Guides en ordre de glisse

Ailleurs des franges d’implosion

Vertes les berges et vivants reflets.

***


Je prendrais bien quelques rais

De lumière

Posés à dessein à même le creuset

De la rivière.

***


Juste le temps d’épouser l’ombre fusionnelle

Du soir

Où les canards sculptent la peau

Du miroir.

***


Suivre du regard brûlant l’impromptu

De leur sillage

Et de la ville engloutie dans la moiteur estivale tourner

La page.

***


Un miel sortilège caresse les invisibles contours sous arcade

De la bulle

Et surgit alors un soupçon de  fraîcheur, une bouée lancée

A des incrédules.

***

S’arrêter

Oublier

Le ciel

Goûter

Du bout de la langue

L’ombre

Par le bout

De la sérénité.

***

Maïté L

Vendredi 23 juillet.

Prudence sur le Tour. la télévision  joue parfaitement son rôle. Dans une demi léthargie traditionnellement et rituellement éprouvée chaque mois de juillet, nous apprécions chaque image des coureurs et surtout les magnifiques vues aériennes. Après la fin des Pyrénées ils attaquent la grande traversée des landes. Une fois encore, nous verrons les ravages de la tempête, les piles de bois en bord de route et les beautés de notre région autrement qu’au ras des pâquerettes. La fin de l’étape nous fera craindre des chutes avant de pouvoir savourer la vue de notre ville vue du ciel avec pour point de départ notre célèbre miroir d’eau autour duquel la ville semble respirer.

Merci madame la télévision quand vous remplissez votre rôle d’information et de témoin géographique.

Je ne vous remercierai pas quand vos journalistes s’aplatissent comme des crêpes devant les célébrités venues se montrer en rase campagne. Car nous avons fini par comprendre à quoi avait servi l’hélicoptère  aperçu en pleine forêt. Cameron Diaz et Ton Cruise n’ont fait qu’un bout d’étape pour apparaître ensuite sur le podium.

Mais globalement, suivre un peu du Tour de France ici ou là c’est revivre un peu de mon enfance.

Le Tour de France c’était  ce qui nous sortait de l’ordinaire.  Mon père surtout, et parfois mes parents, prenaient un peu de temps pour aller voir passer le Tour au bord des routes.Si possible avec d’autres passionnés. En rase campagne, les coureurs passaient très vite mais l’attente faisait partie du spectacle: la caravane participait à la fête, donnait les informations, vendait quelques poches de journaux où parfois se glissait une bande dessinée. Souvent l’attente se soldait par le premier coup de soleil sur mes épaules blanches.

Plus tard, il y eut le transistor collé à l’oreille pour suivre le peloton sur cette étape de transition.

Le Tour de France avait la même saveur d’été et de fête que le critérium, parfois nocturne, des fêtes du village  et les coureurs et leurs vélos étaient tous aussi beaux dans leurs maillots.

Samedi 24 juillet:

Le contre-la-montre et peu de conviction pour se déplacer: la foule vue sur les images du Tour, les débordements, la station debout prolongée, la conviction de ne pas pouvoir prendre de photos correctes: avec l’âge on consent à moins de sacrifices.

Mais tout de même une envie: Le Tour passe si près. Le tram, s’il veut bien marcher nous amènera tout près et un contre-la-montre n’est-ce pas une nouvelle expérience pour voir les coureurs de près et tenter la photo?

Mais il va falloir jouer serré dans le temps car nous avons un impératif d’horaire: c’est sûr nous ne verrons pas les premiers au classement général….

Lorsque nous arrivons en vue du Connemara, l’ambiance est festive. Elle l’était aussi pour les coupes du monde de football(quand ça valait la peine). Couleurs, musique à notre arrivée, sieste ou ravitaillement des attablés lorsque nous sommes partis, je n’en sais rien. peut-être tout simplement une pause en attendant les derniers concurrents.

