souvenir Petit clin d’œil à cerisemarithé.

 

Le Grand-Théâtre à ses origines présenté par le célèbre guide Yves Simone

Œuvre de l’architecte Victor Louis, inauguré en 1780, le Grand-Théâtre est orné de 12 colonnes corinthiennes supportant le péristyle… De chaque côté se trouve une galerie d’arcades et au sommet de la corniche on trouve les statues de 9 muses (Euterpe, Uranie, Calliope, Terpsichore, Melpomème, Thalie, Polymnie, Érato, Clio) et 3 déesses(Junon, Vénus, Minerve).

Un vaste vestibule orné de colonnes cannelées à chapiteaux doriques mène à un escalier monumental où il était de bon ton d’être vus.

l’escalier monumental. Fascinant.

L’escalier2

de haut en bas

L’exposition de cet été commence, grâce à une carte blanche donnée au FRAC, dans le vestibule avec l’installation de Richard Long que j’ai déjà présentée puis,se poursuit au pied de l’escalier d’honneur où les premiers dialogues débutent entre les deux œuvres ci-dessous  et les merveilles de l’architecture du lieu  avant de gagner les étages.

Vestito natura betulle/ Piero Gilardi

Le bouquet perpétuel/Joachim Mogarra, en souvenir des bouquets qui ont décoré les lieux.

harmonie

 

La salle de spectacle est aux couleurs de la royauté : bleu, blanc et or.

La coupole est réalisée à la fin du XVIIIème siècle par le peintre Jean-Baptiste Robin.  Son thème : Apollon et les muses autour d’un temple élevé par la ville de Bordeaux. En 1917 lorsque la peinture est refaite à l’identique est installé un lustre de 1,2 tonne. Constitué de cristaux de Bohême et de 400 lampes.

Il y a quelques années, nous avions assisté à une mise en lumières de la coupole de la salle de spectacles dont voici un aperçu:

Cette année à l’inverse, l’installation d’AURÉLIEN BORY, « Spectacula » nous convie sur la scène nue à assister dans l’obscurité à un spectacle inversé, donnant du sens à la fois au mot choisi « Spectacula », les « places de théâtre » en latin. Soudain le spectacle est dans la salle !

La mise en condition se fait par un guidage à la lampe de poche, dans le noir complet puis, face à la salle nous sommes debout. Soudain commence l’illumination non de la salle mais des fauteuils pour une trame narrative lumineuse qui, entre chaque extinction d’entre deux n’est jamais la même. On peut chercher des règles d’illumination, d’extinction mais non, la surprise joue dans les colonnes et les lignes, dans l’aléatoire, dans le nombre et la localisation des fauteuils, dans la durée d’illumination. On se prend à jouer en se disant « maintenant on va vers telle ou telle illumination » mais que nenni ! Spectacula est fascinant et personnellement je n’avais pas envie de quitter la scène. J’ai eu une pensée tout de même pour les personnels qui passent leur temps dans le noir à attendre le public.

Continuons avec Le Fonds régional d’art contemporain le parcours proposé. Les œuvres issues de sa collection mêlent sculptures, photographies,vidéos et installations en relation avec le déguisement, le travestissement, le spectacle .Cyndi Sherman et Pierre Molinier, Helmut Newton et Robert Mapplethorpe sont voisins dans le salon Gérard Boireau  où la coupole représente Apollon entouré des dieux de L’Olympe et de ses muses.et dans d’autres petites salles ou recoins.

vue d’ensemble dans le salon Boireau

photos people

en perspective

somptueux décor

ce n’est pas ce que je préfère

cependant j’apprécie le clin d’œil

avec Apollon et ses muses

modernité

ce dialogue et cette élévation-ci dialoguent à la perfection.

Le regard va des ors aux œuvres présentées, des nus mythologiques aux nus actuels, des corps sculptés à la musique et à la chair, du banc où l’on aimerait s’asseoir, des ambiguités de certaines représentations aux médaillons des musiciens : Mozart, Rossini, Beethoven…. Tout n’est ici aussi que spectacle. Nous nous attardons, happés par un détail ou l’ensemble, nous rejetons d’autres œuvres par goût ou méconnaissance;Parfois le regard se perd sur un banc ou s’évade par la fenêtre…

il scintille

Le Grand Hôtel de Bordeaux

Une mention particulière pour cette installation qui me rappelle bien des souvenirs des années 70: « Remix pour le temps présent »d’Olivier Blanckart, reprise en 3D de la pochette du vinyle « Messe pour le temps présent » sur une musique mythique de Pierre Henry et une  chorégraphie de Maurice Béjart(Un disque que j’ai toujours dans mes placards).

