Vendredi 23 juillet.

Prudence sur le Tour. la télévision  joue parfaitement son rôle. Dans une demi léthargie traditionnellement et rituellement éprouvée chaque mois de juillet, nous apprécions chaque image des coureurs et surtout les magnifiques vues aériennes. Après la fin des Pyrénées ils attaquent la grande traversée des landes. Une fois encore, nous verrons les ravages de la tempête, les piles de bois en bord de route et les beautés de notre région autrement qu’au ras des pâquerettes. La fin de l’étape nous fera craindre des chutes avant de pouvoir savourer la vue de notre ville vue du ciel avec pour point de départ notre célèbre miroir d’eau autour duquel la ville semble respirer.

Merci madame la télévision quand vous remplissez votre rôle d’information et de témoin géographique.

Je ne vous remercierai pas quand vos journalistes s’aplatissent comme des crêpes devant les célébrités venues se montrer en rase campagne. Car nous avons fini par comprendre à quoi avait servi l’hélicoptère  aperçu en pleine forêt. Cameron Diaz et Ton Cruise n’ont fait qu’un bout d’étape pour apparaître ensuite sur le podium.

Mais globalement, suivre un peu du Tour de France ici ou là c’est revivre un peu de mon enfance.

Le Tour de France c’était  ce qui nous sortait de l’ordinaire.  Mon père surtout, et parfois mes parents, prenaient un peu de temps pour aller voir passer le Tour au bord des routes.Si possible avec d’autres passionnés. En rase campagne, les coureurs passaient très vite mais l’attente faisait partie du spectacle: la caravane participait à la fête, donnait les informations, vendait quelques poches de journaux où parfois se glissait une bande dessinée. Souvent l’attente se soldait par le premier coup de soleil sur mes épaules blanches.

Plus tard, il y eut le transistor collé à l’oreille pour suivre le peloton sur cette étape de transition.

Le Tour de France avait la même saveur d’été et de fête que le critérium, parfois nocturne, des fêtes du village  et les coureurs et leurs vélos étaient tous aussi beaux dans leurs maillots.

Samedi 24 juillet:

Le contre-la-montre et peu de conviction pour se déplacer: la foule vue sur les images du Tour, les débordements, la station debout prolongée, la conviction de ne pas pouvoir prendre de photos correctes: avec l’âge on consent à moins de sacrifices.

Mais tout de même une envie: Le Tour passe si près. Le tram, s’il veut bien marcher nous amènera tout près et un contre-la-montre n’est-ce pas une nouvelle expérience pour voir les coureurs de près et tenter la photo?

Mais il va falloir jouer serré dans le temps car nous avons un impératif d’horaire: c’est sûr nous ne verrons pas les premiers au classement général….

Lorsque nous arrivons en vue du Connemara, l’ambiance est festive. Elle l’était aussi pour les coupes du monde de football(quand ça valait la peine). Couleurs, musique à notre arrivée, sieste ou ravitaillement des attablés lorsque nous sommes partis, je n’en sais rien. peut-être tout simplement une pause en attendant les derniers concurrents.

Finalement, nous trouverons une place assez calme, dans un virage, non loin de la place Gambetta et les repères pris d’après la trajectoire des coureurs, de la moto, des suiveurs, ça donnera les photos que vous pouvez voir.

Et beaucoup de regrets de n’avoir pas vu les premiers du classement général mais si tel avait été le cas…je pense que j’aurais pris racine!

J’ai pris beaucoup de plaisir à vivre ces instants.

La ville de Bordeaux a renoué cette année avec le passage du Tour de France et à cette occasion, en attendant l’arrivée des coureurs, il y avait une exposition intéressante dans un salon de l’Hôtel de Ville.

Le ton était donné  sur la façade du bâtiment, de chaque côté du grand portail d’entrée. Ensuite, dans la Cour, les visiteurs étaient accueillis par un vélo jaune.

Il ne restait plus qu’à entrer pour constater que Bordeaux entretient une longue histoire avec le Tour de France. En effet, Notre ville est, après Paris, la ville qui a le plus souvent été visitée par le Tour et les sprinteurs  y ont triomphé bien souvent au cours des 79 arrivées jugées depuis 1903. Van Looy, Darrigade, Godefroot, Maertens, Van Poppel ou Zabel : les plus grands spécialistes l’ont emporté au vélodrome de Lescure, devenu depuis stade Chaban-Delmas ou sur les quais, comme cette année.