Finalement, nous trouverons une place assez calme, dans un virage, non loin de la place Gambetta et les repères pris d’après la trajectoire des coureurs, de la moto, des suiveurs, ça donnera les photos que vous pouvez voir.

Et beaucoup de regrets de n’avoir pas vu les premiers du classement général mais si tel avait été le cas…je pense que j’aurais pris racine!

J’ai pris beaucoup de plaisir à vivre ces instants.

La ville de Bordeaux a renoué cette année avec le passage du Tour de France et à cette occasion, en attendant l’arrivée des coureurs, il y avait une exposition intéressante dans un salon de l’Hôtel de Ville.

Le ton était donné  sur la façade du bâtiment, de chaque côté du grand portail d’entrée. Ensuite, dans la Cour, les visiteurs étaient accueillis par un vélo jaune.

Il ne restait plus qu’à entrer pour constater que Bordeaux entretient une longue histoire avec le Tour de France. En effet, Notre ville est, après Paris, la ville qui a le plus souvent été visitée par le Tour et les sprinteurs  y ont triomphé bien souvent au cours des 79 arrivées jugées depuis 1903. Van Looy, Darrigade, Godefroot, Maertens, Van Poppel ou Zabel : les plus grands spécialistes l’ont emporté au vélodrome de Lescure, devenu depuis stade Chaban-Delmas ou sur les quais, comme cette année.

Durant quelques jours, nous avons pu consulter la liste des  vainqueurs de l’étape de Bordeaux, admirer les maillots d’une autre époque ,  découvrir des livres, des chansons dédiés au Tour de France.

Et puis , on ne se lassait pas d’admirer l’évolution  entre la Michaudine et un vélo de Contre la montre des années 2000.

Vous avez eu un aperçu des vaches disséminées cet été dans le centre ville de Bordeaux:

Et si maintenant vous acceptiez de donner votre avis?

Le choix sera peut-être difficile mais pour vous aider à choisir 4 vaches, je vous indique 4 catégories:

1-Prix de l’originalité

2-Prix artistique

3-Prix de l’humour

4-Prix coup de coeur.

Parce que les vaches et leurs artistes le valent bien…

Parce que Bordeaux le mérite…

Parce que vous avez la parole…

Je vous rappelle que vous pouvez cliquer sur chacune de mes photos en miniature pour voir la photo en grand format.

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Pour en savoir plus sur chaque vache et chaque artiste, rendez-vous

ICI


Une fois franchi le Pont de Pierre, il y avait déjà le Lion de Stalingrad, un géant bleu aux multiples facettes. Maintenant, à bonne distance, près de la fontaine Wallace se trouve la Laitière de la Benauge. Regardez-là sous tous les angles cette belle vache-paysage bien intégrée dans l’architecture du lieu.J’ai été conquise par sa belle robe arborant le bleu lion et la précision de ses détails.

La belle landaise racée sur ses échasses est l’oeuvre d’Iturria du journal Sud-Ouest dont je vous donne le lien en fin de note afin que vous puissiez apprécier son trait de crayon..Il fallait lui rendre visite sur la Place de la Bourse. Lors de notre première visite, elle s’était dérobée à notre vue car il y avait des travaux consécutifs à la fête du Vin sur cette place.

Et puis revoilà Gabrielle  que nous avons pu approcher cette fois-ci sous toutes ses coutures pour les mêmes raisons, puisqu’elle est voisine de la Vache landaise. Gabrielle est l’oeuvre de Jofo reconnaissable à ses petits bonshommes peuplant son univers coloré.

http://iturria.blogs.sudouest.fr/

http://jofo.free.fr/

Et pour terminer la présentation des vaches  rencontrées  ou non ces jours derniers:

voici quelques un de leurs  noms:

la vache engagée

Belhara

Vacchus le Beau-Vin

Marine

V.I.C la vache hâlée

La Diva

La femme toréro

Marilyn Cow

Gabrielle

La Vache Landaise

La Laitière de la Benauge

Candide et les Saltimbanques

Art’ n Roll Cowllection

La vache citerne

Bacchus Cow

Txumina

Cow Graffitti

Vache Timbrée(de La Poste)

