Dans le cadre des journées du patrimoine, en septembre 2010, à Bordeaux, l’hôpital Charles Perrens a ouvert ses portes au public pour fêter ses 120 ans d’âge. Ainsi nous nous sommes rendus sur place  pour une exposition: « D’Asclepios à Charles Perrens« , à la chapelle pour écouter un concert dédié à Mozart  puis à la nuit tombée une promenade son et lumière nous fit revivre certains épisodes-clés de l’Histoire de cet hôpital.

avant-corps de logis du bâtiment château Picon avec fronton, bâtiment administratif

Cette rétrospective passionnante résulte d’une collaboration entre l’hôpital et Francis Baudry, collectionneur,passionné d’Histoire locale, qui travaille à perpétuer la mémoire de Saint Augustin, quartier de Bordeaux pour lequel il a déjà contribué à l’élaboration de deux livres.

Quel intérêt à cette visite me direz-vous ?

Charles Perrens est un village dans la ville avec ses bâtiments et sa chapelle,ses espaces verts et son Histoire.


Et puis au cœur de notre quartier, nous avons l’habitude de croiser « la différence« : des malades qui paraissent vraiment malades, des malades qui n’en ont pas l’air, d’autres qui nécessitent des soins passagers, d’autres  comme vous et moi susceptibles de sombrer un jour ou l’autre pour de multiples raisons. Parce que la raison est fragile, comme l’équilibre psychique, nous nous devions d’être présents, non par curiosité mais parce que nous vivons en voisins et que sans cela, nous n’aurions pas eu l’occasion de pénétrer dans ces lieux  et qu’il est de bon ton de les contourner.


Tour du Château d’eau/ Galerie ouest menant  aux pavillons

Il y a 120 ans, nous aurions déambulé au pays des vignes, des peupliers, des arbres fruitiers et nous aurions fait une halte auprès de la rivière canalisée aujourd’hui : le Peugue.Avant que n’intervienne l’architecte Valleton que l’on fit revivre devant nous lors du son et lumière.

Le domaine devint le lieu où l’on mit les « aliénées »: riches d’un côté, pauvres de l’autre. Le système pavillonnaire voisinait avec les grandes salles communes.

dortoir, lingerie, cuisine s’inspirant de la cuisine médiévale de Fontevraud, réfectoire ou salle à manger, jardin d’hiver. Photos Alphonse Terpereau 1890 appartenant à Francis Baudy



D’où vient le nom de Charles Perrens?

C’était un professeur à la faculté de médecine, médecin-chef à l’hôpital Château-Picon de 1920 à 1952.

Quelles sont les origines  de l’hôpital Charles Perrens?

La légende rapporte qu’au XVI siècle un marchand Arnaud Giraud, perdit la raison car il avait perdu la trace de son navire en mer. Son vaisseau revint un jour et son propriétaire recouvra ses esprits. Par compassion pour ceux dont il avait partagé le sort, il créa un petit hôpital  de 24 maisonnettes, un jardin et une cour en 1586: l’ Enclos Arnaud-Guiraud , conçu pour accueillir les pestiférés et les contagieux.

Il devint ensuite l’ asile mixte Saint-Jean du nom du quartier dans lequel il se trouvait et ceci sous Napoléon en 1802,pour accueillir les déments.Cet établissement fut confié à la Congrégation de Nevers.A partir de 1845, il n’accueillit plus que des femmes.

Les locaux devinrent inappropriés du fait de leur vétusté, après de nombreux épisodes ,un nouvel asile, Château-Picon,  fut construit ici et inauguré en 1890  pour accueillir les 523 aliénées sur le  lieu que nous connaissons actuellement. Le département de la Gironde possédera deux établissements pour les malades mentaux : Cadillac pour les hommes,  Château-Picon pour les femmes.La mixité n’interviendra que bien plus tard en 1972.

L’architecte Jean-Jacques Valleton sera donc à l’origine d’un projet dont nous pouvons encore à ce jour voir la structure .



l’hôpital tenait le registre de ses pensionnaires : « marchande ambulante, fille soumise, cultivatrice, garde barrière, rentière, mercière, ouvrière…Les riches venaient avec leur domesticité…

En 1974, l’hôpital psychiatrique Château-Picon devient le centre hospitalier Charles-Perrens. Dans un parc de 14 hectares,il  est situé près de l’université Victor Segalen Bordeaux 2 et du pôle hospitalier universitaire de  Pellegrin.

à suivre…

En cliquant sur la première photo, vous pourrez les voir toutes en format original.

R

Rose au vent, balance, balance

O

Ose ton bouton sensuel

S

Sens dessus dessous tu soupires

E

Et puis un jour vient l’hiver et la neige: bouton fripé, tu ne veux pas t’en aller.

