Et ce qu’elles m’inspirent…

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Cabanes d’enfance

Cabanes de vacances

De solitaires errances

Cabanes d’eau

Loupiots dans les roseaux

Blottis dans leur nid comme des oiseaux

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Cabane se pare de brande ou de fougères

A l’orée de la forêt usagère

 Se cache un petit pied-à-terre

Nous portons tous en nous

Nos rêves de bâtisseurs fous

Nos repères de petits filous

De cathédrales éphémères

De grottes bâties sous la mer

Dont nous serions propriétaires.

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Même dans un carton

Où faire le dos rond

A en perdre l’horizon

On peut quand même naviguer

Et cultiver ses visées

Vers des contrées inexplorées

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Se raconter des histoires

Remplir son quotidien d’illusoire

Depuis son observatoire

S’isoler en pleine nature

Du temps qui passe n’avoir cure

Vivre au ras de la verdure

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Compter ses trésors, ses bouts de ficelle

Perché dans les arbres-nacelles

 Au bout  du bout de l’échelle

Et dans la chaleur du foin

Etre tout près, laisser croire qu’on est loin

Prendre les étoiles et la lune à témoin

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Avec un marteau, des planches et quelques clous

Un pinceau,  un drap, le tout sens dessus-dessous

Jouer les loups de mer un drapeau à la proue

Il ne manque que quelques mots

Dans cet écheveau de possibles, un scénario

Un seul, pour jouer à si j’étais un héros.

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Toutes ces cabanes-ci sont très sérieuses: ostréicoles: pour cultiver les huîtres dit-on. Je vois aussi qu’ici on cultive un art de vivre: le vélo et le barbecue, les grandes tablées, les rires et le bon temps sont au rendez-vous d’un dimanche après-midi au bord de l’eau.

Les souvenirs de cabanes, j’en ai quelques uns, au milieu de tous ces mots accompagnant le petit port charmant de Biganos.

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La couleur préférée de Sarah Bernhardt était le violet et j’ai retrouvé cette couleur particulière dans l’église Saint Eloi, près du port ostréicole où elle aimait à déguster des huîtres, puisqu’elle habitait tout près.

Elle a séjourné durant deux ans dans la station car, après avoir été opérée à la clinique Saint Augustin de Bordeaux, elle devait rester à proximité pour un suivi de sa convalescence.

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L’église romane Saint Eloi et son clocher indépendant jouxtant l’abside ont été construits au XI ème siècle/XIIème siècle.A noter une fresque gothique du XV ème siècle dédiée à Sainte Quitterie. De magnifiques vitraux lui donnent, avec le soleil cette coloration presque irréelle, comme celles d’un arc-en-ciel posé sur la plage.

L’église Saint Eloi était sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

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«Andernos, quelque soit la promenade que l’on fasse, on est entouré de beauté »

Sarah Bernhardt.

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http://hommage.sbernhardt.free.fr/

 

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Au jardin du ciel

elle clignait à tout cœur

La rose trémière

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« Baiser ! Rose trémière au jardin des caresses ! »

Paul Verlaine

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Notre chemin revient souvent par ici, comme se déployant en éventail, entre les cabanes du port ostréicoles d’Andernos. Au cours des années, nous avons vu ce petit port évoluer vers des normes européennes avec ses cabanes aux couleurs gaies et ses hangars normalisés. Mais toujours nos pas sont attirés par  ces espaces fleuris au ras de l’eau, ces professionnels de la mer, les tuiles chaulées et parfois dans le ciel bleu d’arrière saison les  vols d’oies sauvages en partance vers d’autres territoires.

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Fidèle,

une pinasse de terre fleurit chaque année de ses filets treillis dispensant un peu d’ombre aux belles épanouies.Elle a fini sa course mais nous rappelle que d’autres évoluent au gré de la marée et rentrent chargées du fruit conjugué de la mer et des hommes: pour combien de temps encore?

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La vigne court

tout semble pousser avec amour sur des cailloux, de la grave et si peu de terre dans cette contrée d’eau. Voulez-vous un peu de bleu sur ces portes attendant leurs parqueurs?

