A patrickmodiano

In memoriam

A Patrick ou les maux du silence…

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Un triste soir d’octobre, j’ai lu un avis de décès. Froid. Sec. Professionnel.

Tu avais choisi le silence si souvent par le passé. Il semble que cette fois-ci il t’ait emporté au pays de Folon :

« Comme dans les dessins de Folon
Ceux qu’on aimait nagent à l’envers
Oiseaux de l’eau, poissons de l’air
Perdent le fil de nos saisons

Dans la brume de leur prison
Ceux qu’on aimait toujours s’effacent
Derrière les voiles de l’espace
Comme dans les dessins de Folon ».

 

Tu écrivais comme on respire. La poésie coulait de source. Nous avions en commun l’océan, la poésie et Van Gogh. Nous étions aussi deux des trois « trolls » qui luttions contre les idées nauséabondes. Nous défendions le devoir de mémoire quand d’autres voulaient faire table rase du passé.

Grâce à toi, je lus Patrick Modiano . C’était au temps du PEDIGREE ; à tous ceux qui croyaient reconnaître en toi Patrick Modiano tu écrivais  ce que tu intitulais : AVEU :

« J’ai grandi depuis la place de l’Etoile. Mûri et vieilli. Les livres de Patrick Modiano ont été des compagnons de vie au fil des années. Des romans qui se lisaient au chevet. Jusqu’à entretenir un fétichisme de l’écrivain, à défaut de culte. Je sais son lectorat multiple et fidèle. « Un pedigree » n’est pas un roman. Il n’en revendique pas le titre. Il n’est pas une auto-biographie qui s’ignore(-rait).
Je crains le testament. La mort littéraire. Le chagrin des orphelins. L’encre qui sèche et s’efface. Il nous donnait des clés; il nous lègue désormais le trousseau…
Je me cache sous un pseudo éponyme un peu présomptueux. Je préfère désormais l’anonymat… »

Tu n’auras pas vu le prix Nobel de Littérature attribué à Patrick Modiano en 2014. Quelle misère…

Pourquoi ?

Partir

valise au vent.
Avec des mots
avec des verbes…
à quia avais-tu dit et

J’avais découvert cette expression du passé.
Zeus n’était pas muet
il se dégonflait à l’aune du temps
de pacotille.
Avec ta valise de rêves,
 ta valise d’herbe et de vent
entrouverte au passant.

J’étais cette passante

De la terre de Graves,

 j’étais cette passante

qui comprenait entre les maux.

Tu partais vers le silence, silence, silence…
Ta valise était le fléau
de la balance d’argent.
Zeus lançait des éclairs,
Des rires sarcastiques,
Narcoleptiques d’antan.
Tu es parti en rubans,
Taquiner la pieuvre,
Glisser atout vent,
dégonfler la voile
noire à serpent.

Sur le chemin, tu croisas maintes fois
une vénéneuse parure
si peu sûre
par soir pas clair.

Alors tu lanças ta valise au vent
à quia tu te mis.

Pour toujours.

In memoriam.

*

Tu revins parfois, et de ta voix rocailleuse, tu disais tes peines, tu disais ton chant d’amour et ton désespoir. Tu me fis héritière d’un manuscrit : Le Procès de Van Gogh écrit par tes soins, en bonne et due forme .S’y mêlaient l’artiste ; les considérations sur le suicide et les petits cailloux blancs des titres des livres parus de PATRICK MODIANO.

Au détour d’une page on peut lire sous ta plume: :
« Le suicide est un moyen de locomotion céleste et dans la vie d’un peintre qui déraille la mort n’est pas l’horaire le plus inflexible »
patrickmodiano

Je te répondis ceci :

 

Les champs de blé courbés,
Des vagues de vagues de murmures
Les tournesols fanés,
et le soleil éclaté
En mille pleurs d’abandon.
L’homme à l’oreille coupée,
chemise rouge étoilée
de souffrance, de fulgurance
A rejoint le ciel tourmenté.
Pinceaux, tableaux abandonnés
orphelins. Des couleurs dispersées,
Semées aux quatre vents de folie
Rouge , rouge profond du fossé,
incarnat, grenade de la vie
fauchée sur le bas-côté,
en lisière d’inflexibles sentiments
La mort au rendez-vous
Blottie tout contre la démence.
Vincent V. Vie Vécue . Vie rendue sans conditions.