Remix pour le temps présent/ Olivier Blanckart

Nous avons touché du doigt la magie du Grand-Théâtre.

à suivre…

Ce parcours-ci je ne l’aurais raté pour rien au monde. C’est grâce au CAPC que j’ai découvert RICHARD LONG et j’étais heureuse de découvrir chacune des trois œuvres présentées , à chaque fois dans un très beau lieu symbolique.

Bien sûr , j’ai eu une pensée pour Roger Dautais, notre landartiste préféré…

RICHARD LONG est venu plusieurs fois à Bordeaux. Déjà en 1981 le CAPC, sous la houlette de Jean-Louis Froment, lui consacrait une importante exposition.Il était là cette année lors de la présentation de son œuvre à l’Hôtel de Ville.

« Marcher, c’est comme dessiner le temps qui passe ».Richard Long

La démarche de RICHARD LONG consiste à parcourir les lieux puis généralement à l’issue d’une longue marche à produire une installation simple à partir des matériaux trouvés sur place.

GARONNE MUD CIRCLES, GARONNE BLACK MUD CIRCLE, 1990

C’est ainsi qu’au CAPC ces deux cercles de boue se font face sur deux murs du Café du musée. Ils ont été réalisés par RICHARD LONG en 1990, à la fin du chantier de rénovation de l’Entrepôt Lainé, proche du fleuve. L’un est composé de quatre cercles concentriques de boue de la Garonne, directement appliquée sur la cimaise, l’autre d’un seul cercle, plus large, sur un fond de peinture noire.

« Je choisis la ligne et le cercle parce qu’ils font l’affaire ».Richard Long

Sur la terrasse du second étage, on peut voir la « Ligne d’ardoise » constituée d’une longue ligne d’ardoises d’un côté et d’une longue ligne de calcaire blanc « White Rock Line » provenant des carrières de Bourg-sur-Gironde de l’autre. L’œuvre (18 tonnes) a été réinstallée il y a peu et inaugurée en présence de l’artiste.

« L’œuvre de Richard Long tire son sens du passage entre nature et culture. Par l’expérience directe qu’il fait du monde, à la fois naturel (la matérialité de la boue prélevée aux environs du musée) et culturel (l’inscription au sein d’un lieu de création et de mémoire humaines), il propose une réflexion sur le sens même de l’œuvre d’art. » site du CAPC

Cette année, Le CAPC s’associe à la saison artistique « PAYSAGES » en présentant trois des dix œuvres qui lui appartiennent.

« SNACKE CIRCLE », un cercle de pierres levées dans le salon Mémorial du Palais Rohan(l’Hôtel de Ville). Rien n’annonce, à ma connaissance, sur place, l’endroit où se trouve l’œuvre. Dommage, cela risque de la rendre confidentielle

« STONE FIELD » en marbre blanc des Pyrénées, le rectangle minéral aux côtés biseautés prend ses aises dans l’Espace Saint-Rémi, autour d’un pilier de l’ancienne église médiévale devenu lieu d’expositions temporaires.

CORNWALL SLATE LANE » dessine un chemin d’ardoises dans le hall du Grand-Théâtre.

Ne vous fiez pas à la photo, l’ensemble pèse 7 ou 8 tonnes.

Ces trois œuvres sont accessibles gratuitement mais pour profiter pleinement de la vue de la dernière, il faut tout de même accéder à l’exposition payante dont je me ferai l’écho plus tard.

« Pour chaque pièce, nous avons un protocole qui laisse de la marge à l’interprétation ou à l’erreur… Pour « Snacke Circle », par exemple, nous savions simplement que le cercle devait mesurer 4 mètres de diamètre et qu’il fallait harmoniser les pierres de différentes tailles. » ANNE CADENET , responsable des collections du CAPC

Pour alimenter la discussion sur le paysage, il faut lire le billet de TANIA , extrêmement documenté, comme toujours .

