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Ces deux-là, on ne les voyait jamais ensemble ou alors juste parce que Lui(à gauche) jouait à importuner l’Elle qui traversait la cour d’un pas nonchalant.

Par quel miracle les voilà partageant le même espace?

Eux aussi ont été touchés par la grâce?

Ou comment vivre ensemble…

♥♥♥

Plus sérieusement, je partage avec vous cette relecture:

Contre-Chant

 

Où en es-tu, Vie ?

Où en sommes-nous ?

 

Plaine d’encre. Supplices. Hécatombes.

Nasses du malheur. Phénix de la haine.

Beaux visages racornis.

Un temps pour chacun,

Et puis le gong final !

 

Si je te mesure à tes ombres,

La grêle des preuves te condamne.

 

Toi, dans la lagune aux couleuvres.

Toi, nid de mort.

Toi, pourrie par les racines.

Je te couvre du linceul de nos mains.

 

Pourtant, de toutes nos voix

Je te crie :             Bienvenue !

Bienvenue aux fenêtres

Qui criblent la muraille,

A l’âme sans séjour,

A nos corps continués,

Aux terrasses de demain où l’on veille,

A tes lopins d’infini où l’on croit.

 

Toi, plus vive que les ronces,

Bienvenue !

Toi, gravée d’espace

Et de cette terre des terres.

Toi, arquée au-dessus des nuits.

 

Vie, où en es-tu ?

 

Où nous en sommes.

ANDREE CHEDID/ CONTRE-CHANT 1968

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Sur le Parvis des Droits de L’homme, parole de bordelais -ce que je ne suis pas à l’origine- on n’avait jamais vu ça depuis la Libération.Hier il y avait du vent et les contributions des uns et des autres s’envolaient, se retournaient ou accrochaient le regard des passants.

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Entre l’Ecole nationale de la magistrature et le Tribunal de grande instance,contre le mur c’était le royaume des anonymes.

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De simples mots, des bouquets de roses, des crayons, des dessins, des pensées, à la craie et parfois à même le mur(pas bien disait devant moi,une jeune fille,  la liberté d’expression ne devrait pas conduire à crayonner sur ce beau mur de pierre!).

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Sur cette place où j’aime tant à passer car sur la promenade sont affichés les articles de la Déclaration de L’Homme, tristesse, colère, rappel des valeurs de la république dans la quiétude d’un sur-lendemain.

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Pour ma part, je n’avais pas ressenti autant de ferveur depuis le rassemblement spontané après les attentats madrilènes du 11 mars 2004.

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Maintenant est venu le temps de la réflexion.

Mais je tiens à souligner l’initiative des jeunes marcheurs lycéens bordelais partis hier de la Place de L’Hôtel de Ville toute proche pour une marche qui les conduira devant le siège de Charlie Hebdo.

Nous pouvons suivre leur périple ici:

https://marchebordeauxparis.wordpress.com/

Voici aussi l’article du journal Sud-Ouest:

http://www.sudouest.fr/2015/01/13/bordeaux-des-lyceens-en-marche-versde-charlie-hebdo-1795361-813.php-le-siege-

et puis faisant suite à mon billet précédent, ce témoignage d’une prof du 93: à lire jusqu’au bout:

http://tailspin.fr/post/107696839163/pour-mes-eleves-de-seine-saint-denis

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Je suis heureuse d’avoir participé au grand rassemblement d’une nation en marche vers un après dont tous les lendemains ne chanteront pas mais qui sait qu’elle n’a pas besoin des politiques, syndicats et autres émanations un peu émoussées pour dire NON, exprimer ses émotions et ses espoirs.

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Hier, dans Bordeaux nous étions 140 000.

Du jamais vu depuis la Libération. Encore une fois, les participants étaient venus de partout : de tout le département et de bien plus loin encore, parfois des confins de notre future grande région.

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Lorsque nous sommes arrivés devant le monument aux Girondins, c’était un choix symbolique de notre part car nous savions que beaucoup d’instants forts se dérouleraient au pied de la colonne surmontée de la Liberté ailée brisant ses chaînes.