Un jour où toi, l’autre moi-même, attrait du suicide mis à part, m’avait souri en revenant à la vie, je dis :

Etre nu sans rime, échoué sur les rives

Des rêves d’hier si souvent inassouvis

Mais patienter aux frontières invisibles et mouvantes.

 

Fuir l’absurde silence couperet

Les paumes en prière simplement dressées

Comme pour apaiser nos sombres racines.

 

Aller jusqu’à la douce délivrance

Sans consentir le moindre prix du sang

Et combler avec demain la déchirure du présent.

 

Déposer en creux, en intime repousse sur l’amer

Comme la mousse saprophyte habille l’arbre

Les zébrures profondément gravées du souvenir.

 

Oser présenter nos  nuits à la lueur de la flamme

Découvrant ainsi la vérité sous le charme

Eclosion velours du jour couleur de l’espoir.

 

C’était en 2007…

Il y eut 2008 et cette rencontre qui ne put avoir lieu….

 

Patrick… ou les mots du silence

Dis-moi un peu…
où s’en vont les mots du silence? Sont-ils relégués dans un coin? Englués?Tourmentés de poussière? Sursautent-ils au moindre courant d’air? Sont-ils troués, mités, rapiécés du cœur, ou bien laissent-ils s’écouler la lave de l’esprit trop longtemps contenue, Explosent-ils à la face du monde?

Il y a quelques jours, j’ai lu sur le blog de Colo Octavio Paz et les vers ont vibré en moi.

Destino del Poeta

Octavio Paz

« ¿Palabras? Sí, de aire,
y en el aire perdidas.

Déjame que me pierda entre palabras,
déjame ser el aire en unos labios,
un soplo vagabundo sin contornos
que el aire desvanece.

También la luz en sí misma se pierde.

*

 

 


Destin du poète

Octavio Paz 

 

Mots? Oui, d’air,

et dans l’air perdus.

 

Laisse-moi me perdre parmi les mots,

laisse-moi être l’air sur des lèvres,

un souffle vagabond sans contours

que l’air dissipe.

 

Même la lumière se perd en elle-même. »

(trad: Colo)

 

 

Quel gâchis…Je ne saurai jamais comment tu es parti…Au fond de moi, je le sais.

Tu étais trop jeune…

Et je suis si triste pour toi.

Il y a quelques jours aussi, j’ai reçu »Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » et «  Villa triste »…

**

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« Il aurait voulu plonger dans cette matière sombre, renouer un à un les fils brisés, oui, revenir en arrière pour retenir les ombres et en savoir plus long  sur  elles. Impossible.

Alors il ne restait plus qu’à retrouver les noms. Ou même les prénoms, ils servaient d’aimants. Ils faisaient resurgir des impressions confuses que vous aviez du mal à éclaircir.

Appartenaient-elles au rêve ou à la réalité ? »

Patrick Modiano. L’Horizon.

***

Merci Marithé pour cet élan poétique qui me touche, comme il aurait touché Patrick alias patrickmodiano

« Quand l’Étoile n’est plus à sa Place
et que la Nuit fait sa Ronde
les Boulevards se font Obscurs
comme les Boutiques
et les Villas se font Tristes.
Passe la Jeunesse dans les Quartiers Perdus.
Du Vestiaire de l’Enfance
aux Noces en Voyage
à travers les Fleurs de Ruine
un Cirque est Passé
dans un Printemps de Chien
jusqu’à l’Accident Nocturne
vers les 28 Paradis.
Pas de Remise de Peine
Fragilité du Temps…

Quand les mots se font silences
les maux s’imposent encore plus fort…

… Et voilà un autre silence
qui nous laisse démuni, affecté…

Alors coulent les mots du cœur
Les mots qui vibrent
Les mots de l’émotion
Les mots qui livrent
Pour délivrer…
Pour ne Pas se Perdre…

Restent les mots secrets
Les mots discrets
Les mots du Poète………. »

Marithé

*Emprunts de Mots aux titres de Patrick Modiano, comme autant d’hommages à l’un et à l’autre… *

 

De sable le temps,

de temps le sable

 

à la lisière

où s’enlise

 

un soupçon

d’océan.