Durant quelques jours, nous avons pu consulter la liste des  vainqueurs de l’étape de Bordeaux, admirer les maillots d’une autre époque ,  découvrir des livres, des chansons dédiés au Tour de France.

Et puis , on ne se lassait pas d’admirer l’évolution  entre la Michaudine et un vélo de Contre la montre des années 2000.

Les lieux visités à ce jour pour apercevoir les vaches sur les pavés bordelais:

Quai Louis XVIII

Quais des Chartrons

Office de Tourisme

Place Saint Pierre

Place Pey Berland

Place du Parlement

Saint Christoly

Place de la Comédie

Place Jean Jaurès

Place Gambetta

Cours de l’Indendance

Cours du Chapeau Rouge

Place du Chapelet

Allées de Tourny

Place Camille Jullian

Place des Grands Hommes

Place de la Bourse

Cours Xavier Arnauzan

Jardin Public

Aéroport de Mérignac

CHU de Pellegrin

Mais où donc se cache la vache landaise sur ses échasses? Elle joue à cache-cache avec moi.

Tout avait commencé lors de la foire internationale du mois de mai.J’avais remarqué, au détour d’une allée, cette artiste au travail sur l’une des quatre vaches en cours de décoration.

Puis vint la Cow Parade à laquelle je ne pus assister.4 camions pour transporter 58 vaches appelées à brouter les pavés bordelais.

Au départ une carte fut éditée avec le nom des vaches et leur localisation. Il suffisait alors de jouer les touristes et de partir à leur découverte.Mais ce n’est pas si simple. car les vaches qui ont tout sauf le look des blondes d’Aquitaine  soudain changent de pâturage.

Cela m’a ramenée à mes souvenirs d’enfant et d’adolescente. Lorsque j’étais gardienne de troupeau, j’avais pu mesurer combien les vaches étaient coquines. Quand je comptais les surveiller en compagnie d’un bon livre et de la radio clamant à tue-tête » Salut les copains! », elles en profitaient  pour tirer leur révérence et allaient voir si le champ du voisin était plus vert.

Donc, il sera difficile de rencontrer les 58 vaches, certaines étant très excentrées, d’autres n’étant plus où on les attendait.

Avec la canicule, il s’ensuivra quelques talons écorchés, quelques souvenirs de tram aux abonnés absents nous poussant à marcher encore et encore… et à découvrir des vaches  inespérées. Mais nous pourrons voir aussi que les belles sont pourchassées pour leur oeil malicieux, conquérant ou leur habit de lumière.

Les enfants adorent s’y percher. Les bordelais et les touristes bougent. Les appareils photo crépitent. C’est super!

Parmi toutes celles que nous avons aperçues, j’ai mes préférées…mais je ne vous influencerai pas. Je vous laisse découvrir. Il y aura une autre série d’ici peu.

Origine de la Cow Parade:

« C’est à Zurich en 1998 que sont apparues pour la première fois ces bien étranges créatures au look improbable. Depuis il y a eu une 58 « escales » Cow Parade dans le monde qui se sont déroulées dans des capitales ou de  grandes villes : Chicago, New York, Houston, Sidney, Londres, Buenos Aires, Athènes … En 2010, la Cow Parade est ainsi accueillie à Rome, à Tunis, à Margaret River en Australie et donc à Bordeaux pour la France ou elle prend l’appellation « Bordeaux and Cow ».

L’idée est la suivante, des vaches en taille réelle sont conçues en résine de couleur blanche et dans 3 postures différentes debout, couché ou en train de brouter. Elles sont ensuite achetées par de grandes entreprises qui les confient à des artistes. Sculpteurs, peintres et autres designers qui vont alors décorer et transformer la vache en une œuvre unique. Viendra ensuite le temps de présenter au public le fruit du travail des artistes.

Les dates importantes de Bordeaux & Cow:

– 7 juin : inauguration officielle
– 7 juin – 14 septembre : les vaches sont en ville
– 14 – 27 septembre : les vaches se refont une beauté
– 28 – 29 septembre : dernière exposition des vaches à la banque alimentaire –
– 30 septembre : la vente aux enchères dans les entrepôts de la banque alimentaire »

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Car vous l’aurez compris en lisant ces dernières lignes, les vaches seront vendues aux enchères au profit de la banque alimentaire.

http://www.bordeauxandcow.com/