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La colonne était déjà prise d’assaut par les jeunes. Mais quand donc étaient-ils arrivés pour être ainsi aux premières loges ? Nous avons pu voir les jeunes hisser les drapeaux, la banderole sous le coq gaulois, répondre au silence par le silence, renvoyer l’écho des frappés de mains, les scansions de Charlie avant d’écouter le discours sobre et percutant du représentant girondin du club de la presse.

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Ce fut un après-midi de grande émotion ; les visages étaient tantôt graves, tantôt souriants et l’ambiance, toutes générations confondues absolument bon enfant, sans aucun débordement. . Je retiendrai l’instant de recueillement le plus poignant où tous les participants se sont donné la main dans une ultime  minute de silence avant de se mettre en marche.

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Mais il y a un après…

 

Comment juguler le fanatisme ?

Comment développer cette fraternité, cette humanité si présente sur les pancartes ?

Comment enseigner le devoir citoyen de respect de nos valeurs ?

Comment développer l’esprit critique ?

Comment donner toute sa place au rire et à l’autodérision ?

Comment repenser l’accès à la culture ?

Que vont faire nos gouvernants de cet après ?

Qu’allons-NOUS faire de cet après ?

Tout le monde s’accorde sur le rôle prépondérant de l’Education mais…

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Cela me fait tout drôle d’entendre répéter qu’il faut développer le « Vivre ensemble » si nécessaire à tous. Je suis heureuse de l’avoir travaillé avec les élèves des petites classes depuis des années déjà. J’ai eu de la chance d’avoir pour formateurs des personnalités qui étaient comme des sentinelles.

-Après avoir mené des débats avec ces mêmes enfants jeunes dont on disait volontiers qu’ils étaient soi-disant trop petits pour comprendre, alors que ce sont des éponges du monde de notre temps ;

 

-après avoir abondamment prêché l’importance de leur  donner la parole sur des sujets qui leur tenaient à cœur et qui nous tenaient à cœur dans notre société;

 

-après avoir œuvré  auprès des stagiaires, démontré par films interposés que c’était possible,  je me dis qu’il est grand temps temps que les adultes prennent conscience qu’il faut VIVRE ENSEMBLE et je me demande si ce que nous faisions si naturellement en maternelle, et sans doute en primaire pour la plupart des professeurs normalement constitués se poursuit naturellement au-delà.

Comment se fait-il que dans les années 70, lorsque j’étais moi-même stagiaire, il y avait des classes de primaire qui mettaient au moins une heure au programme le vendredi après-midi pour traiter du « VIVRE ENSEMBLE » et traiter les problèmes dès leur apparition sans attendre le pourrissement ?

-Est-ce  une pratique en usage au collège où la connaissance et l’usage de la parole est plus aisée? J’en doute…Il y a tant à faire pour chaque matière.

 

J’espère qu’au lycée où les adolescents ont développé le goût de la discussion(oui je sais…ils ont aussi la possibilité de devenir muets comme des carpes) la lutte contre l’obscurantisme est menée et qu’elle n’est pas seulement le fait de quelques encadrants.

 

Lorsque je participais aux journées de rencontre entre professeurs de lycée, collège,CPE et professeurs du premier degré dans les lycées et collèges des banlieues les problèmes étaient déjà très aigus et cela n’a fait qu’empirer. Je me souviens des jeunes profs partant au casse-pipe à Créteil.

 

Je suis retraitée. J’ai perdu de vue les pratiques pédagogiques…d’où mon questionnement.

Mais comme vous tous, je reste vigilante…

 

Bref…Il y a du travail sur la planche

*

Hier, je n’arborais pas de signe distinctif: c’était un choix.

Je n’arborais pas de pancarte: c’était aussi un choix.

Par contre je n’ai pu prendre que  mon plus petit appareil photo pour deux raisons: la première est d’ordre physique par rapport à mon vécu récent, la deuxième était de privilégier avant tout le recueillement.

Mais les deux lieux emblématiques que sont le monument aux Girondins et le Parvis des Droits de l’Homme sont ici représentés.