à suivre…

 

Le début de l’été dans la métropole aura été marqué par l’arrivée de la LGV.

A cette occasion Bordeaux et Bordeaux Métropole ont imaginé une saison marquée par une succession d’événements culturels, de propositions artistiques, de créations de paysages singuliers et pluriels dont je souhaite commencer à donner ici un aperçu.

Qui est cet homme cloné dans la ville ?

1, 90 m. Peau de bronze, dans le plus strict appareil malgré le temps souvent à la gribouille, pesant 700 kg, non il n’est pas allé auparavant bronzer sur les plages océanes nudistes. Il a fallu le fixer solidement au sol avec ses bras le long du corps, des stigmates sur les omoplates, la poitrine et les fesses, le regard absent, le visage impassible. Il est lui, il est nous, il nous donne la berlue : on l’a aperçu ici, non là. On le rate lorsqu’il est en hauteur… Tant pis, il faudra repartir en quête pour le trouver. Il fait la joie des jeunes filles qui n’hésitent pas à le caresser aux bons endroits …mais il reste de bronze ! On l’habille, le pare, le grime et la Ville court pour le remettre à nu! Il voisine même avec les muses du Grand-Théâtre et les effluves de la Cité du Vin ! Il est un parmi tant d’autres quand la foule déambule rue Sainte Catherine. Il est le témoin muet de l’été bordelais. Mais il est le roi des selfies !

Si vous cherchez l’homme, vous trouverez ANTONY GORMLEY, sculpteur britannique ou du moins sa statue anthropomorphique fidèle (c’est lui qui le dit !). Son œuvre s’inscrit dans la notion de corps comme lieu de mémoire et de transformation. Il réalise des installations partout dans le monde.

L’homme à l’origine d’un véritable jeu de piste touristique se retrouve en 16 points de la ville. D’autres disent en 20 points de la ville.

L’homme coiffé près de la halle des Chartrons. Sur cette place si agréable , bruissant de toutes les terrasses des  nombreux restaurants, l’homme de bronze resplendit au soleil couchant.

Un passant immobile parmi les passants pressés ou qui flânent. Nous sommes cours de l’Intendance.

 

Waow un pistolero près de la fontaine, place du Parlement-Sainte-Catherine!Chut! Même les petites filles en trottinette, s’arrêtent et tiennent à palper  l’homme, d’abord devant… Puis tout compte fait on revient pour derrière…

 

 

L’homme au vélo. Le vélo vert est toujours là. L’homme est-il arrivé avec? Ou bien s’est-il institué gardien?à l’angle de la rue de la Vielle Tour et de la rue Porte-Dijeaux.

C’est ici, rue Sainte Catherine, devant les Galeries Lafayette que nous avons observé les scènes les plus cocasses, hommes et femmes confondus. Il suffit de s’arrêter durant  un petit laps de temps et le rire est au rendez-vous.L’homme trouverait ici de quoi se vêtir mais il perdrait de son attrait sexuel!

 

En haut du Grand-Théâtre entre Calliope et Vénus les muses.

 

Place Camille-Jullian, en face du cinéma Utopia, même le pigeon est attentif…

Ces bonshommes ont au moins une justification: les conversations spontanées s’établissent entre passants.

à l’espace Darwin, rive droite

 

sur les silos, près de la Cité du Vin.

sur une pile du pont Chaban-Delmas…

Et là-haut au-dessus de la Cité Municipale…

Ne surveille-t-il pas le bureau du maire Alain Juppé?

devant la gare Saint-Jean, l’indifférence des voyageurs pressés, un jour de grande affluence.

Quai de Paludate, solitaire mais le regard tourné vers le nouveau quartier Euratlantique. celui-ci a les mollets et les cuisses craquelés.

 

Place Saint-Michel devant la flèche, alors qu’on aperçoit l’église en arrière-plan. Aujourd’hui, jour de chaleur, il es resté déshabillé. Il faut dire que nous avons assisté au ballet des engins nettoyeurs après le marché haut en couleurs du matin.

 

à suivre… au gré des rencontres.