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Le village ostréicole est situé près de l’église Saint-Eloi, tout près des vestiges gallo-romains . Il n’est donc pas étonnant que ce lieu nous attire. Les romains avaient du goût et connaissaient déjà les bienfaits des lieux pour la santé. Cela me paraît à la fois magique, envoûtant comme ressenti. Il y a de nombreuses années aussi que l’on venait en nombre remplir les bouteilles d’eau à la source: il se disait que c’était la même nappe que l’eau des Abatilles.

Dans les milieux branchés, vous entendrez rarement parler d’Andernos. On préfère « le Ferret » avec le Bassin, la mer et la piscine: qui peut le plus, peut le moins.

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Juste un peu de lumière d’un soir: l’immobilité apparente du temps qui passe. Compter les minutes de sérénité au gré de la marche en front de mer sur 2 km. Rien qu’un peu de vent et le luxe de s’arrêter au gré de ses envies.

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Sur un tableau de Cerise-Marithé(65×46), un prolongement en mots.

Mes remerciements vont à celle qui sait donner des couleurs à mes rêves.

http://cerisemarithe.wordpress.com/

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La Vague

 Intrépide elle frémit

 Comme en liesse

Vient à la rencontre

Du ciel limpide,

Comme timide.

 Elle creuse

Façonne les parois

Du vertige,

Attise  son élan, joue ses gammes

Tout en nuances.

Elle danse

Toujours plus haut, la gueuse.

Dans sa main de rosée, coquille boudeuse

Elle jette ses lèvres et des baisers plume,

D’écume.

Sitôt née, elle dit adieu

De son corps de féline moisson

Souple, joyeuse et nacrée.

Tendue vers le ciel jaillit la tentation

En échos diaprés.

Le sel goutte à goutte réveille la clarté

D’aurore

Venue pour  la chevaucher en

Ailes au cœur de pierre

La belle précieuse.

La Vague

Elle surgit à sa guise

Jamais aucun humain ne l’a prise

Jamais, dans ses mains il ne l’a tenue.

Elle s’élève jusqu’au paroxysme

Et puis se fond en glissant dans l’oubli.

La suivante sera plus sauvage, plus rugissante

Ou plus docile, plus captive

Plus ensorceleuse aussi.

Les forces abyssales  ou célestes

Garderont la mémoire  lilas de la lumière

Et le parfum du  sable mêlé aux frissons

Des profondeurs  vertébrées d’émeraudes.

Elle va, elle vient

Vague après vague

Elle divague

De ciel en mer

La Vague

L’unique

Celle de l’instant.

Maïté L

Couvent des Annonciades/ Bordeaux

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Taguée par Lali, tout simplement, je joue le jeu de La Femme de La Renaissance.

 

Et là…me voilà bien embarrassée car je la voudrais un peu rebelle, éprise d’art et bien de son temps.

Non, je ne peux choisir Aliénor d’Aquitaine puisqu’elle est née bien avant. Je me languis de cette infidélité historique: que ne sont-ils nés quelques années plus tard elle deux fois reine  et ses troubadours.Je suis plus familiarisée avec le Moyen-Âge pour tout vous dire.

Non je ne peux choisir la reine Margot et son château de Cazeneuve en Gironde, lieu où elle cachait ses amours au roi Henri IV dans les souterrains et au bord du ruisseau:née  trop tard! Pourtant je vous assure que ce personnage aurait été digne de la Renaissance.

Mais j’irai donc du côté de Lyon et je choisirai…une poétesse, jeune qui s’est consumée d’amour et dont la chandelle des ans s’est bien vite éteinte. Je veux citer PERNETTE DU GUILLET(1520 ?-1545) .

Dames, s’il est permis

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Dames, s’il est permis
Que l’amour appetisse
Entre deux coeurs promis,
Faisons pareil office :
Lors la légèreté
Prendra sa fermeté.

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S’ils nous disent volages
Pour nous en divertir :
Assurons nos courages
De ne nous repentir,
Puis que leur amitié
Est moins, que de moitié.

