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Depuis le temps que je vous parle de ce monument aux Girondins, vous ne verrez pas l’ombre d’une représentation des Girondins. Pas plus à l’air libre que sous la colonne.

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En son temps, Stendhal, visitant Bordeaux et ses environs s’en est ému en ces termes :

« C’est en vain jusqu’ici que j’ai cherché les noms des immortels Girondins, qui se trompèrent sans doute, mais acquirent une gloire immortelle. Peut-être qu’ils ont encore des envieux à Bordeaux, comme Barnave à Grenoble. Dès que ces êtres vulgaires auront cessé d’avoir voix au chapitre, Bordeaux honorera Vergniaud. »

STENDHAL, âgé de 55 ans parcourt la France. Son «  Voyage de Bordeaux à Valence  en 1838» ne paraîtra qu’en 1927, après sa mort.

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La plus grande place d’Europe, les Quinconces sur laquelle ce trouve le monument a été aménagée quelques années avant la venue de Stendhal. Sous la place se trouvent à la fois des vestiges du Château Trompette et des blockhaus de la seconde guerre mondiale.

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En 1828 furent érigées les colonnes rostrales qui en délimitent l’accès du côté du fleuve .

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en 1858  les sculptures de Montaigne.

Vous pouvez retrouver Montaigne chez Tania .

 

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Montaigne et Montesquieu prirent place latéralement.

« Les Girondins (se veulent) disciples de Montaigne, ils sont sensibles aux différences qui distinguent les personnalités ».

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Victurnien_Vergniaud

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Enfin, mais seulement en 1989, une plaque commémorative est apposée sur le monument pour rendre hommage aux députés girondins suivants :François Bergoeing, Henri Boyer-Fonfrède, Jean-François Ducos, Armand Gensonné, Marguerite- Elie Guadet, Jacques Lacaze, Jean-Antoine Lafargue de Grangeneuve Pierre Victurien Vergniaud .

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Vergniaud avait défini son groupe aux éléments d’origines géographiques variées comme celui « des amants de la liberté ».

Voici les dernières paroles de VERGNIAUD

« Francis Alluaud vient voir VERGNIAUD. Mais il a  peine à reconnaître son oncle dans le détenu au teint hâve et aux habits salis.

L’ancien avocat lui tend les bras : »Mon enfant, rassure-toi. Et regarde-moi bien. Quand tu seras un homme, tu diras que tu as vu Vergniaud, le fondateur de la République, dans le plus beau temps et dans le plus glorieux costume de sa vie. Celui où il souffrait la persécution des scélérats et où il se préparait à mourir pour les hommes libres ».

L’Histoire de la Terreur ne s’est pas arrêtée avec la disparition des Girondins. Arrive un moment où il faut toujours jeter le masque.

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Ce personnage est là pour nous le rappeler. Portons haut la République sur les traces de ces illustres prédécesseurs.

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Interrogeons-nous sur la signification de ce sourire de pierre, un de ces mascarons comme ceux qui peuplent les façades, les rues de la ville, non pas des masques de Carnaval mais de véritables visages passagers du temps et des soubresauts de la société. Celui-ci a un sourire que nous espérons depuis longtemps, un sourire généreux comme peuvent en avoir encore les enfants…

« La vie n’est pas une plaisanterie,
Tu la prendras au sérieux,
Mais au sérieux à tel point,
Qu’adossé au mur, par exemple, les mains liées
Ou dans un laboratoire,
En chemise blanche avec de grandes lunettes,
Tu mourras pour que vivent les hommes,
Les hommes dont tu n’auras même pas vu le visage,
Et tu mourras tout en sachant
Que rien n’est plus beau, que rien n’est plus vrai que la vie. »

NÂZIM HIKMET/ Il neige dans la nuit et autres poèmes

***

Les citations historiques sont extraites du livre :

Histoire des Girondins :

Hélène TIERCHANT :

HOMMES DE LA GIRONDE OU LA LIBERTE ECLAIREE

***

Et parce que c’est sans doute mon symbole préféré…

J’en termine ainsi avec le sujet.