GEORGES-EMMANUEL CLANCIER

VIVE  FUT L’AVENTURE

Poèmes, éditions Gallimard

*

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Sable

Les grains de sable
surfent sur la dune,
caressent la lande.
Emportés par le vent
sur des vagues de pierre.
Accrochées à des branches d’étoiles,
Les bulles de sable
jouent à cherche-minuit,
au milieu des horloges
où s’incruste la mousse,
dans des sillons creusés
à même la peau.
Des langues de sable
s’allongent sur les ombres,
cathédrales de verdure
où jamais n’iront
ni les nuages
ni les images
ni les certitudes
d’un monde
à l’endroit.

Maïté L

*

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*

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Clair obscur

Sur les poubelles

Reposait nonchalamment

La belle alanguie

A la nuit tombée

Pas un cil, rien ne bougeait

Hormis le passant.

Comme il s’approchait

Il tiqua légèrement

Mais la raison sut garder

Se dit qu’en ces lieux

Des vacanciers désertés

Grand ménage fut fait

Plusieurs mains expertes

L’avaient disposée

Pour qu’une seconde vie fut offerte

A la rescapée

D’un zoo très familier

Où l’humeur avait changé.

Le cliché fut pris

La distance bien gardée

Dans le silence complice.

Qui choisirait-elle

Muscles et griffes bien cachés

Sous le poil lustré ?

Le rêve préservé,

Dans la nuit glissait

Au matin elle s’éveillerait…

♥♥

 Août 2014

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Aujourd’hui, je vous invite à suivre LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

http://rogerdautais.blogspot.fr/

et à retrouver ROGER DAUTAIS, à le découvrir, si cela n’est pas encore fait.

Cela fait des années que je me promène de ce côté-là, que je savoure son approche du LAND ART, que j’y puise du réconfort, de l’émotion, des connaissances, de la réflexion. mais ce n’est que récemment que j’ai osé laisser une trace pour la première fois. J’étais très intimidée.

Je vous invite à lire en particulier le dernier billet à ce jour datant du 6 août où j’ai eu la joie de découvrir avec émotion que Roger Dautais a fait battre pour moi « Le tambour du monde ».

Voici ma réponse:

 

A Roger

Comme à chaque fois, Roger, je viens ici tâter le goût de la terre, du ciel, de l’eau et du feu, prendre part au festin des mots, des couleurs, des odeurs, écouter pulser les sortilèges  de la levée polyphonique  des voix. Puis je m’éloigne pour un temps, forte de toutes ces graines qui se sont insinuées en moi et ne me laisseront de cesse que lorsque je serai  revenue au bord des cairns et des mandalas, guetter avec la marée cet apaisement de la tête soumise à un tourbillon de feux. J’écouterai les voix présentes, les absentes, les cris d’amour, le tambour de la vie et toute cette énergie que je puise car perceptible, dans l’apaisement et dans l’harmonie de la tâche accomplie.

Être le maître des éléments, les modeler et les mêler au passé, au présent, n’est-ce pas recueillir dans le creux de la paume endolorie le sel des embruns, cet estran dénudé dont tu parles si bien.

Convoquer ici les croix et les cris, le coude-à coude des fruits, les points cardinaux, la fleur de pétales d’énergie au centre en un va-et-vient qui rythme, envoûte. Il y a là une bataille , boucliers au vent, une croisade pacifique et la pierre qui se refroidit ou se réchauffe selon l’humeur.

Car aujourd’hui, j’ai vu le tambour du monde. Mais l’ai-je vraiment vu ?

J’ai écouté le tambour du monde ? Ai-je su l’écouter et aller au-delà pour qu’il sache trouver la porte ouverte ?

J’ai goûté à chaque fruit perlé de patience, à chaque brin de fougère minuscule flèche, aiguille du temps qui bat le tambour.

L’énergie du centre est si puissante qu’elle renvoie des ondes !

Aux armes les pois de senteurs marines !Rosissez vos prétentions !

Et vous bâtonnets feuillus de la roue de la vie, soyez mandala, soyez verte prairie des sentiments.

Roger, en guise de remerciement, je t’offre ces quelques mots d’un poète que j’aime beaucoup, à cheval entre deux mondes, voire plus, un poète à cheval sur les civilisations : Gabriel Mwènè Okoundji.

