JE SUIS CHARLIE. NOUS SOMMES CHARLIE
à BORDEAUX HIER SOIR, SUR LE PARVIS DES DROITS DE L’HOMME:
à BORDEAUX HIER SOIR, SUR LE PARVIS DES DROITS DE L’HOMME:
à mes très proches,
à mes vrais amis dans la vie de tous les jours,
à ceux qui se sont rapprochés de moi, de nous, généreusement dans ces circonstances,
à mes amis de la toile tissée peu à peu, à coup de mots, d’images de messages entre les mots,
à mes lecteurs de passage,
à tous ceux qui ont œuvré pour ma rémission, formidables membres du corps médical ou détenteurs de connaissances en marge,
à ceux qui m’ont fait bénéficier de leur savoir-faire autant que de leur savoir-être,
à ceux qui m’ont accueillie pour me remettre le pied à l’étrier, lorsque les traitements lourds ont cessé,
un immense MERCI.
Je n’ai jamais douté ; je n’ai jamais renoncé ; j’ai gardé le sourire.
Certains ont voulu croire que c’était « facile ».
D’autres ont cherché leurs mots, ont enfoui leurs silences dans la peur : peur pour moi, certes… mais aussi peur pour eux ?
Certains se sont détournés dès la première minute : être femme et avoir un cancer du sein est encore tabou.
J’ai eu mal au plus profond de moi-même pour avoir été laissée au bord de la route. J’en ai aujourd’hui tiré les leçons.
J’ai senti de la lassitude dans la bonne volonté de l’accompagnement au long terme : les traitements sont longs, sans aucune pause.
Mais combien sont belles les voix, les présences qui se sont élevées, qui se sont mobilisées, jusqu’au bout, qui respectaient la fatigue mais ne laissaient jamais tomber.
« L’accompagnement » prenait ainsi tout son sens. Chaque signe était un don.
Dans les épreuves, je me suis sentie portée par vous.
Merci à tous ceux qui m’ont accompagnée jusqu’au bout.
J’ai une pensée particulière bien sûr pour mes très proches, si attentifs, si bousculés dans leurs certitudes et leur vie, si inquiets et impuissants devant la douleur lorsqu’elle s’est présentée, toujours prêts à chercher à me faciliter la vie, à me gâter.
Car j’ai été gâtée… J’ai trouvé sur ma route des trésors d’affection, d’amour et d’amitié, qui effacent tout le reste dans ces quatorze mois entre parenthèses.
Il y a ceux et celles qui « savaient » pour avoir vécu dans la même tourmente. Leur expérience et leurs encouragements m’ont été précieux. Il y a aussi ceux qui ne savent pas, qui ressentent naturellement de l’empathie et dont j’espère qu’ils ne « sauront » jamais.
Il y a ceux qui continuent à lutter…
Mais à vous tous, je veux dire mon espoir, mon désir de changer ce qui peut l’être pour ne jamais revenir sur ces sentiers ardus, je veux témoigner qu’après une pente, surgit une autre pente, qu’après un défi surgit un autre défi, autant de problèmes à résoudre ; Je veux dire que l’on trouve en soi des trésors de forces, de rage de vivre. De petites victoires succèdent à de petites victoires.
Et puis après chaque étape vient l’oubli des jours difficiles, la place nette et le besoin d’aller de l’avant.
Chaque jour, je mets dans mes pensées ceux qui souffrent et je sais que j’aiderai certains d’entre eux comme j’ai été aidée : par un petit mot, une attention, une présence, la persuasion, le silence habité; le partage prend différentes formes.
Qu’espérer de plus beau pour 2015 que le retour des couleurs de la vie. Qu’espérer pour chacun d’entre vous sinon le meilleur sur votre chemin de vie.
Ne jamais renoncer.
Vivre debout.
Je vous aime.
MERCI.
Maïté
1-La devise de Bernard Magrez est inscrite sur le mur à l’entrée du château Labottière/ Institut culturel Bernard Magrez(Bordeaux).
2-Le temps qui passe…comme le tram décoré aux couleurs de l’été métropolitain.
3-Renoncer aux larmes et lutter/ Claude Lévêque/ collection Bernard Magrez/ Institut culturel Bernard Magrez.
4-A Paloma, ma compagne d’infortune : une bouteille XXL, décorée par sa fille, réalisée en performance publique/ Bordeaux fête le vin ; exposée actuellement dans le parc du château Labottière.
5-L’équilibre et l’harmonie : une vue classique de Bordeaux.Avec mes meilleures pensées et vœux adressés à chacun(e) d’entre vous.
