à  JEA, trop tôt disparu

**

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J’aurais tant aimé qu’il continue à goûter les sculptures de Jaume Plensa, mais surtout à vivre intensément pour tous les combats de grand humaniste qu’il menait, pour la vie auprès des siens…

Il avait apposé cette citation sur un des volets du sujet  et je lui avais promis de la reprendre très prochainement. Voici le temps venu :

RENÉ CHAR :

« La poche d’un poète comme un carré de ciel, une pincée de terre, contient ce qu’un poète ne sait pas : les mousses et les brumes de sa propre vie. Et des gouttes de soleil et de sang »…

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HOUSE OF KNOWLEDGE :

  • « 2008, acier inoxydable, 800 x 550 x 530 cm
    Place de la Bourse
    Composée d’une multitude de lettres soudées, cette grande forme humaine est comme une invitation permanente au voyage dans l’espace et dans la sculpture elle-même. Encourageant la contemplation silencieuse ainsi que l’exploration physique et sensorielle en invitant le public à entrer et à marcher à l’intérieur, le vide monumental se transforme ici en réceptacle de nos émotions et de nos rêves. »
  • **
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Sapere? Cognoscere?

Méli de pensées, Mélo du monde, depuis l’intérieur de la tête du penseur.

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Toi tu me hantes

Quand tu m’ouvres ta porte

symbolique

Sur la nuit, sur le jour, sur le ciel.

De lettre en lettre, tu files le néant

Le déclines  en clair, en obscur.

**

Toi, l’immobile quêteur de temps

Qui passe,

Le tourbillon autour de toi

Te laisse, ausculté par des curieux

 Aux caresses de doigts voyageurs.

**

Toi qui cueilles le vent en entre-deux,

La vie en quelque sorte

Du dehors au-dedans

 Toi, qui fais grotte qui fais clan

Tu me hantes.

***

Toi la créature de l’artiste

La maison ouverte aux passants

**

Toi tout  l’été pelotonné

Sur les rives de l’ailleurs.

**

Toi que l’on escalade

Dans le vertige du sa-voir

Tête en mouvement

House ok knowledge

Frôlant la folie

 des étoiles

Qui une à une s’allument

Comme  les réverbères.

**

 « Les rois ne touchent pas aux portes » écrit Francis Ponge

« Ils ne connaissent pas ce bonheur ».

 J’ai frôlé ton invisible absence

Tes invisibles frontières.

Regard  parti à l’assaut

dans la cheminée de ton cerveau.

**

Transparence

sur ta peau de dentelle

Sorti de la prison :

A livre ouvert ! tu es LIBRE !

**

Une porte ouverte sur le rien

Mais le rien devient un tout,

Un creux où la pierre essaime

**

Le ciel essaime

La ville essaime.

Au pays de l’homme monde qui laisse entrer et sortir le monde.

**

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**

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**

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**à suivre** sur le même sujet…

«   En tant que sculpteur je travaille essentiellement dans le domaine des idées et non pas avec la matière ou les formes, même si chaque idée exige bien évidemment une matière et une forme mais là n’est pas ma préoccupation principale. »

JAUME PLENSA

*

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Esplanade Edmond Géraud 
The Poets, 2012 (Body Soul, Country,Water fire), résine et acier inoxydable, 800 x 152 x 31 cm

Nous sommes loin des bronzes  de  RODIN, de son «  Penseur «

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Penseur

ou de sa sculpture « Méditation avec bras »

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***

 « Les Poètes apparaissent comme une suite poétique de » La Llarga Nit », en référence au poème du poète catalan Vicent Andrés Estellés. »

http://www.mallorcaweb.com/magteatre/estelles/1956-71.html

Colo pourra peut-être nous en dire plus sur le poète catalan et le contenu du poème « la Llarga Nit ».

Son blog :

http://espacesinstants.blogspot.fr/

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« (The Poets) Ils se présentent comme des figures de lumière assis sur des mâts, les yeux fermés et isolés dans une position accroupie méditative. Chacun effectue un geste distinct avec ses mains : Body Soul cache ses oreilles, Country, ses yeux, et Water Fire, sa bouche. Ils sont la métaphore de l’énergie interne de la pensée humaine. » (Présentation de l’exposition dans la revue Bordeaux Délices)

 Le symbole des trois singes revisité:

« Les trois petits singes ont été introduits par un moine Bouddhiste de la secte Tendai vers le 7ème siècle. A l’origine, ils étaient associés à la divinité Vadjra.
Mizaru (l’aveugle), Kukazaru (le sourd) et Iwazaru (le muet) exprime le message de sagesse suivant :
Je ne vois pas le mal

Je n’entends pas le mal

Je ne dis pas le mal »

ce que je traduirais volontiers par:

* je cherche à voir ce qui est positif

* J’entends d’une oreille sélective

* Je ne dis que l’essentiel

 

« Selon ce principe et si l’on respecte ces trois conditions, le mal nous épargnera. Ce fut également la devise de Gandhi qui avait toujours avec lui une petite sculpture des trois petits singes »

 Petit clin d’œil :

En visitant le blog de Fifi, cette photo ne pouvait que me faire penser  au symbole des trois singes :

http://aufilafil.blogspot.fr/2013/09/en-famille.html

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 Il suffit ensuite de passer le Pont de pierre, d’attendre la nuit,

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pour arriver, rive droite au pied des trois sculptures, figures à la lumière changeante su plus bel effet.