Vache à Vache

Esperanza

Vacca Burdigala

Une jloie fleur dans une peau d’vache

Grand Cru Bordelait

La vache 4 Saisons

So Wine

Perpette

Vache à l’Eau

Baby /cow

La vache Pourcent

Horloge biologique

La Ronde des Quartiers

Les mots pour les dire

Parlez-moi vache

Du genou à l’encolure

A musique de sabots

Ayant foulé tant de sols, martelé

Sable terre ou vapeurs marines

Rochers et falaises

Et prairies isolées.

Dansent les queues

Cornes à chasser les mouches

Et les jarrets musclés

Dans la poussière des arènes endiablées.

Quand  venaient « Chouan et Martin »

Vous étiez pauvres attelées

Traînant la charrette de foin chargée.

Aujourd’hui,

Vaches jumelles reliées à la bouse

L’arrière-train immaculé

Aujourd’hui vache très vache

Ou diva à la robe dorée

De corne en lyre

A croissant de la Lune

Que j’aime vos yeux doux  de noir soulignés

Vos  longs cils, vos airs de Marilyn

Votre croupe de noire Joconde

Et vos mufles rebelles, nez dans le vent.

Et « pis » si les enfants de noir et de blanc

Vous ont fait la peau tous à lettres liés

C’est tout tendresse, c’est si attirant

De courir la belle sur les axes passants.

Maïté L

Les lieux visités à ce jour pour apercevoir les vaches sur les pavés bordelais:

Quai Louis XVIII

Quais des Chartrons

Office de Tourisme

Place Saint Pierre

Place Pey Berland

Place du Parlement

Saint Christoly

Place de la Comédie

Place Jean Jaurès

Place Gambetta

Cours de l’Indendance

Cours du Chapeau Rouge

Place du Chapelet

Allées de Tourny

Place Camille Jullian

Place des Grands Hommes

Place de la Bourse

Cours Xavier Arnauzan

Jardin Public

Aéroport de Mérignac

CHU de Pellegrin

Mais où donc se cache la vache landaise sur ses échasses? Elle joue à cache-cache avec moi.

Tout avait commencé lors de la foire internationale du mois de mai.J’avais remarqué, au détour d’une allée, cette artiste au travail sur l’une des quatre vaches en cours de décoration.

Puis vint la Cow Parade à laquelle je ne pus assister.4 camions pour transporter 58 vaches appelées à brouter les pavés bordelais.

Au départ une carte fut éditée avec le nom des vaches et leur localisation. Il suffisait alors de jouer les touristes et de partir à leur découverte.Mais ce n’est pas si simple. car les vaches qui ont tout sauf le look des blondes d’Aquitaine  soudain changent de pâturage.

Cela m’a ramenée à mes souvenirs d’enfant et d’adolescente. Lorsque j’étais gardienne de troupeau, j’avais pu mesurer combien les vaches étaient coquines. Quand je comptais les surveiller en compagnie d’un bon livre et de la radio clamant à tue-tête » Salut les copains! », elles en profitaient  pour tirer leur révérence et allaient voir si le champ du voisin était plus vert.

Donc, il sera difficile de rencontrer les 58 vaches, certaines étant très excentrées, d’autres n’étant plus où on les attendait.

Avec la canicule, il s’ensuivra quelques talons écorchés, quelques souvenirs de tram aux abonnés absents nous poussant à marcher encore et encore… et à découvrir des vaches  inespérées. Mais nous pourrons voir aussi que les belles sont pourchassées pour leur oeil malicieux, conquérant ou leur habit de lumière.

Les enfants adorent s’y percher. Les bordelais et les touristes bougent. Les appareils photo crépitent. C’est super!

Parmi toutes celles que nous avons aperçues, j’ai mes préférées…mais je ne vous influencerai pas. Je vous laisse découvrir. Il y aura une autre série d’ici peu.