A patrickmodiano
In memoriam
A Patrick ou les maux du silence…
Un triste soir d’octobre, j’ai lu un avis de décès. Froid. Sec. Professionnel.
Tu avais choisi le silence si souvent par le passé. Il semble que cette fois-ci il t’ait emporté au pays de Folon :
« Comme dans les dessins de Folon
Ceux qu’on aimait nagent à l’envers
Oiseaux de l’eau, poissons de l’air
Perdent le fil de nos saisons
Dans la brume de leur prison
Ceux qu’on aimait toujours s’effacent
Derrière les voiles de l’espace
Comme dans les dessins de Folon ».
Tu écrivais comme on respire. La poésie coulait de source. Nous avions en commun l’océan, la poésie et Van Gogh. Nous étions aussi deux des trois « trolls » qui luttions contre les idées nauséabondes. Nous défendions le devoir de mémoire quand d’autres voulaient faire table rase du passé.
Grâce à toi, je lus Patrick Modiano . C’était au temps du PEDIGREE ; à tous ceux qui croyaient reconnaître en toi Patrick Modiano tu écrivais ce que tu intitulais : AVEU :
« J’ai grandi depuis la place de l’Etoile. Mûri et vieilli. Les livres de Patrick Modiano ont été des compagnons de vie au fil des années. Des romans qui se lisaient au chevet. Jusqu’à entretenir un fétichisme de l’écrivain, à défaut de culte. Je sais son lectorat multiple et fidèle. « Un pedigree » n’est pas un roman. Il n’en revendique pas le titre. Il n’est pas une auto-biographie qui s’ignore(-rait).
Je crains le testament. La mort littéraire. Le chagrin des orphelins. L’encre qui sèche et s’efface. Il nous donnait des clés; il nous lègue désormais le trousseau…
Je me cache sous un pseudo éponyme un peu présomptueux. Je préfère désormais l’anonymat… »
Tu n’auras pas vu le prix Nobel de Littérature attribué à Patrick Modiano en 2014. Quelle misère…
Pourquoi ?
Partir
valise au vent.
Avec des mots
avec des verbes…
à quia avais-tu dit et
J’avais découvert cette expression du passé.
Zeus n’était pas muet
il se dégonflait à l’aune du temps
de pacotille.
Avec ta valise de rêves,
ta valise d’herbe et de vent
entrouverte au passant.
J’étais cette passante
De la terre de Graves,
j’étais cette passante
qui comprenait entre les maux.
Tu partais vers le silence, silence, silence…
Ta valise était le fléau
de la balance d’argent.
Zeus lançait des éclairs,
Des rires sarcastiques,
Narcoleptiques d’antan.
Tu es parti en rubans,
Taquiner la pieuvre,
Glisser atout vent,
dégonfler la voile
noire à serpent.
Sur le chemin, tu croisas maintes fois
une vénéneuse parure
si peu sûre
par soir pas clair.
Alors tu lanças ta valise au vent
à quia tu te mis.
Pour toujours.
In memoriam.
*
Tu revins parfois, et de ta voix rocailleuse, tu disais tes peines, tu disais ton chant d’amour et ton désespoir. Tu me fis héritière d’un manuscrit : Le Procès de Van Gogh écrit par tes soins, en bonne et due forme .S’y mêlaient l’artiste ; les considérations sur le suicide et les petits cailloux blancs des titres des livres parus de PATRICK MODIANO.
Au détour d’une page on peut lire sous ta plume: :
« Le suicide est un moyen de locomotion céleste et dans la vie d’un peintre qui déraille la mort n’est pas l’horaire le plus inflexible »
patrickmodiano
Je te répondis ceci :
Les champs de blé courbés,
Des vagues de vagues de murmures
Les tournesols fanés,
et le soleil éclaté
En mille pleurs d’abandon.
L’homme à l’oreille coupée,
chemise rouge étoilée
de souffrance, de fulgurance
A rejoint le ciel tourmenté.
Pinceaux, tableaux abandonnés
orphelins. Des couleurs dispersées,
Semées aux quatre vents de folie
Rouge , rouge profond du fossé,
incarnat, grenade de la vie
fauchée sur le bas-côté,
en lisière d’inflexibles sentiments
La mort au rendez-vous
Blottie tout contre la démence.
Vincent V. Vie Vécue . Vie rendue sans conditions.