Dans son livre « Prière aux ancêtres » il écrit :

« Toute réponse est parole et toute parole est nombreuse

Un lézard portant un papillon, cela est une parole

Le coq appelant une poule, cela est aussi une parole

Le hibou chantant sa mélopée à la nuit, cela est encore une parole

La parole n’a pas de père, pas de mère, pas d’ancêtres

Elle est immortalité divine, grossesse et enfantement miraculeux

Elle est esprit du vent : aucun mortel ne peut donner rendez-vous au vent ! »

Mais aussi :

«  C’est à la fin du chemin que commence le cheminement

Qui n’a pas bon pied ne peut reconnaître sa trace

L’audace du premier pas éveille l’impossible quête de l’espace

Seule est nommée gloire, la période où la douleur du cosmos épargne l’homme »

Ne perdons pas la boussole. Merci de m’en avoir offert une que je garderai dans mon cœur.

PS : je crois que j’ai rêvé des années durant qu’un jour tu m’associerais, moi, l’inconnue, à une élévation d’âme. MERCI.

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Ces sculptures à figures humaines, sont autant d’énigmes. Ces personnages intitulés « PROFILS » de 55 cm de haut font partie d’une série de 60 pièces, des visages modelés dans le grès et juchés sur des blocs de terre.

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L’exposition se tenait  au Château Lescombes , à Eysines où Danièle Marteau voisinait avec Danielle Bigata.

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. « Autant d’expressions différentes qui me sont venues en travaillant » dit l’artiste.

« Cette foultitude est surprenante. Ils sont tous différents. Certains sont beaux, d’autres moins, voire beaucoup moins, presque laids. Certains suscitent de la sympathie, d’autres, du rejet. J’ai décidé de tous les garder. Ainsi va la vie ».

 « Mon travail trouve son origine dans les rencontres humaines » 

Interview de Danièle Marteau dans le journal Sud-Ouest 10/01/2014.

***

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Cette foultitude m’a inspiré quelques mots parce que dans son œuvre autour de laquelle j’ai longuement tourné, j’ai ressenti des émotions, des interrogations, des pensées mouvantes selon l’axe d’approche, cette force de l’expression associée au dépouillement.

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à Monique

à qui ma poésie manquait…

Foultitude

Sarabande vertige

Tourbillon

De la foule

JE

En soltitude

Va-et-vient

Aux portes de l’autre

Frôle l’aura

Freine l’ange

Au chuchotis

Dans le brouhaha

Passe  repasse

Glisse

Ou s’enlise

La tête haute

Le dos courbé

Belle beauté

Enlaidie

A l’ombre des JE.

Le jeu des évitements

Le miroir des télescopages

 Mais Qui parle ?

Qui voit le regard croisé

L’absence

Le repli

Le dialogue qui n’aura pas lieu ?

Ainsi la guerre

Fratricide

Homicide

L’ailleurs sans voix

La bouche mutique

JE tire les tangentes

Trace les parallèles

Au cordeau.

Ses pensées intimes

Mises en équations,

Il n’en reste plus rien

De grès en force

Du passage à vide

 A la Vie d’ange déchu

Le salut ou la pluie

Viendront-ils du ciel ?

Seul Je s’arrête, suspend son verbe

Viendra ?

 Viendra pas

Ce cri du corps nié

Où seule la tête grave

Le billet du jour blond

Le vent, le poids des âges courbe

Lutte

Frontalement aux autres.

Qui détient la vérité

Dans l’incertitude

Des attitudes ?

La pâle ouate de la convergence

Emerge

De la plume

Du mot

Lisse le JE

Dans la négation des oripeaux.

 Avec  le Silence

Aux yeux trop grands

Le nez prend le vent

 L’Ange ou démon

 Dans sa fenêtre convaincue,

JE parle à JE en pied-de-nez

Rumeur, rumeur, rumeur,

 Humeur de  JE,

JE à l’honneur malmené.

Qui se fond dans la ville ?JE

Qui s’oublie dans la ville ?JE

Qui se meut dans la ville ?JE

Qui se meurt dans la ville ?JE

Quel poids ou quelle insouciance

Charrie la foultitude des  JE ?

Maïté Ladrat

***

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***

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MORGINS est une jolie  station suisse, nichée à la frontière franco-suisse.  La douane de Morgins marque la limite avec la France voisine et la commune de CHÂTEL (Haute Savoie) que l’on peut rallier à pied en passant par le Pas de Morgins, le long du lac.