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  Leur position  me fait penser aux Stylites, en haut de leurs perches qui dans la solitude se tenaient loin des turpitudes humaines  du sol et plus près des dieux.

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Ici, point de prière pour se sauver ou sauver l’humanité mais la solitude et le silence. La vision sera toute différente de jour.

*

« La poésie est une solitude,  et nous sommes des moines qui échangeons des silences ».

                       JEAN COCTEAU

*

Mais aussi :

« Il n’est pas de poésie sans silence ni solitude. Mais la poésie est  sans doute aussi la façon la plus pure d’aller au-delà du silence et de la solitude. Elle ressemble en cela à la prière, pour celui qui peut encore prier. Pour le poète, la poésie occupe le lieu de la prière ; elle la remplace et, en même temps, la confirme ».

                         ROBERTO JUARROZ

***

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La présence voulue de ces trois personnages rive droite, faisant face à l’effervescence de la rive gauche, surplombant le Port de la Lune n’est pas innocente non plus.

On aperçoit de loin les trois poètes aux postures figées, y compris depuis la rive gauche,

l’un « se fait » sourd…

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l’autre aveugle…

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et le dernier muet.

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« Le vrai silence est au bout de mots

Mais les mots justes ne naissent

Qu’au sein du silence »

FRANCOIS CHENG

***

On aimerait se hisser sans bruit à leur hauteur pour lire sur leurs yeux, leurs lèvres ou leurs oreilles les messages écrits. Leurs forces s’unissent finalement en un seul personnage dont on suit l’évolution dans la méditation, afin d’arriver à  une maturité de la pensée  ou bien à l’inaccessible étoile.

*

 « L’univers est une catastrophe tranquille, le poète démêle, cherche ce qui respire sous les décombres et le ramène à la surface de la vie ».

                         SAINT-POL  ROUX

 

Plus que jamais vrai dans notre monde actuel, dans les jours sombres que nous vivons ; il est nécessaire de prendre du recul, de fuir l’excitation médiatique, de sentir le poids de la réflexion.

THE POETS, dans » la Llarga Nit », « in the Long Night » ne  sont-ils pas  proches, de  HOUSE OF KNOWLEDGE, Place de la Bourse,  aperçue depuis la rive droite:

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Ce sera notre prochaine étape.

***

« La poésie c’est une sculpture du silence »

GUILLEVIC

Il y a de la musique en toutes choses

♪ ♪ ♪ ♫ ♫

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« Il y a de la musique dans le soupir du roseau ;

Il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau :

Il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l’entendre. »

 LORD BYRON

♪ ♫ ♫ ♪

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♪ ♪ ♪

Il y a musique et musique

dans les mots et dans les mains

dans les pas et dans les pieds

dans la bouche et sur les sens

dans le ciel et dans le vent

dans la nuit et dans le noir

dans le temps et dans l’oubli

Tempo, tempo, deux croches noire

suspendue à notre portée

pour chanter siffler et lancer

de la musique à toute volée.

Ecoute mon cœur et ton corps

mon âme et ses je t’aime

sans drame, sans blâme

pour une blanche si blanche

dans la nuit noire

et le silence accroché à ma peau.

Il y a plus de musique dans mes gestes

que dans la houle du printemps.

Il y a plus de mots en maraude

que d’accroches au balcon de l’hiver

et le silence colore les blancs

à la marelle des sentiments.

Maïté L

♫ ♫ ♫ ♪

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♪ ♫ ♪ ♪

Au Jardin public : Invitation à la méditation

 

The Heart of trees, 2007, bronze, 7 figures, 99 x 66 x 99 cm

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Sept personnages assis sur de petits monticules, dans la position qu’adoptent souvent les sculptures de JAUME PLENSA.

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 Sept hommes, un chiffre magique à mes yeux pour une installation entre l’Orangerie et le Museum.

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♪ ♫

 Entre sieste à l’ombre des lettres, pique-nique et lieu de rencontre des passants il a fallu sept jeunes arbres, au milieu des canards.

♪ ♪

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♫ ♫ ♫

Arbres d’avenir, enlacés, embrassés, faisant corps avec les bras et les jambes des personnages tatoués de passions.

♪ ♪ ♪ ♪

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♫ ♫ ♪

Sept humains qui nous offrent leur peau de bronze, le nom des musiciens préférés de JAUME PLENSA dans une communion de l’homme avec la nature et la musique.

♪ ♫ ♪

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« La nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de vivantes paroles :

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers »

BAUDELAIRE/ CORRESPONDANCES

♪ ♫

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♪ ♪ ♪ ♫

Place Saint-Pierre :Notes, notes de musique

Ainsa I, 2013, acier inoxydable et pierre, 320 x 215 x 380 cm

Collection Mildred Lane Kemper Art Museum, Washington University in St Louis, University purchase, Art on Campus fund, 2013, USA

♪ ♫

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♪ ♪ ♪ ♪ ♫

« De la musique avant toute chose »

écrit VERLAINE dans son « art poétique ».

Même si parfois cette citation a été mal interprétée, elle accompagne ici les notes auxquelles s’accrochent les enfants et que font retentir les musiciens de nuit, sur cette place si animée. Ces derniers voyant le parallèle que j’établissais entre l’œuvre de JAUME PLENSA et mon goût pour leur musique, me donnèrent en partant une généreuse et chaleureuse accolade. La musique est un langage universel.

♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫……

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♪ ♪ ♫

Notes de nuit pour Marie-Neige

 

C’est pas Mozart pour un empire
Juste la lune à peine voilée
Simple retenue pour des humains si avides.
Les somnambules dans leur chemise humide
N’ont pas apprivoisé le sablier
Des heures éclatées à la pulpe de la nuit.

C’est pas Mozart, Pachelbel non plus
Juste la tendresse soudain sabordée.
On quitte ses rêves à reculons
à l’heure où le matin vient s’attabler
Dans les vagues des draps réchauffés
Où le réveil prend plaisir à sonner.

C’est pas Mozart, pas même un violon
Ni l’humaine voix de la flûte enchantée
Juste une petite mélodie de nuit;
Nos pensées invitées à valser
Au bras tendu de la moindre lueur
Une étoile pour paupières endolories.

C’est pas Mozart. Mais pourquoi pas?
Quand nos lèvres caressent les volutes bleuies
Des fumerolles de graves marais envahis
Par des iris jaunes grandis dans les reflets
De la lune grise tendrement voilée…
Juste quelques notes à peine envolées.

C’est pas Mozart pour un empire.
Mais pourquoi pas? Imaginez
Si la nuit vous invitait dans ses filets
à résonner vos rêves musique,
Des blanches et puis des noires
Sur l’oreiller, leurs joues à peine rosées…


Maïté  L
le 21/04/07

♪ ♪ ♫

Dans le cadre du soutien à l’organisation de l’exposition, le Casino-Théâtre de Bordeaux présente aussi une œuvre de l’artiste :

Silent Music  II, 2013: Silence et musique intérieure

acier inoxydable et pierre, 310 x 230 x 290 cm

♪ ♫

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♫ ♫

« Enfant, l’artiste(JAUME PLENSA) s’installait à l’intérieur du piano de son père pour sentir les vibrations des sons et de son propre corps. Silent Music II rend compte de cette expérience sensorielle silencieuse, avec cette figure humaine constituée de notes de musiques qui, comme les lettres d’un alphabet, symbolisent l’expression d’un langage universel et permettent à l’artiste d’engager un dialogue avec les peuples ».

♪ ♫

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♫ ♫ ♫

J’aime ce chant que nul n’entendra qui hésite
Entre le vent et la vitre entre le silence et le bruit
Ce chant d’âme à peine
Ou de feuilles qui font là-bas l’automne où personne ne va
J’aime ce chant des pas furtifs toujours comme si
Le moindre mot vers toi qu’on ose était un voleur que le jardin déconcerte
J’aime ce chant qui te cherche et se perd
Et se perd dans la forêt transparente des oreilles
Dans une ville à n’en plus finir de portes pareilles
Errante main mouvante qui n’arrive pas à saisir une chevelure dénouée
Navire avant de vivre évanoui

ARAGON/OFFERTOIRE

♪ ♪ ♪ ♫ ♫

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♪ ♫ ♪ ♫ ♫ ♪

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à suivre…♪ ♫

Marina, Awilda, Paula, Sanna, Nuria, Irma  et les autres :

Des jeunes filles à la mère à l’enfant…

« Seul le visage… »

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«  J’ai rêvé ma vie dans le corps d’une felle. »Femme »est un mot bien assemblé, le nom de tout ce qui s’assemble, fait corps et vient au monde. Le nom de ce qui n’est pas mémoire. Le nom de celle qui d’un rien tombe enceinte. Le nom de ce qui souffre chaque fois qu’il se sépare. Un nom courbe qui arrondit le temps. Le nom de la terre même qui nous porte, de l’eau où nous aimons nager et de l’air que nous respirons. Femme : celle qui de toute chose fait un enfant. »

JEAN-MICHEL MAULPOIX/ L’INSTINCT DE CIEL

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Au fil des lectures, j’ai aimé découvrir que JAUME PLENSA aime la poésie et notamment BAUDELAIRE. Ce fut donc l’occasion de relire  en partie ce poète afin de comprendre quels poèmes auraient pu l’inspirer.

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Mais consciente comme ANDRÉE CHEDID que

« Derrière le visage et le geste

Les êtres taisent leur réponse

Et la parole alourdie

De celles qu’on ignore ou qu’on tait

Devient Trahison

Je n’ose parler des hommes je sais si

Peu de moi… »

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J’ai laissé libre cours à mon imagination qui s’est chargée de faire le vagabondage entre divers poètes qui auraient pu aussi inspirer JAUME PLENSA. Certains poèmes m’ont accompagnée, ont resurgi à maintes occasions de hasard ou de rencontres même éphémères comme celui-ci :

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Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
VERLAINE

Mais de BAUDELAIRE, j’ai choisi sans hésiter :

À une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit! — Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?

Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!

CHARLES BAUDELAIRE. LES FLEURS DU MAL

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Il y a toutes ces femmes de la rue, ces inconnues plurielles qui gourmandes, avalent le temps en courant d’air, sans s’arrêter devant les statues de bronze et puis toutes celles qui se souviennent du visage lisse de leurs vingt ans, celles qui aimeraient s’entretenir avec JAUME PLENSA pour croiser les mots en poésie ou qui cherchent dans les prunelles de PAULA ou de SANNA les reflets de passion croqueuses de vie. Il y a toutes celles que ces femmes de bronze, d’encre ou de résine touchent au cœur parce qu’elles sont dans le  sillage de  LA FEMME dont le mouvement est amplement suggéré.

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« Entre l’instant vécu et l’instant à vivre,

S’inscrit notre visage éternel. »

ANDRÉE CHEDID/Tels que nous sommes

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Il y a tous ces dialogues entre hommes et femmes de la rue et les sculptures, ce chant entre la mère et l’enfant dans les estampes.

