Mon plaisir aussi fut d’aller vers la mer pas à pas…-5-

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« Mon plaisir, tu le sais, fut d’aller sur la mer à petits pas.
Je suis resté des heures à discuter seul avec elle, la sourde et la causeuse, la brusque et la très tendre, la bavarde incompréhensible, l’insistante, l’obstinée, la toute-puissante qui se termine en friselis, la marchande d’horizons qui n’a rien à nous vendre et distribue son bleu à qui ouvre les yeux, celle qui ne cesse par vagues de nous rejoindre et nous rejoindre encore, la  bienvenue si séparée qui s’ouvre et se referme. Venue non pas pour se donner mais pour  nous contraindre  à entendre quelle bizarre condition est la nôtre, vouée aux rivages, aux terrasses, lorgnant toujours vers le grand large, y voguant, y nageant parfois, ivres de notre sac de peau, mais seuls avec ce poids de chair, ce coup au coeur de crayon bleu, ces gestes vains d’amant ou de noyé, immergé dans la surdité du dieu venu frotter contre la côte un peu de son immensité »

Jean-Michel Maulpoix  « Une Histoire de bleu suivi de L’instinct de ciel »

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Ce jour-là le ciel était à la gribouille. Il faisait orage sur les terres et sur la dune; côté océan le bal des reflets se jouait  sous ciel épais, virevoltant, tonitruant.

Ce jour-là au Grand Crohot, il y avait des bleus de jour, des couleurs coup de poing dans les nuages, des nuances sur le rivage et sur la plage , pas à pas les reflets. Tout est une question de distance , de regard, de chant des éléments. Bien encapuchonnée, le soir pouvait venir. il y aurait du soleil en transe.

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Photos Maïté L pour les deux premières. Photo J L pour la troisième.

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