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Moi Gallus gallus en bronze, le coq gaulois à cheval sur deux mots latins, symbole venu remplacer le lys, moi la vigie haut placée, je surmonte souvent les monuments aux morts, celui-ci ne faisant pas exception à la règle.

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Je porte la signature d’ALPHONSE DUMILÂTRE et de VICTOR RICH.

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Tourné vers le soleil levant et le fleuve, dans mon chant silencieux mais puissant et infini, car commencé durant la nuit, je suis accompagné d’un important bestiaire de mammifères et batraciens, d’animaux symboliques disséminés sur le monument ou bien dans la rocaille des fontaines.

Certains jours de grand vent, les mécanismes des fontaines régis en sous-sol  s’arrêtent et c’est l’occasion de mieux apercevoir mes congénères.

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En tout premier lieu,  ils se voient de loin, les fameux  quadriges de chevaux de GUSTAVE DEBRIE .

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Archétypes fondamentaux, apparaissant dans toute leur fougue, ils traversent le temps, mêlant les trois éléments : l’air, l’eau et le feu solaire.

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Marins ou reptiliens, ils participent de part et d’autre de la colonne, au « triomphe de la République »en rappelant ses lois : exaltation du Bonheur dans la paix, le travail, la sécurité, la fraternité en jetant à bas le mensonge, le vice et l’ignorance.

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Durant la seconde guerre mondiale, en 1943, ces chevaux faisaient partie des  sculptures  emportées par l’occupant dans leur collecte de  métaux et vendus 30 f le kilo. Retrouvés à Angers en 1945, les groupes de sculptures en bronze n’ont été remis en place qu’à partir de 1982 après avoir longuement dormi sous le Pont d’Aquitaine. Entre temps, leurs socles avaient disparu aussi !

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Les chevaux hennissent tandis que rugit le lion symbole de force. Ici dans toute la splendeur de sa crinière.

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On le retrouve aussi à 4 reprises de chaque côté de la colonne,

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entourant la plaque commémorative rendant hommage aux Girondins.

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Ailleurs  un couple joue avec un dauphin chevauché par un enfant : encore une image du bonheur.

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Un peu partout, les grenouilles semblent avoir avalé une perle

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mais il n’en est rien.

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Dommage ! j’aurais bien voulu croire encore un peu aux contes de fées

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assise dans un char en forme de coquille Saint-Jacques : vous aussi ?

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Tandis que L’allégorie de la Garonne caresse un cygne,

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celle de la Dordogne se rapproche de la ferme (et du foie gras ?) avec à ses genoux un canard blanc : ce sont les plus beaux !

J’aurai sans doute oublié de voir quelque animal tapi dans les roseaux… Mais rassurez-vous, si vous passez par ici, un peu partout dans la ville il reste beaucoup à voir et vous verrez que le bestiaire est très riche.

Vous pouvez aussi vous plonger dans le livre de RICHARD ZEBOULON, photographe : BESTIAIRE DE BORDEAUX, un zoo près de chez nous/ Editions Cairn

Femmes, femmes, femmes…

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En ce jour du 8 mars, je m’autorise une lecture féminine du Monument aux Girondins et de ses nombreux symboles.

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Lorsque nous levons bien haut les yeux vers le ciel, tout en haut de la colonne, à 43 m voici la FEMME-OISEAU célébrant la République triomphante: elle représente le Génie de la Liberté brisant ses chaînes.

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« Les Girondins veulent libérer la femme de la condition servile où les préjugés l’ont maintenue jusqu’alors.

Ils ont drainé dans leur sillage des femmes comme Olympe de Gouges, Sophie de Condorcet, Manon Roland ou Anne Therwagne dite Théroigne de Méricourt, l’amazone de la Liberté, pour n’en citer qu’une poignée. »

Hélène Tierchant

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J’aime tout particulièrement la colonne côté Allées de Tourny et ses trois femmes représentant pour  la plus élevée:

 la ville de BORDEAUX

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et pour les deux autres à la pose alanguie accompagnée de leur cygne, LA GARONNE ET LA DORDOGNE.

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Ne me demandez pas qui est qui. Chacune traverse des paysages variés, a une histoire personnelle et vient mêler ses eaux avant de finir dans l’estuaire de la Gironde.

