Il y a de la musique en toutes choses

♪ ♪ ♪ ♫ ♫

DSC_4989

« Il y a de la musique dans le soupir du roseau ;

Il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau :

Il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l’entendre. »

 LORD BYRON

♪ ♫ ♫ ♪

DSC_4984

♪ ♪ ♪

Il y a musique et musique

dans les mots et dans les mains

dans les pas et dans les pieds

dans la bouche et sur les sens

dans le ciel et dans le vent

dans la nuit et dans le noir

dans le temps et dans l’oubli

Tempo, tempo, deux croches noire

suspendue à notre portée

pour chanter siffler et lancer

de la musique à toute volée.

Ecoute mon cœur et ton corps

mon âme et ses je t’aime

sans drame, sans blâme

pour une blanche si blanche

dans la nuit noire

et le silence accroché à ma peau.

Il y a plus de musique dans mes gestes

que dans la houle du printemps.

Il y a plus de mots en maraude

que d’accroches au balcon de l’hiver

et le silence colore les blancs

à la marelle des sentiments.

Maïté L

♫ ♫ ♫ ♪

DSC_4992

♪ ♫ ♪ ♪

Au Jardin public : Invitation à la méditation

 

The Heart of trees, 2007, bronze, 7 figures, 99 x 66 x 99 cm

DSC_4956

Sept personnages assis sur de petits monticules, dans la position qu’adoptent souvent les sculptures de JAUME PLENSA.

DSC_4954

 Sept hommes, un chiffre magique à mes yeux pour une installation entre l’Orangerie et le Museum.

DSC_4960

♪ ♫

 Entre sieste à l’ombre des lettres, pique-nique et lieu de rencontre des passants il a fallu sept jeunes arbres, au milieu des canards.

♪ ♪

DSC_4942

♫ ♫ ♫

Arbres d’avenir, enlacés, embrassés, faisant corps avec les bras et les jambes des personnages tatoués de passions.

♪ ♪ ♪ ♪

DSC_4943

♫ ♫ ♪

Sept humains qui nous offrent leur peau de bronze, le nom des musiciens préférés de JAUME PLENSA dans une communion de l’homme avec la nature et la musique.

♪ ♫ ♪

DSC_4947

« La nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de vivantes paroles :

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers »

BAUDELAIRE/ CORRESPONDANCES

♪ ♫

DSC_4955

DSC_4959

♪ ♪ ♪ ♫

Place Saint-Pierre :Notes, notes de musique

Ainsa I, 2013, acier inoxydable et pierre, 320 x 215 x 380 cm

Collection Mildred Lane Kemper Art Museum, Washington University in St Louis, University purchase, Art on Campus fund, 2013, USA

♪ ♫

DSC_4987

♪ ♪ ♪ ♪ ♫

« De la musique avant toute chose »

écrit VERLAINE dans son « art poétique ».

Même si parfois cette citation a été mal interprétée, elle accompagne ici les notes auxquelles s’accrochent les enfants et que font retentir les musiciens de nuit, sur cette place si animée. Ces derniers voyant le parallèle que j’établissais entre l’œuvre de JAUME PLENSA et mon goût pour leur musique, me donnèrent en partant une généreuse et chaleureuse accolade. La musique est un langage universel.

♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫……

DSC_5449

♪ ♪ ♫

Notes de nuit pour Marie-Neige

 

C’est pas Mozart pour un empire
Juste la lune à peine voilée
Simple retenue pour des humains si avides.
Les somnambules dans leur chemise humide
N’ont pas apprivoisé le sablier
Des heures éclatées à la pulpe de la nuit.

C’est pas Mozart, Pachelbel non plus
Juste la tendresse soudain sabordée.
On quitte ses rêves à reculons
à l’heure où le matin vient s’attabler
Dans les vagues des draps réchauffés
Où le réveil prend plaisir à sonner.

C’est pas Mozart, pas même un violon
Ni l’humaine voix de la flûte enchantée
Juste une petite mélodie de nuit;
Nos pensées invitées à valser
Au bras tendu de la moindre lueur
Une étoile pour paupières endolories.