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…Ecoutons en silence  ANDRÉE CHEDID évoquer ce dernier tableau :

« Ma lande mon enfant ma bruyère

Ma réelle mon flocon mon genêt,

Je te regarde demain t’emporte

Où je ne saurais aller. »

ANDÉE CHEDID/ Brève invitée, à ma fille

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Et puis la nuit enveloppe la ville et les sculptures.

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Elle moule les femmes au visage de flamme

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comme une bougie qui leur dessinerait une aura.

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Dans leur grotte de lumière

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Elles ombrent le ciel

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Des fleuves lisses qu’épargnent les affres du temps.

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« L’homme qui combat avec armes et lanternes,

L’homme qui succombe, plaies et cavernes,

Renaît avril des batailles ,

Bleu des larmes, profonde fleur.

 

Seul le visage est notre royaume,

Son jour traverse nos nuits. »

ANDRÉE CHEDID : Seul, le visage

(à suivre)

 

 

 

« J’ai toujours été passionné non seulement par les mots , mais par la fonction biologique des lettres. Seules, elles ne sont rien, mais ensemble elles forment des mots, qui  ensemble, forment des textes. Une belle métaphore de la vie et de l’humanité ».

JAUME PLENSA

***

Dans le salon de l’Hôtel Rohan  (Hôtel de Ville)

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JAUME PLENSA est né à Barcelone et sa ville d’origine reste son point d’ancrage. Là-bas se trouve son atelier où se pressent assistants, fondeurs et ingénieurs.

Jamais aucune ville avant BORDEAUX n’avait accueilli une telle palette de ses œuvres.

 Avant de revenir en détail à ses sculptures prenant leurs quartiers d’été en plein air, nous ferons le détour par le PALAIS ROHAN (Hôtel de Ville) où JAUME PLENSA présente 11 MAQUETTES inédites. Actuellement, le salon où se trouvent les maquettes reçoit 1000 visiteurs par jour.

Petit détour aussi  par la GALERIE ARRÊT SUR L’IMAGE pour une partie de ses ESTAMPES ; ceci afin d’entrevoir le mystère dansant et poétique des phrases et des silhouettes dansant à tour de rôle.

Des estampes de la galerie Arrêt sur L’ image

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Pour en savoir plus :

http://www.galerie-lelong.com/fr/oeuvres-jaume-plensa-110-p1.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jaume_Plensa

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« Il faut penser de tout son corps écrivait Stéphane Mallarmé à Eugène Lefébure le 27 mai 1867. Tisser avec sa propre vie ces minces rideaux que sont les phrases. Une fine toile de sens et de sons. Solide et musicale autant que précaire. Et devenir alors soi-même, dans l’expectative de la chambre, pareil à cet insecte énigmatique et obstiné.

Ou pareil à la boîte en bois du violon dont les cordes vibrent.

Un poète est un instrument à cordes. Il suspend les accords de sa petite musique dans les angles morts de la vie »…

JEAN-MICHEL MAULPOIX/ L’INSTINCT DE CIEL.

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Les poètes

ne dorment que d’un œil :
La main sur la plume

la main sur le cœur
ils lissent les mots

leur ouvrent la voix

Leur donnent écho.

Les poètes

ne rêvent qu’à l’ombre de la noire
accroche de leur lit.

En marquant le tempo

D’un battement de cil

Ils apprivoisent les veines

Des carrières de sens.

 

Parfois, les poètes pleurent

sur les mots froissés
sur les non-dits, les ratés.
Juste avant de déposer

les mots d’un soir

sur l’oreiller mouillé.

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Les poètes

effeuillent  la lumière

Dans le tissé où perce leur moi.

Sur le fil, dans la danse 

d’un signe de leur main

ils rejettent au loin
l’ombre de la page blanche.

Maïté L

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Souvent l’été, BORDEAUX  au travers de diverses formes d’art offre un jeu de piste inédit qui permet de partir à la découverte des œuvres disséminées dans la ville.

Il y eut notamment OUSMANE SOW, BERNAR VENET et les VACHES.

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Cette année, du 27 juin au 6 octobre, la Ville est devenue la scène privilégiée d’un artiste catalan, mondialement connu : JAUME PLENSA.

Né à Barcelone, JAUME PLENSA est connu  pour ses œuvres monumentales, la  CROWN FOUNTAIN à Chicago, ou L’ÂME DE L’ÈBRE réalisée pour l’Exposition internationale de Saragosse en 2008.

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Après Rio de Janeiro, Salzburg ou le Parc de Yorkshire, les  sculptures monumentales ont pris place sur des places emblématiques de BORDEAUX ainsi qu’au Jardin Public. Parmi elles, quatre sont inédites : deux portraits féminins de 7 m réalisés en fonte de fer : PAULA et SANNA, SELF-PORTRAIT, une silhouette enveloppée dans une mappemonde ainsi que MARIANNE et AWILDA en acier inoxydable, faisant partie  d’une grande collection américaine

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Ajoutez à cela l’exposition remarquable de 11 maquettes dans l’Hôtel de Ville et une série d’estampes inédites présentées à la Galerie ARRÊT SUR L’IMAGE.

http://www.bordeaux.fr/e91819

 

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J’ai parcouru ces divers espaces à pied, et je  continue à les parcourir au gré de mes envies, de jour comme de nuit. Déjà, je ressens en moi la sensation de vide que laissera la fin des installations. Une des raisons de cet engouement vient du fait que JAUME PLENSA a préparé bien en amont cette immersion de ses œuvres à Bordeaux en venant s’imprégner à plusieurs reprises de « l’âme de la ville ».Il est venu « respirer » les lieux, a parcouru la ville à pied, a vécu au rythme de la pluie et du brouillard, a  mûri son projet ,en choisissant des petites places à taille humaine, où se tissent habituellement des liens de convivialité comme cela est parfaitement expliqué sur le site de Bordeaux.