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Elles en ont des choses à se dire; des secrets d’histoires, de neige et de bois flotté, de gabarres et de mascaret; des histoires de ponts et de droits de passage, de commerce… Elles vont de la montagne à la mer dans un dialogue continu.

J’aime leur complicité .

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Mais comment en ce jour ne pas penser à Olympe de Gouges qui écrivit une Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne  sur les pas de madame de Staël comme l’avait fait un an plus tôt une anglaise:Mary Woolstonecraft.On vous dira que c’était dans l’air du temps mais elle a défendu avec la même fougue l’abolition de l’esclavage des noirs.

Elle a eu plus de détracteurs que de défenseurs mais si vous voulez en savoir davantage, vous pouvez plonger dans le livre OLYMPE DE GOUGES: DES DROITS DE LA FEMME A LA GUILLOTINE/OLIVIER BLANC/ EDITIONS TAILLANDIER.

Et, comme la défense de ces causes ne l’empêchait pas d’apprécier les hommes je me permets la citation de Khalil Gibran:

« Lorsque la main d’un homme touche la main d’une femme, tous deux touchent le cœur de l’éternité; »

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à suivre…

 

 

 

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Bordeaux en l’an 2015

Le 2 juin 1793, 29 députés de la Gironde sont exclus de l’Assemblée. Leur perte fomentée, ils seront traqués et la plupart finiront sur l’échafaud. 222 ans plus tard, le 11 janvier, un rassemblement symbolique a eu lieu au pied de ce monument aux Girondins qui rappelle ceux qui moururent passionnés, honnêtes mais trop modérés ou respectueux dans une lutte pour la LIBERTÉ ECLAIREE .

Il est temps d’aborder ici,  ce monument rendant hommage aux Hommes de la Gironde.

Tous les livres de tourisme vous présentent la Place des Quinconces et son monument aux Girondins ; mon éclairage des lieux commencera  par une visite nocturne.

LAMARTINE dans  L’HISTOIRE DES GIRONDINS s’interrogeant au sujet de la France accédant à la République écrivait:

« Pourquoi cette impulsion devait-elle venir du département de la Gironde et non de Paris?… La République devait naître dans le berceau de Montaigne et de Montesquieu ».

*

Homme de tous lieux

Otage des mots
Violenté par le sort
Empoigné par le temps

Jamais les meutes ne trancheront ton cri
Aucun traquenard n’asservira ton rêve

Homme de tous lieux

Dont la voix s’évase
Vers la houle du chant.

ANDRÉE CHEDID

*

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LA FRATERNITE

Le bourgeois parle à l’ouvrier

 » Ces nœuds de l’ombre dissous par la parole » Andrée Chedid

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LA CONCORDE

« Ces lucarnes trouant l’opaque
Ces lunes rachetant l’obscur »

Andrée Chedid

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Je mise sur ces clartés
Profondes et périssables

Sur l’intense face au terne
Sur l’aube face aux déclins

Andrée Chedid

à suivre

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Sur le Parvis des Droits de L’homme, parole de bordelais -ce que je ne suis pas à l’origine- on n’avait jamais vu ça depuis la Libération.Hier il y avait du vent et les contributions des uns et des autres s’envolaient, se retournaient ou accrochaient le regard des passants.

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Entre l’Ecole nationale de la magistrature et le Tribunal de grande instance,contre le mur c’était le royaume des anonymes.

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De simples mots, des bouquets de roses, des crayons, des dessins, des pensées, à la craie et parfois à même le mur(pas bien disait devant moi,une jeune fille,  la liberté d’expression ne devrait pas conduire à crayonner sur ce beau mur de pierre!).

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Sur cette place où j’aime tant à passer car sur la promenade sont affichés les articles de la Déclaration de L’Homme, tristesse, colère, rappel des valeurs de la république dans la quiétude d’un sur-lendemain.

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Pour ma part, je n’avais pas ressenti autant de ferveur depuis le rassemblement spontané après les attentats madrilènes du 11 mars 2004.

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Maintenant est venu le temps de la réflexion.