C’est pas Mozart. Mais pourquoi pas?
Quand nos lèvres caressent les volutes bleuies
Des fumerolles de graves marais envahis
Par des iris jaunes grandis dans les reflets
De la lune grise tendrement voilée…
Juste quelques notes à peine envolées.

C’est pas Mozart pour un empire.
Mais pourquoi pas? Imaginez
Si la nuit vous invitait dans ses filets
à résonner vos rêves musique,
Des blanches et puis des noires
Sur l’oreiller, leurs joues à peine rosées…


Maïté  L
le 21/04/07

♪ ♪ ♫

Dans le cadre du soutien à l’organisation de l’exposition, le Casino-Théâtre de Bordeaux présente aussi une œuvre de l’artiste :

Silent Music  II, 2013: Silence et musique intérieure

acier inoxydable et pierre, 310 x 230 x 290 cm

♪ ♫

DSC_5060

♫ ♫

« Enfant, l’artiste(JAUME PLENSA) s’installait à l’intérieur du piano de son père pour sentir les vibrations des sons et de son propre corps. Silent Music II rend compte de cette expérience sensorielle silencieuse, avec cette figure humaine constituée de notes de musiques qui, comme les lettres d’un alphabet, symbolisent l’expression d’un langage universel et permettent à l’artiste d’engager un dialogue avec les peuples ».

♪ ♫

DSC_5051

♫ ♫ ♫

J’aime ce chant que nul n’entendra qui hésite
Entre le vent et la vitre entre le silence et le bruit
Ce chant d’âme à peine
Ou de feuilles qui font là-bas l’automne où personne ne va
J’aime ce chant des pas furtifs toujours comme si
Le moindre mot vers toi qu’on ose était un voleur que le jardin déconcerte
J’aime ce chant qui te cherche et se perd
Et se perd dans la forêt transparente des oreilles
Dans une ville à n’en plus finir de portes pareilles
Errante main mouvante qui n’arrive pas à saisir une chevelure dénouée
Navire avant de vivre évanoui

ARAGON/OFFERTOIRE

♪ ♪ ♪ ♫ ♫

DSC_5055

DSC_5058

DSC_5053

♪ ♫ ♪ ♫ ♫ ♪

DSC_4868

à suivre…♪ ♫

Marina, Awilda, Paula, Sanna, Nuria, Irma  et les autres :

Des jeunes filles à la mère à l’enfant…

« Seul le visage… »

DSC_4846

«  J’ai rêvé ma vie dans le corps d’une felle. »Femme »est un mot bien assemblé, le nom de tout ce qui s’assemble, fait corps et vient au monde. Le nom de ce qui n’est pas mémoire. Le nom de celle qui d’un rien tombe enceinte. Le nom de ce qui souffre chaque fois qu’il se sépare. Un nom courbe qui arrondit le temps. Le nom de la terre même qui nous porte, de l’eau où nous aimons nager et de l’air que nous respirons. Femme : celle qui de toute chose fait un enfant. »

JEAN-MICHEL MAULPOIX/ L’INSTINCT DE CIEL

DSC_4856

Au fil des lectures, j’ai aimé découvrir que JAUME PLENSA aime la poésie et notamment BAUDELAIRE. Ce fut donc l’occasion de relire  en partie ce poète afin de comprendre quels poèmes auraient pu l’inspirer.

DSC_4869

Mais consciente comme ANDRÉE CHEDID que

« Derrière le visage et le geste

Les êtres taisent leur réponse

Et la parole alourdie

De celles qu’on ignore ou qu’on tait

Devient Trahison

Je n’ose parler des hommes je sais si

Peu de moi… »

DSC_4993

J’ai laissé libre cours à mon imagination qui s’est chargée de faire le vagabondage entre divers poètes qui auraient pu aussi inspirer JAUME PLENSA. Certains poèmes m’ont accompagnée, ont resurgi à maintes occasions de hasard ou de rencontres même éphémères comme celui-ci :

DSC_4994

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
VERLAINE

Mais de BAUDELAIRE, j’ai choisi sans hésiter :

À une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit! — Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?

Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!

CHARLES BAUDELAIRE. LES FLEURS DU MAL

DSC_4996

Il y a toutes ces femmes de la rue, ces inconnues plurielles qui gourmandes, avalent le temps en courant d’air, sans s’arrêter devant les statues de bronze et puis toutes celles qui se souviennent du visage lisse de leurs vingt ans, celles qui aimeraient s’entretenir avec JAUME PLENSA pour croiser les mots en poésie ou qui cherchent dans les prunelles de PAULA ou de SANNA les reflets de passion croqueuses de vie. Il y a toutes celles que ces femmes de bronze, d’encre ou de résine touchent au cœur parce qu’elles sont dans le  sillage de  LA FEMME dont le mouvement est amplement suggéré.

DSC_5428

« Entre l’instant vécu et l’instant à vivre,

S’inscrit notre visage éternel. »

ANDRÉE CHEDID/Tels que nous sommes

DSC_5037

Il y a tous ces dialogues entre hommes et femmes de la rue et les sculptures, ce chant entre la mère et l’enfant dans les estampes.

DSC_5033

…Ecoutons en silence  ANDRÉE CHEDID évoquer ce dernier tableau :

« Ma lande mon enfant ma bruyère

Ma réelle mon flocon mon genêt,

Je te regarde demain t’emporte

Où je ne saurais aller. »

ANDÉE CHEDID/ Brève invitée, à ma fille

DSC_5048

Et puis la nuit enveloppe la ville et les sculptures.

DSC_5458

Elle moule les femmes au visage de flamme

DSC_5461

comme une bougie qui leur dessinerait une aura.

DSC_5460

Dans leur grotte de lumière

DSC_5466

Elles ombrent le ciel

DSC_5468

Des fleuves lisses qu’épargnent les affres du temps.

DSC_5471

« L’homme qui combat avec armes et lanternes,

L’homme qui succombe, plaies et cavernes,

Renaît avril des batailles ,

Bleu des larmes, profonde fleur.

 

Seul le visage est notre royaume,

Son jour traverse nos nuits. »

ANDRÉE CHEDID : Seul, le visage

(à suivre)

 

 

 

« J’ai toujours été passionné non seulement par les mots , mais par la fonction biologique des lettres. Seules, elles ne sont rien, mais ensemble elles forment des mots, qui  ensemble, forment des textes. Une belle métaphore de la vie et de l’humanité ».

JAUME PLENSA

***

Dans le salon de l’Hôtel Rohan  (Hôtel de Ville)

DSC_4853

***

DSC_4854

***

DSC_4864

***

DSC_4874

***

DSC_4877

JAUME PLENSA est né à Barcelone et sa ville d’origine reste son point d’ancrage. Là-bas se trouve son atelier où se pressent assistants, fondeurs et ingénieurs.

Jamais aucune ville avant BORDEAUX n’avait accueilli une telle palette de ses œuvres.

 Avant de revenir en détail à ses sculptures prenant leurs quartiers d’été en plein air, nous ferons le détour par le PALAIS ROHAN (Hôtel de Ville) où JAUME PLENSA présente 11 MAQUETTES inédites. Actuellement, le salon où se trouvent les maquettes reçoit 1000 visiteurs par jour.

Petit détour aussi  par la GALERIE ARRÊT SUR L’IMAGE pour une partie de ses ESTAMPES ; ceci afin d’entrevoir le mystère dansant et poétique des phrases et des silhouettes dansant à tour de rôle.

Des estampes de la galerie Arrêt sur L’ image

DSC_5039

DSC_5040

 DSC_5041

DSC_5042

DSC_5043

DSC_5044

DSC_5046

Pour en savoir plus :

http://www.galerie-lelong.com/fr/oeuvres-jaume-plensa-110-p1.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jaume_Plensa

DSC_5014

DSC_5015

« Il faut penser de tout son corps écrivait Stéphane Mallarmé à Eugène Lefébure le 27 mai 1867. Tisser avec sa propre vie ces minces rideaux que sont les phrases. Une fine toile de sens et de sons. Solide et musicale autant que précaire. Et devenir alors soi-même, dans l’expectative de la chambre, pareil à cet insecte énigmatique et obstiné.