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Se voulant excuser,
Que leur moitié perdue
Peut ainsi abuser
Tant qu’elle soit rendue :
La loi pour nous fut faite
Empruntant leur défaite.

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Si j’eusse été apprise
Comme il fallait aimer,
je n’eusse été reprise
Du feu trop allumer
Qu’éteindre j’ai bien su,
Quand je l’ai aperçu.

***

Ne nous ébahissons
Si le vouloir nous change :
Car d’eux nous connaissons
La vie tant étrange,
Qu’elle nous a permis
Infinité d’amis.

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Mais puis qu’occasion
Nous a été donnée,
Que notre passion
Soit à eux adonnée :
Amour nous vengera,
Quand foi les rangera.

(Chanson V)

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Elle rencontre MAURICE SCEVE au printemps 1536 ; il a trente-cinq ans et elle seize. Elle devient son élève. Leur amour impossible devient la source d’inspiration de ses poèmes, publiés post-mortem par son mari en1545 sous le titre Rymes de gentille et vertueuse dame, Pernette du Guillet. La plupart de ses vers ont été écrits pour être mis en musique et chantés. Quant à MAURICE SCEVE il publie Délie, un recueil de poèmes qu’il lui dédie sans la nommer.

PERNETTE DU GUILLET est morte à 25 ans, de la peste; hélas.

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MAURICE SCEVE a écrit ceci: quel sublime aveu qui me va droit au coeur:

Plutôt serons Rhône et Saône déjoints

Que d’avec toi mon cœur se désassemble;

Plutôt seront l’un et l’autre Monts joints,

Qu’avecques nous aucun discord s’assemble;

Plutôt verrons et toi et moi ensemble

Le Rhône aller contremont lentement,

Saône monter très violentement,

Que ce mien feu, tant soit peu, diminue,

Nique ma foi décroisse aucunement.

car ferme amour sans eux est plus que nue.

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Romantique moi? Peut-être…Peut-être…

Mais contente de trouver une belle romance, une poétesse dans ces ans où elles ne fleurissaient guère en nombre et puis

Je passe le flambeau du tag de la Femme de la Renaissance à Lautreje et à Maria-D ainsi qu’à Cerise-Marithé.

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Pour en savoir plus sur Pernette Du Guillet, rendez-vous ici

chez EUTERPE. Elle lui avait consacré un billet il y a un an.

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                      Le Rêve

« Bulles de temps. bulles légères. A peine un souffle et l’eau se gonfle de secret, se détache, s’envole. A peine un souffle, et la mélancolie part en voyage. Un peu plus haut, les frontières s’effacent, un peu plus loin. Les peines s’apprivoisent dans l’espace. La terre devient bulle et la bulle une terre. »

PHILIPPE ET MARTINE DELERM

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MON  RÊVE

De mon  voyage sans valise

Au  bout  d’une terre promise,

 Mes pas semblent effleurer  le sable

Aux contours impalpables.

Vibrations d’été…

 Parfois,  dans la clarté tissée

 De fils d’or et d’or blanc,

 S’élèvent les frémissements

De mon ombre sur la voie de l’éclat.

 S’enroulant de-ci de-là

Autour de la ligne d’horizon,

Ou surlignant mes désirs d’évasion,

Au loin les eaux pétillent

 De leur saveur menthe ou bien vanille.

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« Il rêve, il a l’esprit perdu dans le monde incompréhensible.On le voit souvent seul au sein des foules actives, courbé sous des retours, son mystère et ses larmes. Soit qu’il songe au passé d’une vie qui s’effeuille et tombe, mystérieuse, inconnue, sur son corps qu’elle opprime, soit qu’un tourment l’accable,soit qu’un mal d’infini l’élève encore au faîte des aspirations humaines, à l’extrême désir des heures suprêmes et inespérées, il rêve, il rêve toujours. Il a les yeux fixés sur les plus beaux nuages et regarde, sans cesse, du plus haut de ses songes, l’éclat immaculé d’une merveilleuse féerie. »