Mais je tiens à souligner l’initiative des jeunes marcheurs lycéens bordelais partis hier de la Place de L’Hôtel de Ville toute proche pour une marche qui les conduira devant le siège de Charlie Hebdo.

Nous pouvons suivre leur périple ici:

https://marchebordeauxparis.wordpress.com/

Voici aussi l’article du journal Sud-Ouest:

http://www.sudouest.fr/2015/01/13/bordeaux-des-lyceens-en-marche-versde-charlie-hebdo-1795361-813.php-le-siege-

et puis faisant suite à mon billet précédent, ce témoignage d’une prof du 93: à lire jusqu’au bout:

http://tailspin.fr/post/107696839163/pour-mes-eleves-de-seine-saint-denis

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Je suis heureuse d’avoir participé au grand rassemblement d’une nation en marche vers un après dont tous les lendemains ne chanteront pas mais qui sait qu’elle n’a pas besoin des politiques, syndicats et autres émanations un peu émoussées pour dire NON, exprimer ses émotions et ses espoirs.

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Hier, dans Bordeaux nous étions 140 000.

Du jamais vu depuis la Libération. Encore une fois, les participants étaient venus de partout : de tout le département et de bien plus loin encore, parfois des confins de notre future grande région.

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Lorsque nous sommes arrivés devant le monument aux Girondins, c’était un choix symbolique de notre part car nous savions que beaucoup d’instants forts se dérouleraient au pied de la colonne surmontée de la Liberté ailée brisant ses chaînes.

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La colonne était déjà prise d’assaut par les jeunes. Mais quand donc étaient-ils arrivés pour être ainsi aux premières loges ? Nous avons pu voir les jeunes hisser les drapeaux, la banderole sous le coq gaulois, répondre au silence par le silence, renvoyer l’écho des frappés de mains, les scansions de Charlie avant d’écouter le discours sobre et percutant du représentant girondin du club de la presse.

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Ce fut un après-midi de grande émotion ; les visages étaient tantôt graves, tantôt souriants et l’ambiance, toutes générations confondues absolument bon enfant, sans aucun débordement. . Je retiendrai l’instant de recueillement le plus poignant où tous les participants se sont donné la main dans une ultime  minute de silence avant de se mettre en marche.

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Mais il y a un après…

 

Comment juguler le fanatisme ?

Comment développer cette fraternité, cette humanité si présente sur les pancartes ?

Comment enseigner le devoir citoyen de respect de nos valeurs ?

Comment développer l’esprit critique ?

Comment donner toute sa place au rire et à l’autodérision ?

Comment repenser l’accès à la culture ?

Que vont faire nos gouvernants de cet après ?

Qu’allons-NOUS faire de cet après ?

Tout le monde s’accorde sur le rôle prépondérant de l’Education mais…

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Cela me fait tout drôle d’entendre répéter qu’il faut développer le « Vivre ensemble » si nécessaire à tous. Je suis heureuse de l’avoir travaillé avec les élèves des petites classes depuis des années déjà. J’ai eu de la chance d’avoir pour formateurs des personnalités qui étaient comme des sentinelles.

-Après avoir mené des débats avec ces mêmes enfants jeunes dont on disait volontiers qu’ils étaient soi-disant trop petits pour comprendre, alors que ce sont des éponges du monde de notre temps ;

 

-après avoir abondamment prêché l’importance de leur  donner la parole sur des sujets qui leur tenaient à cœur et qui nous tenaient à cœur dans notre société;

 

-après avoir œuvré  auprès des stagiaires, démontré par films interposés que c’était possible,  je me dis qu’il est grand temps temps que les adultes prennent conscience qu’il faut VIVRE ENSEMBLE et je me demande si ce que nous faisions si naturellement en maternelle, et sans doute en primaire pour la plupart des professeurs normalement constitués se poursuit naturellement au-delà.

Comment se fait-il que dans les années 70, lorsque j’étais moi-même stagiaire, il y avait des classes de primaire qui mettaient au moins une heure au programme le vendredi après-midi pour traiter du « VIVRE ENSEMBLE » et traiter les problèmes dès leur apparition sans attendre le pourrissement ?