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ET dans cet après, je vous emmène aussi dans les pensées vagabondes de Martine

https://danslemondedemartine.wordpress.com/2015/01/12/un-mot-sur-ces-jours-passes/

Quant à Ulysse, il pourrait en faire une chanson

http://eldorad-oc.midiblogs.com/archive/2015/01/11/liberte-fraternite-824537.html

 

 

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à la mémoire de TOUS ceux qui sont tombés,

en pensant à tous leurs proches dans la peine

ce soir chacun d’entre nous met une bougie sur sa fenêtre.

Je suis Charlie
Pour la liberté d’expression
pour le respect de chacun
mais contre tous les amalgames.

« Qu’est-ce que cette lumière soudain

qui se fait

dans la doublure des ombres

et qui donnerait le vertige aux oiseaux

 

cette lumière

      qui tient dans

 une main d’homme

 

et qu’on versera

comme une eau de baptême

au front des suppliciés

 

si peu

un rien

la blancheur des oliviers

dans l’arrière-pays de la mort »

JEAN-PIERRE SIMEON/UN HOMME SANS MANTEAU

Devise Bernard Magrez

à mes très  proches,

à  mes  vrais amis dans la vie de tous les jours,

à ceux qui se sont rapprochés de moi, de nous, généreusement dans ces circonstances,

à mes amis de la toile tissée peu à peu, à coup de mots, d’images de messages entre les mots,

à  mes lecteurs de passage,

à tous ceux qui ont œuvré pour ma rémission, formidables membres du corps médical ou détenteurs de connaissances en marge,

à ceux qui  m’ont fait bénéficier de leur savoir-faire autant que de leur savoir-être,

à ceux qui m’ont accueillie pour me remettre le pied à l’étrier, lorsque les traitements lourds ont cessé,

un immense MERCI.

Le temps qui  passe...

 

Je n’ai jamais douté ; je n’ai jamais renoncé ; j’ai gardé le sourire.

Certains ont voulu croire que c’était « facile ».

D’autres ont cherché leurs mots, ont enfoui leurs silences dans la peur : peur pour moi, certes… mais aussi peur pour eux ?

Certains se sont détournés dès la première minute : être femme et avoir un cancer du sein est encore tabou.

renoncer aux larmes et lutter.

J’ai eu mal au plus profond de moi-même pour avoir été laissée au bord de la route. J’en ai aujourd’hui tiré les leçons.

J’ai senti de la lassitude dans la bonne volonté de l’accompagnement au long terme : les traitements sont longs, sans aucune pause.

Mais combien sont belles les voix, les présences qui se sont élevées, qui se sont mobilisées, jusqu’au bout, qui respectaient la fatigue mais ne laissaient jamais tomber.

« L’accompagnement » prenait ainsi tout son sens. Chaque signe était un don.

Dans les épreuves, je me suis sentie portée par vous.

Merci à tous ceux qui m’ont accompagnée jusqu’au bout.

J’ai une pensée particulière bien sûr pour mes très proches, si attentifs, si bousculés dans leurs certitudes et leur vie, si inquiets et impuissants devant la douleur lorsqu’elle s’est présentée, toujours prêts à chercher à me faciliter la vie, à me gâter.

Car j’ai été gâtée… J’ai trouvé sur ma route des trésors d’affection, d’amour et d’amitié, qui effacent tout le reste dans ces quatorze mois entre parenthèses.

Il y a ceux et celles qui « savaient »  pour avoir vécu dans la même tourmente. Leur expérience et leurs encouragements m’ont été précieux. Il y a aussi ceux qui ne savent pas, qui ressentent naturellement de l’empathie et dont j’espère qu’ils ne « sauront » jamais.

Il y a ceux qui continuent à lutter…

à Paloma...

Mais à vous  tous, je veux dire mon espoir, mon désir de changer ce qui peut l’être pour ne jamais revenir sur ces sentiers ardus, je veux témoigner qu’après une pente, surgit une autre pente, qu’après un défi surgit un autre défi, autant de problèmes à résoudre ; Je veux dire que l’on trouve en soi des trésors de forces, de rage de vivre. De petites victoires succèdent à de petites victoires.