ODILON REDON/ NOUVELLES ET CONTES FANTASTIQUES

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Peu importe aux amoureux de ces paysages que l’eau se retire si loin;il y a toujours un filet d’espoir venant vers la plage, un chenal qui capte le regard, s’accroche à la promesse qu’ELLE reviendra.Je me souviens de l’étonnement d’un ami venu de très loin qui n’en revenait pas de voir ces étendues de sable,de vase et de prairies aquatiques mises à nu, semblant propulser l’esprit à travers ces contrées immobiles. Il y a toujours ceux qui cherchent refuge dans les ombres et sous les pins agités par la brise. Et puis il y a ceux qui ne résistent pas et qui chargés de seaux et d’épuisettes s’en vont à sa rencontre , là-bas où glissent les bateaux.Souvent leur chemin passe par la vase et on les reconnaît à leurs pieds noirs et leur maillot maculé de boue.

Les QUINCONCES, c’est un peu de tout ça, au bout du sentier blanc et des prunelles.

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 LES QUINCONCES

Foi de mouette planante,
ou d’hirondelle, frôlant
la basse langue de terre.
Accrochez des virgules de ciel bleu
parsemant le sable blanc.
Les voiles au loin et les cygnes
glissent sur la marée.
Minuscule plage sauvage,
à écouter les clapotis
des vaguelettes, crevant
sur les touffes d’herbes salées.
La tête renversée sur l’été,
Abandonnée dans le ciel bleu,
Découpant la cime du pin
Chargé de pommes vertes,
De pommes sèches.
Vent frais du soir,
sur simple peau d’orange.

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 » Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! »

LAMARTINE

 

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« Battements d’ailes de feu

Au-dessus des battements de vagues-

Soleil…Soleil. »

GUILLEVIC

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Voile noire, voile blanche

Voile pas si noire, effet lumière

Voile noire est passée

D’un port au suivant

Zébrant les flots

Et la marée montante scintille

Scintille sous la brise.

 Immobile Voile blanche

Semblant dompter les clapotis

Immobile bateau faisant

Des ronds sur l’eau.

Sur la scène de l’été

Pianotent les reflets

Les roseaux s’égrènent

La mer fait le gros dos

Et les poissons viennent toucher

Le bout de la terre endiablée

Par l’ombre des pins

Et les sentiers.

Voile noire, voile blanche

Ont glissé et sont rentrées

Le soir s’en est allé le long de la digue

Chercher un dernier instant à flâner

Le long des cabanes où affluait

Le fruit de la journée à écailler.

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***

Ce jour-là sur la plage des Quinconces, la marée s’appliquait à peigner les roseaux, toujours dans le même sens: ça montait sans à-coups, ça clapotait sans effrayer ni les roseaux, ni les passants; ça poussait vers la plage et vers les pins; ça semblait si naturel.

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Restait l’épine dorsale des roseaux et les vaguelettes qui leur grattaient le dos.Comme ça, tout simplement. Avec l’air de ne pas y toucher. Avec l’assurance tranquille d’un temps réglé sur quelques heures. Qui jamais ne s’épuise à recommencer son travail de marée, de lune, de sable et de soleil. Sous les yeux fascinés des rêveurs.

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Il faut malgré tout écrire le mot FIN,pour ce soir; même avec des roseaux qui tremblent dans les flots et ne savent que faire de leurs plumes.

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Toujours au même endroit, les mots, les flots et les voiles, sur le Bassin, à Andernos

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Sur fond d’été retrouvé

Impassibles les cygnes se laissent porter

Les roseaux sont coiffés

De plumes parsemées

Qui attendent d’être libérées

Par les eaux rampantes de la marée.

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« Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la terre

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Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leur cœur est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse … »

Françoise Hardy

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Chez nous

Ils savaient qu’ils pouvaient entrer

Pour déposer leurs bagages

Et de leurs soucis se délester.

Cependant

Certains ont bien vite oublié

Les longs mois à se refaire une santé

Ils ont pratiqué la politique de la terre brûlée.

Qu’importe !

Je n’ai jamais vraiment voyagé

Cherchant au cœur des reflets

A percer l’intime et l’humanité

Dans les yeux des êtres rencontrés.