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Le nom de MORGINS est  dérivé du radical celtique morga (ou murgo) qui signifie limite. Lors de mon premier passage à Morgins, j’ai tout de suite compris combien les suisses sont fiers de leurs origines celtes.

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A l’époque des Celtes, le Pas de Morgins formait la limite entre la tribu des Nantuates (en Chablais) et celle des Allobroges (en Savoie).

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Sur la Place du village, en plein air, ce qui contribue à son originalité, se trouve Le Carillon de la Paix  qui rythme musicalement les heures de la journée.

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Il lui  fallait 23 cloches pour être homologué parmi les carillons de Suisse. Il en compte effectivement 25 puisque lui sont associées les deux cloches de l’église.

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La sculpture en inox, toute en transparence se marie parfaitement avec la pierre de l’église. Avec ses portes largement ouvertes sur le XXIème siècle, elle a été conçue par un artiste genevois : ANDRÉ BUCHER

http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Bucher_(sculpteur)

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Les quatre supports de la tour centrale représentent les quatre évangélistes et les quatre points cardinaux.

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Au centre se trouve le globe terrestre autour duquel une chaîne humaine tente de construite l’Unité et la Paix.

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Les câbles tirent la terre vers le haut et vers le bas pour symboliser le Bien et le Mal.

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La mappemonde accueille petit à petit des sachets de terre de tous les pays, symbolisant la solidarité internationale et l’entraide entre les peuples.

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 Le but de la FONDATION DU CARILLON POUR LA PAIX  est de promouvoir la Paix dans le monde, » sans distinction de races ou de religions, au moyen de la formation et de l’éducation, éléments essentiels de la dignité humaine ».

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La Fondation soutient des projets de développement en faveur des jeunes de tous pays.

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« La fondation s’est fixée pour but d’aider et de collaborer avec les associations qui soutiennent les apprentis et les étudiants dans les pays en voie de développement, car aider des jeunes qui deviendront formateurs pour d’autres jeunes c’est permettre de créer des chemins de paix pour l’avenir. La mappemonde entourée d’une chaîne humaine de l’artiste ANDRÉ BUCHER rappelle cette nécessaire solidarité pour la paix et l’équilibre du monde dont les câbles qui soutiennent en tension le globe sont le symbole dans le monument. Cette mappemonde accueillera petit à petit des sachets de terre provenant de tous les pays de la planète.
La fondation désire aussi éveiller les jeunes de chez nous toujours davantage à une meilleure connaissance des autres cultures en leur présentant des témoins qui travaillent aujourd’hui à construire un monde plus juste et plus humain. Pour réaliser cela, des rencontres seront organisées à Morgins qui favoriseront une éducation à la solidarité et à la paix. »

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Les effigies gravées sur les cloches forment un ensemble sur la vie de Jésus. Sculptées par des moniales de VOIRON en Haute Savoie, ces effigies sont reproduites au bas du carillon, sur la place et ainsi accessibles pour chaque visiteur.

http://www.carillondemorgins.ch/

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« Si tu t’asseyais sur un nuage tu ne verrais pas ce qui sépare un pays d’un autre, ni les pierres qui divisent une prairie d’une autre. Qu’il est dommage que tu ne puisses t’asseoir sur un nuage. »

KHALIL GIBRAN

 

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Whispered wishes, blowing in the wind
Smiles under the party lamps.
               No regrets for the past year .
Remember my friend
up there, up there toward  the stars
the boat stranded on the edge of a dream
and eyelids purled with frost.
  This is my way , my path
              but well in hand, day after day
                           umbered faces,  introspection
                                        in the candlelight
                                                         as  jittery as the coming hours
                                                                                   on the crest of foam ..

                             Hand draws volutes of
                     smoked gold posed on nudity.
          Tomorrow , sing for me the song of hope

                                wounding itself like
a strand of hair .


We have no more seventeen years on our  lips
but words, tangled and untangled words
tinkling like pebbles
           In the bed of purple rivers.

                                                                                     On earth, are things still rattling

                                                                        like out of tune pianos

                                                                jerking their notes?

                                                 But on the last night, hope

                                  of a gold-bearing sand spring glitters in the eyes.

                      And the new year, wishes.

Year, if you are game: let’s go…

   Stop doodling.

       Stone after stone.

              in the three dimensions

                      where the heart’s kingdom reigns

                               we are many willing to go forward

                                               jumping and romping ,

                                                                            with the determination of

                                                                                               Hope.