Et puis après chaque étape vient l’oubli des jours difficiles, la place nette et le besoin d’aller de l’avant.

Chaque jour, je mets dans mes pensées ceux qui souffrent et je sais que j’aiderai certains d’entre eux comme j’ai été aidée : par un petit mot, une attention, une présence, la persuasion, le silence habité;  le partage prend différentes formes.

Qu’espérer de plus beau pour 2015 que le retour des couleurs de la vie. Qu’espérer pour chacun d’entre vous sinon le meilleur sur votre chemin de vie.

Ne jamais renoncer.

Vivre debout.

Je vous aime.

MERCI.

Maïté

L'équilibre et l'harmonie1

1-La devise de Bernard Magrez est inscrite sur le mur à l’entrée du château Labottière/ Institut culturel Bernard Magrez(Bordeaux).

2-Le temps qui passe…comme le tram décoré aux couleurs de l’été métropolitain.

3-Renoncer aux larmes et lutter/ Claude Lévêque/ collection Bernard Magrez/ Institut culturel Bernard Magrez.

4-A Paloma, ma compagne d’infortune : une bouteille XXL, décorée par sa fille, réalisée en performance publique/ Bordeaux fête le vin ; exposée actuellement dans le parc du château Labottière.

5-L’équilibre et l’harmonie : une vue classique de Bordeaux.Avec mes meilleures pensées et vœux adressés à chacun(e) d’entre vous.

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Lundi 13 octobre au matin :

Tandis que l’équipage se prépare à appareiller, que le commandant Yann Cariou et son second Charlène Gicquel sont à leur poste, que les canons sont chargés, tous ceux qui sont à bord de l’Hermione ne peuvent que  le constater :une fois encore le public est venu  nombreux au rendez-vous.

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Pour saluer et remercier les spectateurs, l’équipage chante. Même si le vent est faible, quelques voiles sont hissées, pour notre plaisir. Bientôt retentira  la 25 ème symphonie de Mozart.

http://www.hermione.com/blog-de-l-hermione/1055-escale-a-bordeaux-2.html

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« Salve ! » : l’ordre est donné,  et retentit aussitôt  le bruit du canon Bientôt la fumée se répand dans le Port de la Lune et l’atmosphère devient brumeuse avec une lumière particulière qui me fait penser aux tableaux de Turner.

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Il y a des marins dans les haubans et sur les vergues quand L’Hermione accompagnée d’une parade,passe devant nous puis  s’approche du Pont Chaban-Delmas.

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Certes le départ de l’Hermione n’est pas aussi spectaculaire que celui du Cuauhtemoq mais l’émotion est cependant très forte.

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Nous ressentons au départ de l’Hermione un très grand vide :elle a marqué les quais de son empreinte et le cœur des bordelais. Les bateaux ne doivent pas rester à quai trop longtemps.Juste le temps de voir passer une maquette  Bientôt, l’aventure continuera vers l’Amérique.

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Que de chemin parcouru depuis le début de l’aventure de la construction :

http://www.sudouest.fr/2014/12/21/revivez-la-saga-de-l-hermione-de-sa-construction-a-son-retour-en-mer-1772733-5165.php

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« La mer vous a rendus à votre destinée

Au-delà du rivage où s’arrêtent nos pas.

Nous ne pouvions garder vos âmes enchaînées ;

Il vous faut des lointains que je ne connais pas. »

Jean De La Ville de Mirmont

 

Juste pour le plaisir :écouter Julien Clerc et rêver encore un peu.

https://www.youtube.com/watch?v=CI5KlxC0HdU

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« Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l’indifférence et la résignation »

La Fayette

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Vendredi 10 octobre 2014

Il faisait très doux pour la saison et dès le début de la mise en lumière, la foule se pressait toujours aux abords de l’Hermione. Certains spectateurs habitués aux mises en lumière grandioses des bâtiments du XVIIIème siècle et aux feux d’artifice,  s’attendaient à ce qu’il en fût de même ici mais rien de tout cela. L’éclairage de la frégate se voulait léger, sans artifices ni couleurs inutiles, afin de souligner de manière poétique le passage de l’Hermione. Elle était mise en lumière chaque soir dès 20 heures par Éric Le Collen scénographe et metteur en scène, et Jeff Brard, concepteur lumière.

