminée.
Depuis j’ai constaté que le message a gagné en intensité, repoussant plus loin les frontières de la réflexion. Le bestiaire s’est enrichi et l’œil permet au passant de se projeter bien plus loin, oserai-je dire à l’infini de l’imagination.
Il était une fois… un mur… qui me fascinait lorsqu’il n’avait pas son habit de peintures définitif. Il est un mur qui continue à me fasciner.
J’ai eu à ce propos envie de relire « Le loup et le chien » dans cette version:
http://fables-de-phedre.blogspot.fr/2011/09/le-loup-et-le-chien.html
Bordeaux, rue Abria, juin 2016