Un petit tour dans le jardin après la neige et la rose rouge s’épanouit.

Un petit tour, ça vous dit?

Dernière fraise

ostéospermum

pommier d’amour

grenade, pomme punique

azalée

alysse parfumée

ou tomate

n’en finissant pas de mûrir

et sur la terre

les derniers dessins de la neige.


« on est bien peu de chose et mon amie la rose me l’a dit ce matin »

Françoise Hardy

http://www.youtube.com/watch?v=F8s9Si6jqtE



La dernière rose se poudre et se repoudre: surprise du matin 2 décembre 2010!

La girouette, impassible,effleurée au moins une fois l’an par la neige qui, très vite, paralyse la ville.

Dans le jardin, chaque coin vaut un spectacle à lui seul.

Filet de pêcheur ramassé sur la plage, échoué après la tempête et patiemment démêlé, blanchi au passage et le banc, pour les jours meilleurs!

Une grande manifestation « Les légumes dans la ville »

Organisée en centre ville, place Pey-Berland autour d’un village de stands, sous chapiteaux, ce projet a pour objectif de mieux faire connaître auprès des consommateurs urbains, les produits et métiers du maraîchage.La pyramide de légumes frais atteint 7 mètres de hauteur  et 3,5 tonnes!Dans les stands avoisinants: des ateliers d’éducation au goût, ateliers cuisines, ateliers sur les métiers de la production et les formations, ateliers artistiques, dégustations.

Née à Paris en 1995, la pyramide de légumes fait le tour de France depuis 1999 dans le cadre de l’initiative « les légumes dans la ville », menée par les producteurs de Légumes de France.

« Tous les légumes de la pyramide seront donnés aux Restos du cœur et à la Banque alimentaire de Bordeaux. En parallèle, on a un stand où on vend les légumes des producteurs et sur chaque vente, 1 euro est reversé à la lutte contre le cancer. »

Prochaine étape en 2011 à Lyon.

clic sur l’image

La rondeur

En éventail

Au nord un bleu de ciel

Si rare en novembre

A l’ouest une barre noire au galop

Instant d’avant la pluie

puis

La rondeur

En éventail

de l’arc-en-ciel

A Danielle…

Toi, le Fauteuil

Dans ton coin tu prends racines

Ne faisant qu’un avec la vigne

Dont les rameaux sur le mur dessinent

Les chemins partis à l’assaut du ciel.

Fauteuil dis-nous

Pourquoi les feuilles se blottissent

Tout contre tes coussins ou bien

Par la porte ouverte se glissent

Parmi la chaleur des humains.

Fauteuil dis-nous

Ta raison d’être

Dans les tourbillons de la vie

Tes craquements d’osier gris

Quand entre tes bras tu reçois

Enfin trois minutes d’oubli.

Fauteuil dis-nous

De la saison grise,

Ta solitude éprise.

Si  d’automne, tu sembles habité

Quand dans ton coin, tu prends tes quartiers,

La fête au jardin

Ce n’est que partie remise !

Maïté L

Les scènes d’automne se sont déroulées ICI

Mon grand-père


Mon grand-père

Ne connaissait

Que les prés et les champs;

En sabots de bois

Il marchait d’un bon pas

Caressant l’écorce

De ses pins

Dont il empruntait le chant

Dans le vent.

Il dormait à même le sol

A la moindre fatigue

Cherchait la fraîcheur

A l’ombre des fougères.

C’était un très vieux grand-père

Sourd de surcroît.

A la guerre il avait échappé

S’évadant et traversant à pied

Pour une seule fois, la France

Du nord au sud.

Et il chantait

 » un pied chaussé

l’autre tout nu …  »

Il m’aimait à sa façon

Me réveillant

Quand enfin j’aurais pu dormir…

Il avait connu les mules

Et la charrette.

Il s’y installait pour dormir.

Elles connaissaient le chemin

Et partaient seules

Pour le Bassin.

Il n’y avait point de voiture

Et la route était longue…

Il n’aimait pas la table

Et ce qu’il préférait

C’était le coin de la cheminée.

Il y mangeait, comme à la guerre

Sur le pouce

Boudin, jambon

Tout était bon

Dans le cochon.

Il était sec

Comme un vieux landais

Jamais sans son béret

Jamais sans ses guêtres

Jamais sans ses sabots.

Mais un tantinet comédien

Même à quatre-vingt-dix ans

Il feignait d’avoir mal aux jambes

Et quand il était sûr

(mais il se trompait!

je veillais !)

de n’être point vu

au bord du fossé

ses sabots il délaissait

et à toutes jambes

sur ses feutres prenait la poudre d’escampette!

Cette histoire

Est une histoire vraie !

C’était mon grand-père

Je pourrais bien plus en raconter………..


Maïté L