Mes amis des lointaines contrées

Je ne vous verrai peut-être jamais

Et pourtant vous m’ êtes familiers

Depuis de nombreuses années.

D’autres  avec nous aiment toujours à partager

Le gîte, le couvert et les paysages

Ils sont toujours là en filigrane, en pointillé

Nous avons fait un sacré bout de chemin ensemble

On ne l’oubliera jamais.

Pas de rancœur, la sagesse l’interdirait

Mais des pages tournées…

Ainsi vont des saisons les trajets

La terre n’arrête pas de tourner.

Aujourd’hui, la maison est vidée

Tous les oiseaux s’en sont allés.

On n’entend plus bruire dans l’été

Les rires de la jeunesse encanaillée.

D’autres viendront cueillir l’harmonie de pensée

Sur les chemins d’Aliénor, d’Aquitaine et des marées.

Et si le destin avance solitaire désormais

Ce n’est que juste pendant des heures affairées.

Sur le tableau blanc restent les lettres assemblées

De l’amitié, la vraie qui ne cherche pas à dominer.

Il y aura toujours de solides amitiés

Que seule la mort viendra briser.

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Comme la marée sans cesse coud et découd ses colliers d’algues, modifie les paysages, les chemins serpentent; faits de fausses routes et d’avancées sablonneuses, de traces et d’indices au royaume des oiseaux de passage. Entre Andernos et Arès, quelques pas tranquilles  à recueillir des images, des mots, des souvenirs;et si le vent ramène vers nous le bruit des plans d’eau surpeuplés, c’est pour mieux nous faire apprécier le calme de ces lieux

Maïté L

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Les fêtes intimes d’une amitié éprise du même langage, la marche côte à côte sur le sentier des étangs où chacun suspend son pas aux rumeurs amoureuses des oiseaux

Louis-René Des Forêts/ Ostinato

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Entre le ciel et nous  

Les lampions du soleil

Rouge treillis infranchissable

où les plans d’eau refuge

peaufinent la vie

les cris des mouettes

le calme

solitaire

aussi.

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L’aigrette garzette

Et les cigognes venues en voisines

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Un instant parmi tant d’autres sur le sentier du littoral

au Domaine de Certes

pas à pas et photos mots à mots: Maïté L

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Domaine de Certes, au bord du Bassin

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« Tout ce qui ne peut se dire qu’au moyen du silence, et la musique, cette musique des violons et des voix venues de si haut qu’on oublie qu’elles ne sont pas éternelles »

Louis-René Des Forêts/ OSTINATO

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Géo-graphiquement l’absence

Les lignes parallèles infranchissables

Le ciel comme boussole vive

Et ses messagers les nuages

L’imaginaire ombre et soleil

Orfèvre dorant le pourtour

D’un trait fin peut-être,  enfin le sourire

Entre ciel, terre et eau

Le regard aimanté pour

Ne pas perdre le sud et l’ouest

Où se couchent les incertitudes

Parfois plus terre que ciel pluie de fer-blanc.

Mettre les pas dans les dialogues d’ oiseaux

Et l’oubli de la condition de mère

Jetant au vent des lambeaux de roseaux

Un jour sur le plateau de Gergovie

Là-haut le père et l’enfant

Mêmes cirés bleu marine sur les monts

Aux herbes folles, absence de bateaux,

Inaudibles pas, vision fugitive, frêles tentatives de l’être

Toute parole inutile, sifflements vengeurs de l’Histoire.

Mirage aux heures des sentiers tracés

Au bord des pieux iodés ; l’eau, avec la marée

Clapote et emporte au loin les pans immobiles

Du passé retiré dans les limbes de l’enfance.

D’autres Géo-graphies viendront

Sur les pas incertains courant à l’aventure

D’autres destins croisés, des petites mains potelées

Cueillant le sud au détour d’un sentier

Où fleurit la Celtitude

Où les mûres rappellent  l’été

Les senteurs légères d’une vie à inventer.

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Photos Maïté L et les mots jetés au vent aussi.