-Est-ce  une pratique en usage au collège où la connaissance et l’usage de la parole est plus aisée? J’en doute…Il y a tant à faire pour chaque matière.

 

J’espère qu’au lycée où les adolescents ont développé le goût de la discussion(oui je sais…ils ont aussi la possibilité de devenir muets comme des carpes) la lutte contre l’obscurantisme est menée et qu’elle n’est pas seulement le fait de quelques encadrants.

 

Lorsque je participais aux journées de rencontre entre professeurs de lycée, collège,CPE et professeurs du premier degré dans les lycées et collèges des banlieues les problèmes étaient déjà très aigus et cela n’a fait qu’empirer. Je me souviens des jeunes profs partant au casse-pipe à Créteil.

 

Je suis retraitée. J’ai perdu de vue les pratiques pédagogiques…d’où mon questionnement.

Mais comme vous tous, je reste vigilante…

 

Bref…Il y a du travail sur la planche

*

Hier, je n’arborais pas de signe distinctif: c’était un choix.

Je n’arborais pas de pancarte: c’était aussi un choix.

Par contre je n’ai pu prendre que  mon plus petit appareil photo pour deux raisons: la première est d’ordre physique par rapport à mon vécu récent, la deuxième était de privilégier avant tout le recueillement.

Mais les deux lieux emblématiques que sont le monument aux Girondins et le Parvis des Droits de l’Homme sont ici représentés.

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ET dans cet après, je vous emmène aussi dans les pensées vagabondes de Martine

https://danslemondedemartine.wordpress.com/2015/01/12/un-mot-sur-ces-jours-passes/

Quant à Ulysse, il pourrait en faire une chanson

http://eldorad-oc.midiblogs.com/archive/2015/01/11/liberte-fraternite-824537.html

 

 

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Lundi 13 octobre au matin :

Tandis que l’équipage se prépare à appareiller, que le commandant Yann Cariou et son second Charlène Gicquel sont à leur poste, que les canons sont chargés, tous ceux qui sont à bord de l’Hermione ne peuvent que  le constater :une fois encore le public est venu  nombreux au rendez-vous.

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Pour saluer et remercier les spectateurs, l’équipage chante. Même si le vent est faible, quelques voiles sont hissées, pour notre plaisir. Bientôt retentira  la 25 ème symphonie de Mozart.

http://www.hermione.com/blog-de-l-hermione/1055-escale-a-bordeaux-2.html

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« Salve ! » : l’ordre est donné,  et retentit aussitôt  le bruit du canon Bientôt la fumée se répand dans le Port de la Lune et l’atmosphère devient brumeuse avec une lumière particulière qui me fait penser aux tableaux de Turner.

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Il y a des marins dans les haubans et sur les vergues quand L’Hermione accompagnée d’une parade,passe devant nous puis  s’approche du Pont Chaban-Delmas.

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Certes le départ de l’Hermione n’est pas aussi spectaculaire que celui du Cuauhtemoq mais l’émotion est cependant très forte.

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Nous ressentons au départ de l’Hermione un très grand vide :elle a marqué les quais de son empreinte et le cœur des bordelais. Les bateaux ne doivent pas rester à quai trop longtemps.Juste le temps de voir passer une maquette  Bientôt, l’aventure continuera vers l’Amérique.

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Que de chemin parcouru depuis le début de l’aventure de la construction :

http://www.sudouest.fr/2014/12/21/revivez-la-saga-de-l-hermione-de-sa-construction-a-son-retour-en-mer-1772733-5165.php

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« La mer vous a rendus à votre destinée

Au-delà du rivage où s’arrêtent nos pas.