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Il a voulu éclairer le quotidien, donner à voir la contemporanéité du travail de la sculpture au travers de l’évolution de sa démarche.

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Il s’ensuit un dialogue entre la pierre des façades, la minéralité des sols, le regard  du passant qui suit la haute envolée des personnages en bronze, en résine, en fonte, notamment les jumelles PAULA et SANNA, un lien qui perce les dentelles d’acier, d’inox pour suivre le ciel alors que résonnent les accords musicaux, les alphabets du monde ou les pensées profondes liées au langage terre à ciel ou ciel à quais, pierre à ciel ou bien arbres à chœur croque notes, croque mots… menant à la poésie, à la méditation, aux jeux de lumière, à la légèreté, voire à nous-même dans son auto-portrait dont on épouse la coquille en miroir, dont on voudrait épouser la beauté intérieure.

Tous thèmes confondus ne pouvaient que titiller ma sensibilité et mon émotion, l’imaginaire étant au rendez-vous, le souvenir aussi, dans la pierre d’AINSA, village espagnol près de HUESCA que j’ai visité à plusieurs reprises.

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Est-ce le passant qui regarde les sculptures ? Ou ces-mêmes sculptures qui nous renvoient notre image à travers les points de vue de la Ville à redécouvrir.

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Le nombre de visiteurs est tel depuis le dévoilement des œuvres que l’écho en retentit partout en France et dans le monde. Une onde de dialogue, une onde d’espoir, des moments apaisants dont je ne me lasse pas.

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C’est volontairement que certaines photos de mon parcours photographique intégreront les passants. Cela permet de donner une idée des dimensions mais aussi de la vie qui se crée autour de chaque sculpture, notamment avec la présence des enfants : cette vie que JAUME PLENSA appelait de tous ses vœux, malgré les interdictions normales : « prière de ne pas monter… »

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Je vous convie donc à un parcours multiple, parfois silencieux ou amusé, parfois vibrant ou digressant vers des écrits tant les écharpes de mots sont sans fin, éternellement régénérées dans des va-et-vient de l’esprit en marche.

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A suivre…

********************

2– Cap sur le phare ! Le phare se mérite !

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Car une fois parcouru le banc au sable tantôt mouvant, ou tassé et accrochant nos plantes de pieds avec ses vagues de sable, les rinçant dans les flaques laissées par la marée, il fallut se rendre à l’évidence : il allait falloir traverser une seconde étendue d’eau plus profonde que la première. Tout le monde ou presque se retrouva en slip, en caleçon et la traversée s’organisa : l’eau montait, montait, certains en eurent JUSQU’AU NOMBRIL : affaire de taille bien entendu, tout le monde ne mesurant pas 2 m !

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Il fallut convoyer à bout de bras,  « le précieux apéritif »  Bravo Jean-Marc !)et les appareils photo ! Les accompagnateurs nous « accompagnèrent », l’entraide fit le reste à l’intérieur du groupe car il fallait compter avec l’eau et les rochers, les creux et les bosses, le tout assez glissant ! Tout le monde fut à la hauteur du défi, avec le sourire. La compagnie avait prévu le petit canot de sauvetage pour les enfants et les personnes handicapées.

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Au retour du phare, la marée avait  encore baissé et la traversée fut bien plus facile.

Pluies abondantes, mouvements des marées, évolution du paysage marin, chenaux d’accès différent au phare, nous étions en train d’éprouver tout cela ce qui ferait de cette journée, une journée inoubliable.

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Encore 260 m de chaussée empierrée et nous étions arrivés devant les deux gardiens prêts à nous accueillir au pied du phare haut de 68 m, au cœur d’un bastion circulaire de 41 m de diamètre et de 8,30 m de haut,  dont la lanterne en haut des 7 étages a une portée de 40 m. Le phare a fêté ses 400 ans d’allumage en 2011.

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D’ailleurs, l’apéritif ne fut pas hissé dans les hauteurs…JEAN-MARC le confia aux dits-gardiens !

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Chacun fit la visite à son rythme,(souvent en slip trempé sous le ciré : même pas froid !) après une présentation du phare, et gravit les quelques 300 marches faciles menant à la lanterne.

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A mesure que nous nous élevions, le paysage tout autour devenait à couper le souffle.

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La lumière variait sans arrêt…

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La visite du phare terminée, pas de temps à perdre !La marée a ses impératifs(l’estomac aussi ? Promesse d’apéritif  en prime ?) Il fallut reprendre la chaussée empierrée, faire GRANDE TREMPETTE à nouveau, s’amuser des diverses réactions,

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maintenir l’apéritif hors d’eau et au bout de la traversée du banc de sable…faire sauter les bouchons ! Merci JEAN-MARC !

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prendre le temps de photographier les vagues de sable:

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Grâce au Zodiac, nous regagnâmes le bateau…et le pique-nique !!!!!!!!!!On entendit les mouches voler pas très longtemps certes !) tandis que notre capitaine continuait à nous éclairer sur l’Histoire de l’estuaire, ses épaves nombreuses dans les eaux d’apparence très calmes.