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Ce soir-là, il y avait sans doute réception à bord et la musique parvenait à nos oreilles.

Comme d’habitude, nous nous promenâmes sur les quais afin de varier les points de vue.

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«  Du premier moment où j’ai entendu prononcer le nom de l’Amérique, je l’ai aimée; dès l’instant où j’ai su qu’elle combattait pour la liberté, j’ai brûlé du désir de verser mon sang pour elle :les jours où je pourrai la servir seront comptés pour moi, dans tous les temps et les lieux, parmi les plus heureux de ma vie »

La Fayette

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Sur la goélette la Victoire, La Fayette vint s’engager auprès de la démocratie américaine naissante, car proclamée seulement un an plus tôt afin de consolider les acquis face  aux Anglais.

La Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis à l’initiative de Thomas Jefferson, le 4 juillet 1776 à Philadelphie proclamait solennellement :

« TOUS LES HOMMES SONT NES EGAUX »

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En 1780, La Fayette revint à bord de l’Hermione, à la demande de George Washington, pour prendre la tête des troupes de Virginie, lors de la bataille décisive de Yorktown.

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La fonderie de L’Isle-d’Espagnac, près d’Angoulême(Charente), a fabriqué les 32 canons de l’Hermione ; la société charentaise s’est associée à l’IUT de Sillac, à Angoulême : une centaine d’étudiants ont planché sur la réalisation des moules des canons.

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Tout-à-coup , l’or s’installa sur les mâts; le soir se fit théâtre, l’Histoire frappait à nos consciences.

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« J’ai pu me tromper mais je n’ai jamais trompé personne. »

La Fayette

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« Aucun obstacle, aucun mécompte, aucun chagrin ne me détourne ou me ralentit dans le but unique de ma vie : le bien-être de tous, et la liberté partout. »

La Fayette écrivit ceci 6 mois avant sa mort.

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 Les voiles se faisaient fils tissage, la coque alliait le tigre au lion toujours majestueux, tandis qu’un marin renouait avec la modernité du téléphone portable.

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Une dernier regard à la blancheur des voiles mise en avant, juste avant de s’éloigner et de d’emporter des bribes de lumières de L’Hermione.

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L’Hermione continuerait à vivre sans nous durant la fin de la semaine.Il fallait laisser la place à ceux qui n’avaient pu s’en approcher .Rendez-vous était pris pour son départ.

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Vue depuis le Pont de pierre, l’Hermione se fit discrète.

à suivre…

jeudi 9 octobre

à proximité de L’HERMIONE, au bord du miroir d’eau,une pensée pour:

 Le génial paysagiste et enseignant MICHEL COURAJOUD, concepteur du  » Miroir d’eau »  décédé il y a peu.

*

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*

Mille pattes à l’endroit,

Têtes à l’envers

Lampes dans l’eau

L’eau dans le ciel

Voiles à l’endroit

A l’envers des voiles

Le miroir réfléchit et

Se demande s’il ne devrait pas

Faire main basse

Sur ce joyau…

Garder L’Hermione

Dans le port.

*

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*

Fourmis zig-zag

Jambes en ciseaux

A cheval sur le mât

Nuages à portée

De main.

Ou comment monter à bord de L’Hermione

Sans billet !

 *

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*

Dans le brouillard blanc

Un soupçon de L’Hermione.

Le voile tiré, reste

la voile pointée.

*

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*

Soliste de ballet.

S’éloignent

La ville et le pont en filigrane.

*

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*

Dans un monde féerique

Dans le rêve blanc

La frégate et l’enfant.

*

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*

Tout s’efface…

Douceur

Doux cœur à bois, cœur à voiles.