Nous ne pouvions garder vos âmes enchaînées ;

Il vous faut des lointains que je ne connais pas. »

Jean De La Ville de Mirmont

 

Juste pour le plaisir :écouter Julien Clerc et rêver encore un peu.

https://www.youtube.com/watch?v=CI5KlxC0HdU

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« Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l’indifférence et la résignation »

La Fayette

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Vendredi 10 octobre 2014

Il faisait très doux pour la saison et dès le début de la mise en lumière, la foule se pressait toujours aux abords de l’Hermione. Certains spectateurs habitués aux mises en lumière grandioses des bâtiments du XVIIIème siècle et aux feux d’artifice,  s’attendaient à ce qu’il en fût de même ici mais rien de tout cela. L’éclairage de la frégate se voulait léger, sans artifices ni couleurs inutiles, afin de souligner de manière poétique le passage de l’Hermione. Elle était mise en lumière chaque soir dès 20 heures par Éric Le Collen scénographe et metteur en scène, et Jeff Brard, concepteur lumière.

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Ce soir-là, il y avait sans doute réception à bord et la musique parvenait à nos oreilles.

Comme d’habitude, nous nous promenâmes sur les quais afin de varier les points de vue.

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«  Du premier moment où j’ai entendu prononcer le nom de l’Amérique, je l’ai aimée; dès l’instant où j’ai su qu’elle combattait pour la liberté, j’ai brûlé du désir de verser mon sang pour elle :les jours où je pourrai la servir seront comptés pour moi, dans tous les temps et les lieux, parmi les plus heureux de ma vie »

La Fayette

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Sur la goélette la Victoire, La Fayette vint s’engager auprès de la démocratie américaine naissante, car proclamée seulement un an plus tôt afin de consolider les acquis face  aux Anglais.

La Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis à l’initiative de Thomas Jefferson, le 4 juillet 1776 à Philadelphie proclamait solennellement :

« TOUS LES HOMMES SONT NES EGAUX »

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En 1780, La Fayette revint à bord de l’Hermione, à la demande de George Washington, pour prendre la tête des troupes de Virginie, lors de la bataille décisive de Yorktown.

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La fonderie de L’Isle-d’Espagnac, près d’Angoulême(Charente), a fabriqué les 32 canons de l’Hermione ; la société charentaise s’est associée à l’IUT de Sillac, à Angoulême : une centaine d’étudiants ont planché sur la réalisation des moules des canons.

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Tout-à-coup , l’or s’installa sur les mâts; le soir se fit théâtre, l’Histoire frappait à nos consciences.

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« J’ai pu me tromper mais je n’ai jamais trompé personne. »

La Fayette

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« Aucun obstacle, aucun mécompte, aucun chagrin ne me détourne ou me ralentit dans le but unique de ma vie : le bien-être de tous, et la liberté partout. »

La Fayette écrivit ceci 6 mois avant sa mort.

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 Les voiles se faisaient fils tissage, la coque alliait le tigre au lion toujours majestueux, tandis qu’un marin renouait avec la modernité du téléphone portable.

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Une dernier regard à la blancheur des voiles mise en avant, juste avant de s’éloigner et de d’emporter des bribes de lumières de L’Hermione.

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L’Hermione continuerait à vivre sans nous durant la fin de la semaine.Il fallait laisser la place à ceux qui n’avaient pu s’en approcher .Rendez-vous était pris pour son départ.

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Vue depuis le Pont de pierre, l’Hermione se fit discrète.

à suivre…

jeudi 9 octobre

à proximité de L’HERMIONE, au bord du miroir d’eau,une pensée pour:

 Le génial paysagiste et enseignant MICHEL COURAJOUD, concepteur du  » Miroir d’eau »  décédé il y a peu.

*

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*

Mille pattes à l’endroit,

Têtes à l’envers

Lampes dans l’eau

L’eau dans le ciel

Voiles à l’endroit

A l’envers des voiles

Le miroir réfléchit et

Se demande s’il ne devrait pas

Faire main basse

Sur ce joyau…

Garder L’Hermione

Dans le port.

*

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*

Fourmis zig-zag

Jambes en ciseaux

A cheval sur le mât

Nuages à portée

De main.

Ou comment monter à bord de L’Hermione

Sans billet !

 *

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*

Dans le brouillard blanc

Un soupçon de L’Hermione.

Le voile tiré, reste

la voile pointée.

*

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*

Soliste de ballet.

S’éloignent

La ville et le pont en filigrane.

*

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Dans un monde féerique

Dans le rêve blanc

La frégate et l’enfant.

*

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Tout s’efface…

Douceur

Doux cœur à bois, cœur à voiles.