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Le bateau faisait route vers les côtes charentaises,

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Saint-Palais-sur-mer, le puits de L’Auture, le Pont Du Diable, Royan, Saint-Georges- de- Didonne, toutes les conques chargées d’Histoire,  Meschers et ses grottes troglodytiques, creusées dans la falaise et habitées encore aujourd’hui,

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Ces grottes naturelles creusées par l’érosion, dans les falaises de l’estuaire de la Gironde

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surplombent la mer à 20 mètres, sont truffées de cabanes à carrelets, cabanes de pêcheurs sur pilotis. Habitées dès la Préhistoire, les grottes ont, au fil du temps, servi de refuge aux pirates, contrebandiers, protestants persécutés.

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Nous allâmes jusqu’à Talmont et son église surplombant l’estuaire.

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Nous aperçûmes  aussi la balise signalant le naufrage du Condé et puis, surgit l’Arawak, venu de Bordeaux toutes voiles dehors.

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Ce bateau a un rôle bien particulier que j’évoquerai sans doute un jour, car ses croisières à but social ou bien consacrées à des malades atteints du cancer ou en rémission méritent d’être notées.

Je peux vous l’assurer, à un moment donné, surgirent  un, puis deux corsaires !

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Il était temps de rentrer au port après cette remarquable BALADE EN TOUT SENS qui restera gravée dans les annales. Nous retrouvâmes les carrelets irisés par la lumière resplendissante de l’après-midi.

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Pour ma part, j’avais, avec cette visite à Cordouan réalisé un rêve et je n’avais qu’une envie…recommencer la balade un jour ! MERCI  JEAN-MARC !

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Pour ceux qui seraient tentés par cette belle balade :

Quelques conseils : bottes inutiles, maillot indispensable, chaussures allant dans l’eau indispensables pour éviter de glisser sur les rochers et de  s’entailler la plante des pieds.

Quelques liens utiles pour se plonger dans l’ambiance :

http://www.phare-de-cordouan.fr/

http://www.cordouan.culture.fr/#/fr/annexe/intro

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/15/visages-de-lestuaire-debut-du-voyage/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/16/talmont-sur-gironde-au-bord-de-la-falaise/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/20/talmont-sur-gironde-la-ville-close/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/22/les-carrelets-ces-cabanes-du-reve/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/17/talmont-sur-gironde-fenetres-et-portes-sur-vie/

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***************photos M Ladrat pour la plupart, JLADRAT pour quelques autres.

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le phare tel que nous ne le verrons pas,extrait d’affichage dans le phare

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DÉBUT JUIN…

1–6 heures d’aventures entre mer et estuaire au départ du port de Meschers ( Charente maritime).

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Il avait plu très fort toute la journée précédant LA BALADE A CORDOUAN, la température était basse  et nous n’étions pas franchement optimistes. La balade avait été maintenue car la météo marine nous promettait des éclaircies et les conditions d’une navigation correcte.

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Nous étions tous partis habillés de « pelures d’oignons » superposées, nous permettant de faire face à toute éventualité allant du froid à la pluie en passant- pourquoi pas- par le soleil !

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La barre de nuages menaçants disparut miraculeusement à 5 km de MESCHERS,  puis se révéla à nos yeux incrédules une matinée ensoleillée dont nous avions perdu jusqu’au souvenir !

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Bientôt toute la troupe joyeuse fut prête sur le port de MESCHERS pour l’embarquement à bord du bateau de la compagnie « CÔTE DE BEAUTÉ ».

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La balade était organisée Par la MAISON DES CINQ SENS et JEAN-MARC GRUARD, notre animateur de BALADES EN TOUT SENS. Nos accompagnateurs consultés nous annoncèrent DE L’EAU JUSQU’À  MI CUISSES mais tout le monde –ou presque- crut à une blague. Ceux qui avaient déjà fait cette balade il y a quelques années avaient le souvenir de l’eau à mi mollets.

Parmi mes pelures d’oignon, j’avais glissé un maillot  au cas où….

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Mais pourquoi le phare de Cordouan ?

Le phare de Cordouan dont le projet de reconstruction a été décidé en 1582 sous Henri II sera approuvé de façon plus ambitieuse par Henri IV en 1593, comme symbole solide de la monarchie face aux éléments ; la monarchie se dressant contre les vents et marées de l’Histoire. Haut de 20 m, il fut bâti circulairement et selon une inspiration religieuse qui lui confère une existence sacrée, des références antiques par rapport au phare d’Alexandrie et aux mausolées d’Auguste et d’Hadrien.

Les parties hautes ayant disparu ce sont les deux étages du bas qui mériteront toute notre attention avec l’appartement du Roi et la chapelle au-dessus avec le buste de Louis de Foix, ingénieur.

A partir de 1780, ont lieu des travaux de restauration et de surélévation pour améliorer la portée de la lanterne. Toutes les parties hautes au-dessus de la chapelle sont détruites.

Le nouveau phare, surplombant les eaux symbolisait désormais le Siècle des Lumières.

Pour en savoir plus, lire l’article de JACQUES PÉRET, professeur d’Histoire à L’Université de Poitiers.

http://www.lacotedebeaute.info/article/phare-de-cordouan—soleil-en-mer,51.php

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Une fois quitté le port de Meschers et ses carrelets, nous aperçûmes rapidement au loin LE PHARE DE CORDOUAN situé en pleine mer, sur la commune du VERDON-SUR-MER ( GIRONDE)à 7km de la côte.