Origine de la Cow Parade:

« C’est à Zurich en 1998 que sont apparues pour la première fois ces bien étranges créatures au look improbable. Depuis il y a eu une 58 « escales » Cow Parade dans le monde qui se sont déroulées dans des capitales ou de  grandes villes : Chicago, New York, Houston, Sidney, Londres, Buenos Aires, Athènes … En 2010, la Cow Parade est ainsi accueillie à Rome, à Tunis, à Margaret River en Australie et donc à Bordeaux pour la France ou elle prend l’appellation « Bordeaux and Cow ».

L’idée est la suivante, des vaches en taille réelle sont conçues en résine de couleur blanche et dans 3 postures différentes debout, couché ou en train de brouter. Elles sont ensuite achetées par de grandes entreprises qui les confient à des artistes. Sculpteurs, peintres et autres designers qui vont alors décorer et transformer la vache en une œuvre unique. Viendra ensuite le temps de présenter au public le fruit du travail des artistes.

Les dates importantes de Bordeaux & Cow:

– 7 juin : inauguration officielle
– 7 juin – 14 septembre : les vaches sont en ville
– 14 – 27 septembre : les vaches se refont une beauté
– 28 – 29 septembre : dernière exposition des vaches à la banque alimentaire –
– 30 septembre : la vente aux enchères dans les entrepôts de la banque alimentaire »

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Car vous l’aurez compris en lisant ces dernières lignes, les vaches seront vendues aux enchères au profit de la banque alimentaire.

http://www.bordeauxandcow.com/

« Pourquoi parler ?

Mais pourquoi se taire ?


Il n’y a pas d’oreille pour notre parole,

Mais il n’y en a pas non plus pour notre silence.

Les deux se nourrissent uniquement l’un de l’autre.


Et parfois ils échangent leurs zones

Comme s’ils voulaient mutuellement se protéger. »

(VII, 18)

Roberto Juarroz/ Poésie verticale

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Comme toi j’aurais voulu être le

Pauvre petit pêcheur

Tournant le dos aux vagues

sur les soubresauts du Pont du Diable

Combien j’aurais donné de silences

Et de larmes de sel

Pour faire  du corps la pluie.

J’aimais ta solitude

Toi avec toi

Et ta canne prétexte

Une

Lancée à la mer

Et le bouchon frisant

La furie d’écume.

Et dans ta tête le vide

Le cerveau lavé, rincé, essoré

La leçon diamant aux pointes acérées

Et la pureté de l’instant

La parole de vent aux sifflets vrillés.

Toi immobile

Ou bien était-ce moi

Nous inter-changeables

La parole du silence

De l’océan l’espace–temps aboli

Sur le roc

L’épreuve du penchant

Assaut les vagues

Si tentant

L’esseulé

Aux cheveux

D’embruns.

Saint-Palais, mai 2010, photos et texte: Maïté L

Peinture: MW

http://cerisemarithe.wordpress.com/

Le mascaret

L’instant d’avant

L’œil scrute au loin la couche étale et les berges verdoyantes

Au sortir de l’hiver

Un peu de gris

Silence. la Dordogne

Une chaleur lourde

Qui plaque au bitume.

Va-et vient du café

Menthe à l’eau

La  fraîcheur de l’ombre

A la rembarde.

L’œil sur la montre

Les surfeurs en attente

Glissent sur le ponton

Et s’en vont

Vers  l’amont, vers l’aval

Soudain au loin une frise

Une couture, un surjet

Une gueule ouverte

Avale le courant montant,

Vient à l’assaut, au galop, biaisé

Les berges  clapotent, grondent, giclent, explosent.

Un tonnerre d’eau sourd, ondule le serpent bistre, ocre sur gris

Un bourdonnement passe

A la vitesse de l’éclair

Le fleuve à vagues de creux et de crêtes

Recouvre l’habitude des heures lisses.

Fini. Mascaret du passé.

Les surfeurs, la planche sur l’épaule

Dans le village, s’en viennent

Vers le soir.

Texte :Maïté L