*

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*

Par-delà la brume je te regarde

Tu apparais tel un mirage.

Pour moi seule.

*

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*

-une autre pensée pour JEAN DE LA VILLE DE MIRMONT,

Lire ici :

 http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/jean-de-la-ville-de-mirmont-le-poete-soldat-oublie-de-bordeaux-20-10-2013-3243027.php

 Mort  au début de la guerre de 14-18, l’écrivain a célébré le Port de la Lune en ces vers :

 

« Je suis né dans un port et depuis mon enfance

J’ai vu passer par là bien des pays divers

Attentif à la brise et toujours en partance

Mon cœur n’a jamais pris le chemin de la mer… »

***

à suivre;;; car après le jour viendra la nuit.

Mercredi 8 octobre et jeudi 9 octobre

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L’Hermione est maintenant à quai et sa présence jour après jour draine des foules compactes. C’est devenu la promenade incontournable .

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Côté Pont de pierre et côté quais…

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Pour notre part, nous y avons pris goût aussi, depuis que dans l’attente, nous avons aperçu le haut des trois-mâts au-dessus des arbres,

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que nous avons vu les couleurs de la coque,

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puis le lion sculpté par Andrew Peters à la proue ;

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lorsque nous avons vu L’Hermione prendre ses aises en virant de bord, et faire enfin escale dans le Port de La Lune.

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Nous  retournons donc la voir, sous le soleil, par grand vent, avec un ciel animé et le Pont de pierre pour témoin.

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Il nous faut parfois jouer des coudes, nous armer de patience, avancer, reculer mais toujours dans la bonne humeur.

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Je n’ai jamais perçu la moindre impatience autour de nous.Nous avons lié conversation avec des personnes venues de loin spécialement pour L’Hermione.Certains ont traversé la France pour la voir.

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Seule concession à la modernité et aux normes, l’utilisation de moteurs imposés pour rentrer au port laissa quelque amertume chez certains spectateurs qui auraient aimé voir arriver L’Hermione toutes voiles dehors (2200 m2 de voilure en lin).On ne badine pas avec les normes !

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La promenade sur les quais est aussi l’occasion de parcourir l’exposition, de lire les panneaux explicatifs qui nous donnent à voir les étapes de la construction de la frégate ou bien l’inventaire des nombreux  métiers en présence.

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Je laisse volontiers de côté le folklore du village d’époque (XVIIIème siècle)…

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Pas de nostalgie non plus à l’idée de ne pas avoir pu prendre un des 10 000 billets vendus 6 mois auparavant pour monter à bord.

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L’équipage de L’Hermione reconnaissable à son tee-shirt rouge garance   est composé de 18 membres professionnels, et de bénévoles.

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Le commandant de bord n’est autre que Yann Cariou, ancien commandant du Belem.

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Les marins de L’Hermione(Le commandant, le maître voilier, deux forgerons, quatre gréeurs et un bénévole de l’association) ont suivi un entraînement à bord du voilier russe le «  SHTANDART » qui est un navire-école.

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« Même s’il est plus petit (2), le “Shtandart” est un navire assez similaire à “L’Hermione”. Et, à ce titre, il constitue une excellente base d’entraînement à la navigation à l’ancienne, comme l’est également le voilier suédois le “Göteborg”. » Pour le coup, l’équipage a été servi. « Sur ces navires, toutes les manœuvres se font à la main. Mais, autrefois, ils étaient 150 marins à faire ce que nous avons dû faire à seulement à 26 durant la traversée. Il faut sans cesse changer de poste, savoir monter dans l’armature à 30 mètres de hauteur, faire des quarts de nuit et entretenir le bateau. »Sud-Ouest 27/10/2013

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(2) L’Hermione » a une longueur de 64 mètres et un poids de 1 100 tonnes, contre 34 mètres et 300 tonnes pour le « Shtandart ».

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 Cet après-midi-là, le vent forcit dans le Port de la Lune.

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Les membres d’équipage grimpent afin de replier les voiles, pour notre plus grand plaisir.

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Je trouve une petite place sur un banc et j’observe…

à suivre…