TRADUCTION: MONIQUE ( AUSTRALIE)

AVEC TOUS MES REMERCIEMENTS, POUR AVOIR REFAIT LA TRADUCTION, AVEC TA GENTILLESSE HABITUELLE.

***

ET VOICI LA MISE EN PAGE FAITE PAR SERGIO QUE JE REMERCIE AUSSI; CECI AFIN DE COMPARER LA VERSION DANS LES DEUX LANGUES. MERCI DE CLIQUER SUR L’IMAGE MINIATURE

Bilingue

HOPE

BONNE ANNÉE. MEILLEURS VŒUX

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Souhaits soufflés, blowin’ in the wind
                          Sourires sous les lampions de la fête.
                                             Pas de regrets pour l’année passée.
Remember my friend
là-haut, tout là -haut vers les étoiles
le bateau échoué au bord du rêve
et les paupières ourlées de givre.
                                This is my way, mon sentier
                                            mais dans la main, jour après jour
                                                         visages ambrés, introspection
                                                                       à la lueur des bougies
                                                                                        qui vacillent comme les heures
                                                                                                                 à venir sur la crête d’écume.
 
                                                           La main dessine des volutes
                                                   fumées d’or déposées sur la nudité
                                        Demain, dis-moi la chanson
                                 de l’espoir qui s’enroulait
                     Comme une mèche de cheveux.
 
  On n’a plus dix-sept ans sur les lèvres
                mais des mots, des mots mêlés
                            emmêlés qui tintent comme cailloux
                                         Dans le lit des rivières pourpres.
 
                                                                                                     Comment ça va sur la terre
                                                                                            en désaccords et raccords
                                                                                de pianos cahotants leurs notes?
                                                                  Mais le dernier soir, l’espoir
                                                     d’un printemps des sables aurifères
                                            des paillettes au fond des yeux.
                                Et l’année nouvelle, les vœux

Si tu veux, l’année: on est partants.

               Cesse de gribouiller.

                          Pierre après pierre

                                 Dans les trois dimensions

                                       Où prend place le royaume du cœur

                                                Nous sommes nombreux à vouloir aller de l’avant

                                                                     A sauts, à gambades,

avec la détermination de

L’espoir.

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***

J’ai repris sans problème  ce poème publié autrefois dans Multiply et ma foi, j’ai à peine désiré le modifier; juste enfoncer le clou car nous sommes au moins deux dans la même situation à avoir besoin de cette détermination à aller de l’avant.

Par contre, il avait été traduit en anglais par mon amie d’Australie, Monique.

A ce jour, impossible de mettre la main sur la traduction, croisée il y a quelques jours à peine: mauvaise manip?
mes meilleurs vœux pour vous tous. Je vous porte dans mon cœur.

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Toutes les photos ont été prises au bord du torrent à Morgins (Suisse)

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***

A une fée de l’aiguille nommée Anne…

http://quilt007.free.fr/wordpress3/

 

De ma boîte à couture

Vieille de plus de trente ans

S’échappaient par ses flancs

En faisant grincer sa fermeture

Des bouts de ficelle et des rubans,

Un joyeux méli-mélo coloré,

Des bouts de tout, des bouts de rien,

Des souvenirs amusants

Et des boutons dépareillés.

C’est si ennuyeux un bouton

Qui vient à manquer !

Elles sont si traîtresses

Les aiguilles piquées

Dans des bobines qui ne demandent

Qu’à tomber et se dérouler

Sous la patte de la chatte aux aguets !

Soudain surgit de nulle part

Un dé trop petit ayant accompagné

De mon enfance les premiers essais !

Voilà les doigts piqués, les jurons envolés

C’est dangereux une aiguille dédaignée !

De ma boîte à couture

Vieille de plus de trente ans

Il fallait voir ses flancs pansus !

Ils menaçaient de déverser

Des épingles n’en faisant qu’à leur tête

Et d’autres pour réparer l’irréparable

Celles que l’on dit de sûreté.

Quant à ces bouts de tissu, ces perles amassées

Venus de cette robe-fleur, je les avais oubliés !

Pourtant elle avait accompagné des pas de deux

Dans un joyeux élan amoureux !

Vint le tour des écheveaux de laine abandonnés

Et des scratch bien pratiques qui faisaient scrouitch

Sur des étiquettes  qui disaient son nom

Quand le petit fit ses premières valises.