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 Nous partîmes en direction des côtes girondines, apercevant tour à tour le phare de Grave abritant une exposition consacrée au phare de Cordouan, les installations portuaires du Verdon,  la Pointe de Grave . Notre route croisa celle d’un gros pétrolier et surprit l’envol des cygnes. Un Zodiac nous rejoignit en cours de traversée et vint s’accrocher à l’arrière du bateau. Il se révéla précieux par la suite !

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La traversée fut tranquille-ça ne bougeait pas trop- animée par notre capitaine de la compagnie » CÔTE DE BEAUTÉ » qui se révéla être un fameux conteur. Traversée tranquille, mais ne pouvant, pour ma part que regarder loin, très loin à l’horizon, je déléguai pour le temps de la traversée  l’activité photos-mémoire

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Lorsque notre capitaine nous annonça qu’était venu le temps de se  préparer à quitter le bateau , de laisser le pique-nique initialement prévu sur le banc de sable, qu’il fallait se dénuder pour avoir de l’eau…À MI- CUISSE, tout le monde commença à remonter les pantalons, menaçant de faire garrot !. Même pas peur…mais petit étonnement tout de même ! Et début du premier fou-rire.

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Lorsque le bateau s’immobilisa près du banc de sable, nous passâmes sur le Zodiac et descendîmes dans l’eau…jusqu’à MI- MOLLET !  Tout va bien !

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L’eau à 16 ° n’était pas froide sauf pour quelques irréductibles qui criaient : « c’est froid ! c’est froid ! »….

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Il n’y avait pas un souffle de vent, le soleil était entre deux.

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JEAN-MARC GRUARD, rassembla toute la troupe, impatiente d’arriver  rapidement au phare. C’est encore loin, dis ?

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Il avait avec lui le « précieux apéritif » qui serait coûte que coûte pris après la visite du phare sur le banc de sable.

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Comme vous pourrez le constater, en plus de veiller sur nous, il veilla sur le précieux sac contenant le doux breuvage qui fut de toutes les aventures !

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                                                             A suivre…

Dimanche 2 juin !…

L’entraînement à la course continue…

Sur le site de la Fête du Fleuve consulté très régulièrement, le départ du Cauhtémoc était annoncé pour le lundi 3 juin en début d’après-midi. Je voulais ab-so-lu-ment y assister tout  comme j’avais rêvé quelques années auparavant d’assister au départ du Belem dès que mon activité professionnelle me le permettrait.

 Nous étions donc sur un tout autre projet le dimanche, qui nous mènerait loin du Cauhtémoc.

Dimanche ,13 h…

Repas pris sur le terrasse, méritant d’être noté tant les beaux jours sont rares et éparpillés dans la saison ; préparation pour partir vers d’autres horizons …quand, en jetant un coup d’œil aux dernières nouvelles, avant d’éteindre l’ordinateur, je lus que le départ du Cauhtémoc était imminent, entre 13h 30 et 14h probablement !

information lue en ces termes:

« Fête du Fleuve : le « Cuauhtemoc » quitte Bordeaux en début d’après-midi: Le pont Chaban-Delmas se lèvera aux alentours de 13 h pour le laisser passer »

 

J’en restai baba ! Il était 13het des poussières, j’avais lu le matin-même que Le Cauhtémoc prolongeait le temps des visites à bord tard le soir pour satisfaire les nombreux visiteurs et soudain, revirement,il partait !

Tout d’abord, durant quelques secondes, je crus à une blague ! Une mauvaise info ! Le site de la Fête du Fleuve affichait toujours le départ pour le lundi à 14h…Sur le quotidien Sud-Ouest en ligne il était dit qu’en raison des difficultés dues au débit du fleuve et à tout ce qu’il représentait de dangers potentiels, le Cauhtémoc avait choisi d’avancer son départ : tout cela était plausible .

 13h05 …Le Cauhtémoc part bientôt ! à 13h 30 les marins rejoindront la mâture pour la parade finale !!!!!!!!!!!

 Que faire ? Téléphoner à l’Office de tourisme un dimanche ?y aller en vélo ? mais que faire des vélos ensuite? Bottes de sept lieues introuvables !Tapis volant aussi ! En moins de temps qu’il ne faut pour vous l’écrire, la décision est prise : nous tentons !

13h 15…Nous partons, attrapons le 1er tram au vol, le 2 ème aussi. Jamais nous n’avons vu un tram avancer aussi lentement alors que la voie est libre le dimanche après-midi ! Arrivés à l’arrêt « Quinconces », nous descendons en toute hâte car mon mari aperçoit les premiers marins monter le long des mâts !

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 Une longue ligne droite : le Cauhtémoc en point de mire…Et la course commence  sous les arbres, tout en effectuant les réglages en urgence de l’appareil photo !

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13h 35 :Arrivée sur les quais :course accomplie sans m’emmêler les pieds !

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Heureusement il y a suffisamment de marins sur le trois-mâts pour que nous puissions les voir monter, les voir s’installer sur les vergues, accompagnés par la musique.

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Lorsqu’ils seront tous en place, nous reprendrons les jambes à notre cou pour ne pas être gênés dans nos photos, par le « Quest for Adventure »  que le Cauhtémoc saluera plus tard au passage.

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Favorisés par l’effet de surprise du départ précipité du Cauhtémoc, nous trouvons facilement  une place près de la rambarde à mi-chemin entre le trois-mâts et le Pont Chaban-Delmas.