Un jour où toi, l’autre moi-même, attrait du suicide mis à part, m’avait souri en revenant à la vie, je dis :
Etre nu sans rime, échoué sur les rives
Des rêves d’hier si souvent inassouvis
Mais patienter aux frontières invisibles et mouvantes.
Fuir l’absurde silence couperet
Les paumes en prière simplement dressées
Comme pour apaiser nos sombres racines.
Aller jusqu’à la douce délivrance
Sans consentir le moindre prix du sang
Et combler avec demain la déchirure du présent.
Déposer en creux, en intime repousse sur l’amer
Comme la mousse saprophyte habille l’arbre
Les zébrures profondément gravées du souvenir.
Oser présenter nos nuits à la lueur de la flamme
Découvrant ainsi la vérité sous le charme
Eclosion velours du jour couleur de l’espoir.
C’était en 2007…
Il y eut 2008 et cette rencontre qui ne put avoir lieu….
Patrick… ou les mots du silence
Dis-moi un peu…
où s’en vont les mots du silence? Sont-ils relégués dans un coin? Englués?Tourmentés de poussière? Sursautent-ils au moindre courant d’air? Sont-ils troués, mités, rapiécés du cœur, ou bien laissent-ils s’écouler la lave de l’esprit trop longtemps contenue, Explosent-ils à la face du monde?
Il y a quelques jours, j’ai lu sur le blog de Colo Octavio Paz et les vers ont vibré en moi.
Destino del Poeta
Octavio Paz
« ¿Palabras? Sí, de aire,
y en el aire perdidas.
Déjame que me pierda entre palabras,
déjame ser el aire en unos labios,
un soplo vagabundo sin contornos
que el aire desvanece.
También la luz en sí misma se pierde.
*
Destin du poète
Octavio Paz
Mots? Oui, d’air,
et dans l’air perdus.
Laisse-moi me perdre parmi les mots,
laisse-moi être l’air sur des lèvres,
un souffle vagabond sans contours
que l’air dissipe.
Même la lumière se perd en elle-même. »
(trad: Colo)
Quel gâchis…Je ne saurai jamais comment tu es parti…Au fond de moi, je le sais.
Tu étais trop jeune…
Et je suis si triste pour toi.
Il y a quelques jours aussi, j’ai reçu »Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » et « Villa triste »…
**
« Il aurait voulu plonger dans cette matière sombre, renouer un à un les fils brisés, oui, revenir en arrière pour retenir les ombres et en savoir plus long sur elles. Impossible.
Alors il ne restait plus qu’à retrouver les noms. Ou même les prénoms, ils servaient d’aimants. Ils faisaient resurgir des impressions confuses que vous aviez du mal à éclaircir.
Appartenaient-elles au rêve ou à la réalité ? »
Patrick Modiano. L’Horizon.
***
Merci Marithé pour cet élan poétique qui me touche, comme il aurait touché Patrick alias patrickmodiano
« Quand l’Étoile n’est plus à sa Place
et que la Nuit fait sa Ronde
les Boulevards se font Obscurs
comme les Boutiques
et les Villas se font Tristes.
Passe la Jeunesse dans les Quartiers Perdus.
Du Vestiaire de l’Enfance
aux Noces en Voyage
à travers les Fleurs de Ruine
un Cirque est Passé
dans un Printemps de Chien
jusqu’à l’Accident Nocturne
vers les 28 Paradis.
Pas de Remise de Peine
Fragilité du Temps…
Quand les mots se font silences
les maux s’imposent encore plus fort…
… Et voilà un autre silence
qui nous laisse démuni, affecté…
Alors coulent les mots du cœur
Les mots qui vibrent
Les mots de l’émotion
Les mots qui livrent
Pour délivrer…
Pour ne Pas se Perdre…
Restent les mots secrets
Les mots discrets
Les mots du Poète………. »
Marithé
*Emprunts de Mots aux titres de Patrick Modiano, comme autant d’hommages à l’un et à l’autre… *
De sable le temps,
de temps le sable
à la lisière
où s’enlise
un soupçon
d’océan.
GEORGES-EMMANUEL CLANCIER
VIVE FUT L’AVENTURE
Poèmes, éditions Gallimard
*
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Sable
Les grains de sable
surfent sur la dune,
caressent la lande.
Emportés par le vent
sur des vagues de pierre.
Accrochées à des branches d’étoiles,
Les bulles de sable
jouent à cherche-minuit,
au milieu des horloges
où s’incruste la mousse,
dans des sillons creusés
à même la peau.