*

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*

Par-delà la brume je te regarde

Tu apparais tel un mirage.

Pour moi seule.

*

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*

-une autre pensée pour JEAN DE LA VILLE DE MIRMONT,

Lire ici :

 http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/jean-de-la-ville-de-mirmont-le-poete-soldat-oublie-de-bordeaux-20-10-2013-3243027.php

 Mort  au début de la guerre de 14-18, l’écrivain a célébré le Port de la Lune en ces vers :

 

« Je suis né dans un port et depuis mon enfance

J’ai vu passer par là bien des pays divers

Attentif à la brise et toujours en partance

Mon cœur n’a jamais pris le chemin de la mer… »

***

à suivre;;; car après le jour viendra la nuit.

Mercredi 8 octobre et jeudi 9 octobre

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L’Hermione est maintenant à quai et sa présence jour après jour draine des foules compactes. C’est devenu la promenade incontournable .

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Côté Pont de pierre et côté quais…

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Pour notre part, nous y avons pris goût aussi, depuis que dans l’attente, nous avons aperçu le haut des trois-mâts au-dessus des arbres,

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que nous avons vu les couleurs de la coque,

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puis le lion sculpté par Andrew Peters à la proue ;

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lorsque nous avons vu L’Hermione prendre ses aises en virant de bord, et faire enfin escale dans le Port de La Lune.

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Nous  retournons donc la voir, sous le soleil, par grand vent, avec un ciel animé et le Pont de pierre pour témoin.

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Il nous faut parfois jouer des coudes, nous armer de patience, avancer, reculer mais toujours dans la bonne humeur.

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Je n’ai jamais perçu la moindre impatience autour de nous.Nous avons lié conversation avec des personnes venues de loin spécialement pour L’Hermione.Certains ont traversé la France pour la voir.

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Seule concession à la modernité et aux normes, l’utilisation de moteurs imposés pour rentrer au port laissa quelque amertume chez certains spectateurs qui auraient aimé voir arriver L’Hermione toutes voiles dehors (2200 m2 de voilure en lin).On ne badine pas avec les normes !

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La promenade sur les quais est aussi l’occasion de parcourir l’exposition, de lire les panneaux explicatifs qui nous donnent à voir les étapes de la construction de la frégate ou bien l’inventaire des nombreux  métiers en présence.

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Je laisse volontiers de côté le folklore du village d’époque (XVIIIème siècle)…

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Pas de nostalgie non plus à l’idée de ne pas avoir pu prendre un des 10 000 billets vendus 6 mois auparavant pour monter à bord.

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L’équipage de L’Hermione reconnaissable à son tee-shirt rouge garance   est composé de 18 membres professionnels, et de bénévoles.

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Le commandant de bord n’est autre que Yann Cariou, ancien commandant du Belem.

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Les marins de L’Hermione(Le commandant, le maître voilier, deux forgerons, quatre gréeurs et un bénévole de l’association) ont suivi un entraînement à bord du voilier russe le «  SHTANDART » qui est un navire-école.

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« Même s’il est plus petit (2), le “Shtandart” est un navire assez similaire à “L’Hermione”. Et, à ce titre, il constitue une excellente base d’entraînement à la navigation à l’ancienne, comme l’est également le voilier suédois le “Göteborg”. » Pour le coup, l’équipage a été servi. « Sur ces navires, toutes les manœuvres se font à la main. Mais, autrefois, ils étaient 150 marins à faire ce que nous avons dû faire à seulement à 26 durant la traversée. Il faut sans cesse changer de poste, savoir monter dans l’armature à 30 mètres de hauteur, faire des quarts de nuit et entretenir le bateau. »Sud-Ouest 27/10/2013

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(2) L’Hermione » a une longueur de 64 mètres et un poids de 1 100 tonnes, contre 34 mètres et 300 tonnes pour le « Shtandart ».

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 Cet après-midi-là, le vent forcit dans le Port de la Lune.

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Les membres d’équipage grimpent afin de replier les voiles, pour notre plus grand plaisir.

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Je trouve une petite place sur un banc et j’observe…

à suivre…