Oradour-sur-Glane , un devoir de mémoire–1–

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approche du centre de la Mémoire… au loin les vaches

A JEA,

dont le souvenir m’a accompagnée dans cette visite. le 11 novembre 2015
« Dans les couches molles de l’oubli, 
au milieu de ces morts qui n’existent plus …
Rallumer la flamme de vie… 
Frotter entre elles les pierres du silence. »

                                           Claude Duneton

Citation extraite du carnet de JEA par ses proches.

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pour éviter la transparence de l’oubli

Oradour-sur-Glane se trouve à une trentaine de km du berceau de la famille de mon mari et d’ailleurs mon beau-frère, l’aîné de la fratrie, se souvient de ces jours-là où adolescent, il attendit son oncle pour partir se cacher dans les bois et échapper ainsi à d’autres possibles tueries vengeresses. Le massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944 était parvenu aux oreilles   des villages à la ronde, peut-être l’odeur aussi.

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premières ruines; notre sang se glace.

Il y avait déjà eu Lidice (République Tchèque )(10 juin 1942),Khatyn (Biélorussie) (en 1943) , Ascq ( 1er et 2 avril 1944), Izieu ( 6 avril 1944), Frayssinet le Gelat (21 mai 1944), Tulle( 9 juin 1944) ; il y aura Savigny en Septaine( juillet et août 1944), Marsoulas ( le même jour qu’ Oradour),  le Vercors ( été 1944).

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Bernard Bégaud, professeur de Pharmacologie à Bordeaux s’est attaché à l’étude d’une drogue nommée « Captagon », celle qui donne l’illusion d’être tout puissant. Pendant la seconde guerre mondiale, les combattants des armées en prenaient ; le coureur cycliste Tom Simpson en est mort. La division Das Reich qui a perpétré les crimes contre l’humanité à Oradour-sur-Glane était sous son emprise, tout comme Daech l’est actuellement.

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nous attendions cet instant depuis longtemps

10 juin 1944… un petit village du Limousin entre à jamais dans l’Histoire.

 Oradour-sur-Glane, un village prospère à quelques kilomètres de Limoges sera rayé de la carte par la division SS « Das Reich ».

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silence, cœur lourd et larmes

Le général Lammerding a donné l’ordre de ce génocide qui sera suivi d’un outrage aux cadavres puisque la destruction méthodique avec pour objectif d’effacer les traces, s’étalera sur 3 jours.

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des survivants à la blessure intacte, pour témoigner jusqu’au dernier souffle

Il y eut 642 victimes dont 198 hommes

                                                           244 femmes

                                                                       193 enfants.

                                                                                         6 survivants.

Parmi les victimes 15 espagnols, 8 italiens, 40 lorrains, 7 ou 8 alsaciens, 3 polonais.

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Dans une cour ou ce qui fut l’intérieur d’une maison, comme dans tant d’autres

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sans distinction d’âge

« Vous qui vivez donnez une pensée aux morts »
Victor Hugo

 

 Le Général de Gaulle prit la décision en 1944 de ne pas reconstruire le village et de garder les ruines en l’état.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_d%27Oradour-sur-Glane

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à l’entrée de l’église

« Ici des hommes firent à leurs mères et à toutes les femmes la plus grave injure : ils n’épargnèrent pas les enfants »

Paul Eluard 1944

 

Devoir de mémoire pour nous tous.

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SILENCE à l’entrée du village martyr

 

 « Ceux qui oublient le passé se condamnent à le revivre. »

Georges Santyana

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L’entrée du village martyr?

En 1999 fut inauguré le bâtiment  du Centre de la Mémoire. On y accède par une vaste esplanade et le bâtiment est enfoui sous terre afin donner la prééminence au Village martyr. Il fait si beau ce 11 novembre 2015. Le ciel est d’un bleu lumineux et la température est estivale. Nous apercevons les premières ruines. C’est en silence que nous découvrons ces lieux verdoyants qui semblent paisibles alors que tout n’est que lourdeur de l’air ; Si la pluie a lavé ces coteaux de larmes, si le vent a emporté les odeurs de feu des premières années, si le soleil a fait son œuvre, on n’évoque jamais Oradour sans frissons. On pourrait presque y entendre sonner le glas bien que la nouvelle église du nouveau village égrène ses heures d’un timbre qui se veut joyeux. La vie continue. La vie n’oublie pas. Nous n’oublions pas. Pas plus que ces jeunes lycéens qui nous emboîtent le pas, ces anglais, et plus tard dans le village ces militaires venus en visite. Plus tard, je m’arrêterai près d’un groupe d’entre eux et j’écouterai un gradé expliquer que c’est de la barbarie. J’ai aimé cette image des militaires face à ces ruines avec le secret espoir qu’ils n’oublient jamais la part d’humanité qui est en eux.

« Sauf au prix d’une générosité aussi rare que le génie, on est toujours barbare envers les faibles »

Simone Weil, Réflexion sur la barbarie

 

Entrés dans le hall du Centre de Mémoire, nous sommes happés par ces murs tapissés de photos en noir et blanc de grande taille. Nous sommes happés par le noir funeste qui nous emporte dans ses méandres, dans la richesse des documents . Nous recevons là par le biais de l’exposition permanente un rappel essentiel du contexte politique et social d’avant-guerre, de la montée du nazisme, le contexte européen, national, régional, les massacres sur le front de l’Est,  pour finir avec le village lui-même  avant et après l’enfer. Dans la salle de projection, un film à la limite de l’insoutenable (mais nécessaire) nous  invite à réfléchir ; un peu sonnés, nos pas nous portent dans la salle de réflexion  où nous méditons sur les citations qui nous sont offertes. Certaines d’entre elles émaillent mon billet.Vous pouvez visiter le Centre de la Mémoire grâce au lien ci-dessous:

http://www.oradour.org/fr/content/histoire-du-centre

« Oradour ne fut pas un crime du délire mais la logique d’un système. Il faut se souvenir pour ne jamais revoir, vivre et bâtir un monde où le crime devienne déraison et raison la paix. »

Claude Roy 1949

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depuis le village martyr, le village reconstruit en face. Au 1er plan la nouvelle église.

à suivre…

La prochaine fois nous entrerons dans le village martyr où parfois surgissent des ombres:

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pas de trucage. Pas d’ombre des visiteurs, juste des ombres à silhouette humaine.

2 commentaires

  1. @ Cris
    Merci de votre visite.
    Tant que nous le pouvons, il est nécessaire de prolonger la mémoire, de faire vivre la flamme du souvenir.

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