Des langues de sable
s’allongent sur les ombres,
cathédrales de verdure
où jamais n’iront
ni les nuages
ni les images
ni les certitudes
d’un monde
à l’endroit.
Maïté L
*
*
♥
♥
Sur les poubelles
Reposait nonchalamment
La belle alanguie
♥
A la nuit tombée
Pas un cil, rien ne bougeait
Hormis le passant.
♥
Comme il s’approchait
Il tiqua légèrement
Mais la raison sut garder
♥
Se dit qu’en ces lieux
Des vacanciers désertés
Grand ménage fut fait
♥
Plusieurs mains expertes
L’avaient disposée
Pour qu’une seconde vie fut offerte
♥
A la rescapée
D’un zoo très familier
Où l’humeur avait changé.
♥
Le cliché fut pris
La distance bien gardée
Dans le silence complice.
♥
Qui choisirait-elle
Muscles et griffes bien cachés
Sous le poil lustré ?
♥
Le rêve préservé,
Dans la nuit glissait
Au matin elle s’éveillerait…
♥♥
Août 2014
Aujourd’hui, je vous invite à suivre LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.fr/
et à retrouver ROGER DAUTAIS, à le découvrir, si cela n’est pas encore fait.
Cela fait des années que je me promène de ce côté-là, que je savoure son approche du LAND ART, que j’y puise du réconfort, de l’émotion, des connaissances, de la réflexion. mais ce n’est que récemment que j’ai osé laisser une trace pour la première fois. J’étais très intimidée.
Je vous invite à lire en particulier le dernier billet à ce jour datant du 6 août où j’ai eu la joie de découvrir avec émotion que Roger Dautais a fait battre pour moi « Le tambour du monde ».
Voici ma réponse:
A Roger
Comme à chaque fois, Roger, je viens ici tâter le goût de la terre, du ciel, de l’eau et du feu, prendre part au festin des mots, des couleurs, des odeurs, écouter pulser les sortilèges de la levée polyphonique des voix. Puis je m’éloigne pour un temps, forte de toutes ces graines qui se sont insinuées en moi et ne me laisseront de cesse que lorsque je serai revenue au bord des cairns et des mandalas, guetter avec la marée cet apaisement de la tête soumise à un tourbillon de feux. J’écouterai les voix présentes, les absentes, les cris d’amour, le tambour de la vie et toute cette énergie que je puise car perceptible, dans l’apaisement et dans l’harmonie de la tâche accomplie.
Être le maître des éléments, les modeler et les mêler au passé, au présent, n’est-ce pas recueillir dans le creux de la paume endolorie le sel des embruns, cet estran dénudé dont tu parles si bien.
Convoquer ici les croix et les cris, le coude-à coude des fruits, les points cardinaux, la fleur de pétales d’énergie au centre en un va-et-vient qui rythme, envoûte. Il y a là une bataille , boucliers au vent, une croisade pacifique et la pierre qui se refroidit ou se réchauffe selon l’humeur.
Car aujourd’hui, j’ai vu le tambour du monde. Mais l’ai-je vraiment vu ?
J’ai écouté le tambour du monde ? Ai-je su l’écouter et aller au-delà pour qu’il sache trouver la porte ouverte ?
J’ai goûté à chaque fruit perlé de patience, à chaque brin de fougère minuscule flèche, aiguille du temps qui bat le tambour.
L’énergie du centre est si puissante qu’elle renvoie des ondes !
Aux armes les pois de senteurs marines !Rosissez vos prétentions !
Et vous bâtonnets feuillus de la roue de la vie, soyez mandala, soyez verte prairie des sentiments.
Roger, en guise de remerciement, je t’offre ces quelques mots d’un poète que j’aime beaucoup, à cheval entre deux mondes, voire plus, un poète à cheval sur les civilisations : Gabriel Mwènè Okoundji.
Dans son livre « Prière aux ancêtres » il écrit :
« Toute réponse est parole et toute parole est nombreuse
Un lézard portant un papillon, cela est une parole
Le coq appelant une poule, cela est aussi une parole
Le hibou chantant sa mélopée à la nuit, cela est encore une parole
La parole n’a pas de père, pas de mère, pas d’ancêtres
Elle est immortalité divine, grossesse et enfantement miraculeux
Elle est esprit du vent : aucun mortel ne peut donner rendez-vous au vent ! »
…
Mais aussi :
« C’est à la fin du chemin que commence le cheminement
Qui n’a pas bon pied ne peut reconnaître sa trace
L’audace du premier pas éveille l’impossible quête de l’espace
Seule est nommée gloire, la période où la douleur du cosmos épargne l’homme »
Ne perdons pas la boussole. Merci de m’en avoir offert une que je garderai dans mon cœur.
