Le matin avait commencé comme ceci: par un coup d’œil lancé au ciel. Les nuages semblaient prendre la poudre d’escampette après avoir saupoudré le levant.(Vous pouvez cliquer sur chaque photo pour l’agrandir)

Puis avant midi, je perdis et je retrouvai deux fois ma montre entre les plages du Sud, celle du courant et celles des Ailes. Cela faisait plus de trente ans que je n’avais pas vu Mimizan.

Voici la plage du courant. Le courant vient du lac d’Aureilhan et se jette dans l’océan Atlantique à Mimizan . il sépare la ville du sud de celle du nord.


Si comme moi vous aimez contempler les tons émeraude, turquoise… Vous serez gâtés. La matinée avait été fraîche: les températures étaient proches de zéro et puis rapidement elles  redevinrent estivales avant midi.

Baigneurs,surfers, promeneurs s’étaient donné rendez-vous pour des joies simples de septembre.

Au loin un bateau…

ET puis…je vous laisse sur cette vision de la plage des Ailes: » il y a le ciel, le soleil et la mer… »

A quelques heures de là, sur une petite route étroite de campagne, sur les champs à perte de vue, le ciel efface les dernières heures du jour.

Les nuages flottent à portée basse et galopent au-dessus de nos têtes. Pas un bruit. Parfois un chevreuil s’aventure, à la recherche d’un point d’eau ou bien un héron  fouille le fossé. Au loin, les nuages se font plus pressants en direction de l’océan.

Et j’ai une pensée pour Saint-Exupéry qui connut ces contrées.

Quittant mon village « où la vie s’écoule comme du miel« *, je relis, sur fond de nuages un passage de TERRE DES HOMMES:

« Aussi nous interdisait-on, sous peine des sanctions les plus graves, le survol des mers de nuages au- dessus des zones montagneuses. Le pilote en panne, s’enfonçant dans l’étoupe blanche, eût tamponné les sommets sans les voir.

-C’est très joli de naviguer à la boussole, en Espagne, au-dessus des mers de nuages, c’est très élégant, mais…

Et plus lentement encore:

-…mais souvenez-vous: au-dessous des mers de nuages… c’est l’éternité.

Voici que brusquement, ce monde calme, si uni, si simple, que l’on découvre quand on émerge des nuages, prenait pour moi une valeur inconnue. Cette douceur devenait un piège… »

Texte d’Antoine de Saint-Exupéry

*Citation relevée par Pierrette Ronteix dans son tome I sur Parentis-en Born