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14h:Le spectacle n’aura pas duré pas longtemps. Comme à son habitude le Cauhtémoc sera à l’heure ! On ne badine pas dans l’armée mexicaine et de toute façon, le départ d’un navire quittant Bordeaux doit s’effectuer exactement 2 heures avant la marée haute afin de gagner l’estuaire et l’océan dans de bonnes conditions.

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Le remorqueur l’assiste puis rapidement s’écarte. Il viendra se placer aux côtés du trois-mâts et peu avant le passage sous le Pont, se placera derrière lui.

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Un dernier coup de corne et bon vent !Au revoir Le Cauhtémoc !A bientôt!

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Evidemment tout cela  me fait réfléchir…

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Ce ne sont que des hypothèses mais…

La ville souhaitait garder le Cauhtémoc à quai jusqu’au lundi, la Fête du Fleuve se terminant le dimanche soir.

Le Cauhtémoc a un haut pouvoir d’attraction auprès des adultes et des enfants : il a reçu beaucoup de classes à son bord ; nous avons pu le constater nous-mêmes.

Les voiliers partis la veille, Le Cauhtémoc partant le dimanche après-midi, la Fête n’avait plus la même saveur…Donc a-t-on l’info…mais de façon confidentielle ! Ou est-ce une négligence de mise à jour sur le site de la Fête du fleuve ?

Je ne connais pas grand-chose à la marine, mais n’allez pas me faire croire qu’un bateau de cette importance, avec la rigueur dont il a fait preuve à chaque étape n’avait pas prévu de partir !Il connaissait depuis la veille et le départ de la Solitaire les conditions de navigation sur la Garonne.

Sur le site de la course du Figaro…j’ai pu constater rétrospectivement que le départ du Cauhtémoc était fixé au 2 juin, l’info publiée le …28 mai.

Dommage pour tous ceux qui auraient pu venir nombreux assister au départ du Cauhtémoc !

Ainsi se termine mon reportage que j’ai bien failli ne pas mener à son terme ! La chance heureusement est parfois au rendez-vous !

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Maïté L

 Dans la nuit du samedi 1er juin au dimanche 2 juin

« Feuilles de jour et mousse de rosée,

Roseaux du vent, sourires parfumés

Ailes couvrant le monde de lumière

Bateaux chargés du ciel et de la mer

Chasseurs des bruits et sources des couleurs »

                                                                             PAUL  ELUARD

Nous n’étions pas à Bordeaux pour voir le feu d’artifice, mais au retour de notre virée, nous avons fait un grand crochet, non prémédité, pour apercevoir le Cauhtémoc de nuit. L’apparition du bateau fut à la hauteur de nos attentes.

 La rive droite, lorsqu’on s’éloigne du Pont de pierre est bien sombre : Nous apercevons  un groupe de grands buveurs reconnaissable au nombre de bouteilles vidées, dont nous nous écartons prestement. Nous préférons nous approcher d’un photographe venu comme nous contempler la rive gauche depuis La Bastide où l’on a le meilleur point de vue sur le Port de la Lune.

L’approche progressive du trois-mâts nous mènera près de lui. Une fois passé le Pont Chaban-Delmas, la foule amassée pour le feu d’artifice ayant déserté les lieux, les quais sont paisibles ; nous pourrons au mieux profiter du spectacle du bateau éclairé, spectacle dont j’aurai du mal à me détacher, je l’avoue.

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Rive droite :

Dans l’herbe mouillée

Du bout du doigt suivre le liseré des lucioles

 Qui montent, descendent sans bruit au loin.

Sur l’autre quai, les toits blancs éphémères et

 Suivre  La Barque immobile et puis s’approcher

Du fleuve roulant sa charge, ses paquets.

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La brise et le vent de roseaux affleurent

Cheveux dans le cou, cache-cache entre les bosquets

Le noir en trombe d’arbres déchiquetés,

Les bouillonnements faisant flots  vers l’estuaire.

Tous feux éteints les eaux cuivrées ou

Le Pont de  pierre en arches, moi  suspendue aux fils de  la nuit

Aux fils de la ville, à ses lampes-tempête, ses lanternes élevées.

 

 

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La colonne des Quinconces et ses ailes vertes

D’insecte livré à l’asphalte loin des herbes sèches

Chaque pas nous rapproche de la communion

De l’immobile danse et de la courbure de la coque.

Il est déjà 1h 30 ou plutôt  2h,le temps ne compte plus

La morsure de la nuit, du froid se glisse sous la chemise

Au plus près du rêve qui palpite et s’imprime recto verso.

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Rive gauche :

Il est là : En majesté les voiles à demi-relevées

Ses belles d’aventures aux jupons de pervenche

Retroussées  loin des hautes cheminées,

Les mâts et les drapeaux, pour ne jamais oublier

Dans le fracas des bordées, qu’un bateau à quai

 A des fourmis dans la proue,  et des envies de marées.

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« La nuit se baigne dans les puits

 Le risque de mourir s’annule

Comme deux des chiffres zéro

Une mousse de bleuets

A blanchi jusqu’à la corde

La grand’  voile de couleur »

                                         PAUL ELUARD

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C’est sa dernière nuit à quai

Mais je ne le sais pas encore…

Je l’apprendrai quelques heures plus tard et…

Ce sera encore une fois de plus…la course..à suivre !

Maïté L

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« Oui, ce soir, dans le silence

              De la nuit

Le monde sans fin, sans bruit,

              Se balance »

FERNAND  GREGH