PS : je crois que j’ai rêvé des années durant qu’un jour tu m’associerais, moi, l’inconnue, à une élévation d’âme. MERCI.
Ces sculptures à figures humaines, sont autant d’énigmes. Ces personnages intitulés « PROFILS » de 55 cm de haut font partie d’une série de 60 pièces, des visages modelés dans le grès et juchés sur des blocs de terre.
L’exposition se tenait au Château Lescombes , à Eysines où Danièle Marteau voisinait avec Danielle Bigata.
. « Autant d’expressions différentes qui me sont venues en travaillant » dit l’artiste.
« Cette foultitude est surprenante. Ils sont tous différents. Certains sont beaux, d’autres moins, voire beaucoup moins, presque laids. Certains suscitent de la sympathie, d’autres, du rejet. J’ai décidé de tous les garder. Ainsi va la vie ».
« Mon travail trouve son origine dans les rencontres humaines »
Interview de Danièle Marteau dans le journal Sud-Ouest 10/01/2014.
***
Cette foultitude m’a inspiré quelques mots parce que dans son œuvre autour de laquelle j’ai longuement tourné, j’ai ressenti des émotions, des interrogations, des pensées mouvantes selon l’axe d’approche, cette force de l’expression associée au dépouillement.
***
à Monique
à qui ma poésie manquait…
Sarabande vertige
Tourbillon
De la foule
JE
En soltitude
Va-et-vient
Aux portes de l’autre
Frôle l’aura
Freine l’ange
Au chuchotis
Dans le brouhaha
Passe repasse
Glisse
Ou s’enlise
La tête haute
Le dos courbé
Belle beauté
Enlaidie
A l’ombre des JE.
Le jeu des évitements
Le miroir des télescopages
Mais Qui parle ?
Qui voit le regard croisé
L’absence
Le repli
Le dialogue qui n’aura pas lieu ?
Ainsi la guerre
Fratricide
Homicide
L’ailleurs sans voix
La bouche mutique
JE tire les tangentes
Trace les parallèles
Au cordeau.
Ses pensées intimes
Mises en équations,
Il n’en reste plus rien
De grès en force
Du passage à vide
A la Vie d’ange déchu
Le salut ou la pluie
Viendront-ils du ciel ?
Seul Je s’arrête, suspend son verbe
Viendra ?
Viendra pas
Ce cri du corps nié
Où seule la tête grave
Le billet du jour blond
Le vent, le poids des âges courbe
Lutte
Frontalement aux autres.
Qui détient la vérité
Dans l’incertitude
Des attitudes ?
La pâle ouate de la convergence
Emerge
De la plume
Du mot
Lisse le JE
Dans la négation des oripeaux.
Avec le Silence
Aux yeux trop grands
Le nez prend le vent
L’Ange ou démon
Dans sa fenêtre convaincue,
JE parle à JE en pied-de-nez
Rumeur, rumeur, rumeur,
Humeur de JE,
JE à l’honneur malmené.
Qui se fond dans la ville ?JE
Qui s’oublie dans la ville ?JE
Qui se meut dans la ville ?JE
Qui se meurt dans la ville ?JE
Quel poids ou quelle insouciance
Charrie la foultitude des JE ?
Maïté Ladrat
***
***
AVEC TOUS MES REMERCIEMENTS, POUR AVOIR REFAIT LA TRADUCTION, AVEC TA GENTILLESSE HABITUELLE.
***
ET VOICI LA MISE EN PAGE FAITE PAR SERGIO QUE JE REMERCIE AUSSI; CECI AFIN DE COMPARER LA VERSION DANS LES DEUX LANGUES. MERCI DE CLIQUER SUR L’IMAGE MINIATURE
HOPE
Si tu veux, l’année: on est partants.
***
J’ai repris sans problème ce poème publié autrefois dans Multiply et ma foi, j’ai à peine désiré le modifier; juste enfoncer le clou car nous sommes au moins deux dans la même situation à avoir besoin de cette détermination à aller de l’avant.
Par contre, il avait été traduit en anglais par mon amie d’Australie, Monique.
A ce jour, impossible de mettre la main sur la traduction, croisée il y a quelques jours à peine: mauvaise manip?
mes meilleurs vœux pour vous tous. Je vous porte dans mon cœur.
Toutes les photos ont été prises au bord du torrent à Morgins (Suisse)