J’entrepris alors, parce qu’il le fallait bien,

De vider peu à peu tous ces bouts de vie

Ces « ça peut servir, ces bouts de rien

De mettre bon ordre au fouillis du passé.

De ma vieille boîte à couture

De toutes les images de ses trente ans

J’ai déroulé à mon tour ce symbole de femme

Parce que chacune se devait

D’avoir son trésor, sa boîte d’intervention

En urgence ou en décoration.

Et je me souviens maintenant

De ces rares après-midi

Où ma mère enfin s’asseyait

Dans un cérémonial bien ordonnancé :

ELLE AVAIT DE LA COUTURE !

Chaque bouton était renforcé

Et les misères reprisées

Les ourlets c’était de la bagatelle

On vous tournait un col de chemise

On remplaçait de la jupe, l’élastique :

Deuxième jeunesse obligée !

Que reste-t-il de la couture

Dans un monde de  prêt-à- jeter ?

J’aime toujours revoir les  boutons,

Ils fleurirent parfois à la boutonnière.

J’aime faire un point par-ci, un point par-là

Comme si les aiguilles esquissaient sur la toile

Un simple pas de danse.

J’aime fouiller dans la boîte

Trouver le petit chose, le petit rien

Qui fera qu’ avec ma boîte à couture

Vieille de plus de trente ans

Je trouve enfin le tout  petit bonheur du jour.

 

Texte inédit jusque- là  Maïté Ladrat/ novembre 2013

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Un portrait de dame réalisant un boutis.

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photo Maïté L 3

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 « Un homme est plus un homme par les choses qu’il tait que par celles qu’il dit. »

ALBERT CAMUS/ Le mythe de Sisyphe

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photo Maïté L 4

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Dans la vie de tous les jours :

Indifférence : chemins parallèles où le regard est vide, où pousse le silence froid de l’hiver. L’oubli y fait aussi son lit.

Le brouillard a peint en gris
le ciel, les rues, les passants.
Il a tout pris dans ses voiles
Mis les sons en sourdine
rangé les couleurs de l’automne.
Les heures du jour sans surprise
s’allongent du matin au soir.

Différence : bulles hermétiques posées à même le sol. Brume cachant le ciel. Vue bouchée. Au pire, le brouillard et vous, assis(e) sur un rocher au milieu des flots. Vous ou Sisyphe. Solitude face à la complaisance qui rassemble…mais ailleurs, dans un autre monde que celui de l’amer.

Les heures du jour sans surprise
s’allongent du matin au soir.
Puis la nuit est venue
plus grise, plus noire,
plus humide.

Circonférence : le cercle des idées consensuelles. Les amis des amis. Le tourbillon est tel que vous restez sur le bord du chemin. Différent(e). Oublié(e) Estourbi(e).

Ballet de lumières
Lucioles des rues
Passants noirs corbeaux
Chacun se hâte,
Maison chaude et volets clos.

 

 

Con-férence : les pages lues et relues.

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photos Maïté L 2

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Vous, face à l’absurdité de

L’OUBLI

Oublier et faire silence…ou écrire pour oublier…écrire sur les vagues d’un ailleurs, ou écrire l’ici où s’amarrer.
Écrire l’eau tons feuilles mortes flottant à la dérive
écrire le gris insidieux de la pluie lavant les ailleurs. Frissons.
à l’intime de soi d’aujourd’hui
là …le doigt glissant sur la peine
en pleine page, l’encre larme du détachement de l’oubli.

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photo Maïté L 5

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RELIRE :

« FRAGILES »

un recueil d’aquarelles si fines, si délicates, soulignées par des mots qui se dessinent sous leurs plumes conjointes de poètes: l’enfance, l’amitié, l’absence , bien d’autres mots …et pour commencer, l’oubli.
 » L’oubli
Il ne restera rien qu’une courbe d’épaule ».
MARTINE DELERM

et

PHILIPPE DELERM, un auteur poète qui me va comme un gant….

Actuellement, sur ma table de chevet du même auteur :

» LES MOTS QUE J’AIME »

Bientôt, « LE GOÛT DES MOTS » de FRANÇOISE HÉRITIER

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photo Maïté L 6

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Merci à vous, mes lectrices et lecteurs fidèles d’être là…

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