Ou pareil à la boîte en bois du violon dont les cordes vibrent.

Un poète est un instrument à cordes. Il suspend les accords de sa petite musique dans les angles morts de la vie »…

JEAN-MICHEL MAULPOIX/ L’INSTINCT DE CIEL.

DSC_5016

DSC_5017

 

 

Les poètes

ne dorment que d’un œil :
La main sur la plume

la main sur le cœur
ils lissent les mots

leur ouvrent la voix

Leur donnent écho.

Les poètes

ne rêvent qu’à l’ombre de la noire
accroche de leur lit.

En marquant le tempo

D’un battement de cil

Ils apprivoisent les veines

Des carrières de sens.

 

Parfois, les poètes pleurent

sur les mots froissés
sur les non-dits, les ratés.
Juste avant de déposer

les mots d’un soir

sur l’oreiller mouillé.

DSC_5018

DSC_5019



Les poètes

effeuillent  la lumière

Dans le tissé où perce leur moi.

Sur le fil, dans la danse 

d’un signe de leur main

ils rejettent au loin
l’ombre de la page blanche.

Maïté L

DSC_5020

DSC_5021

Souvent l’été, BORDEAUX  au travers de diverses formes d’art offre un jeu de piste inédit qui permet de partir à la découverte des œuvres disséminées dans la ville.

Il y eut notamment OUSMANE SOW, BERNAR VENET et les VACHES.

DSC_4982

Cette année, du 27 juin au 6 octobre, la Ville est devenue la scène privilégiée d’un artiste catalan, mondialement connu : JAUME PLENSA.

Né à Barcelone, JAUME PLENSA est connu  pour ses œuvres monumentales, la  CROWN FOUNTAIN à Chicago, ou L’ÂME DE L’ÈBRE réalisée pour l’Exposition internationale de Saragosse en 2008.

DSC_4995 - Copie

Après Rio de Janeiro, Salzburg ou le Parc de Yorkshire, les  sculptures monumentales ont pris place sur des places emblématiques de BORDEAUX ainsi qu’au Jardin Public. Parmi elles, quatre sont inédites : deux portraits féminins de 7 m réalisés en fonte de fer : PAULA et SANNA, SELF-PORTRAIT, une silhouette enveloppée dans une mappemonde ainsi que MARIANNE et AWILDA en acier inoxydable, faisant partie  d’une grande collection américaine

DSC_5427

Ajoutez à cela l’exposition remarquable de 11 maquettes dans l’Hôtel de Ville et une série d’estampes inédites présentées à la Galerie ARRÊT SUR L’IMAGE.

http://www.bordeaux.fr/e91819

 

DSC_4998

J’ai parcouru ces divers espaces à pied, et je  continue à les parcourir au gré de mes envies, de jour comme de nuit. Déjà, je ressens en moi la sensation de vide que laissera la fin des installations. Une des raisons de cet engouement vient du fait que JAUME PLENSA a préparé bien en amont cette immersion de ses œuvres à Bordeaux en venant s’imprégner à plusieurs reprises de « l’âme de la ville ».Il est venu « respirer » les lieux, a parcouru la ville à pied, a vécu au rythme de la pluie et du brouillard, a  mûri son projet ,en choisissant des petites places à taille humaine, où se tissent habituellement des liens de convivialité comme cela est parfaitement expliqué sur le site de Bordeaux.

DSC_4851

Il a voulu éclairer le quotidien, donner à voir la contemporanéité du travail de la sculpture au travers de l’évolution de sa démarche.

DSC_4987

Il s’ensuit un dialogue entre la pierre des façades, la minéralité des sols, le regard  du passant qui suit la haute envolée des personnages en bronze, en résine, en fonte, notamment les jumelles PAULA et SANNA, un lien qui perce les dentelles d’acier, d’inox pour suivre le ciel alors que résonnent les accords musicaux, les alphabets du monde ou les pensées profondes liées au langage terre à ciel ou ciel à quais, pierre à ciel ou bien arbres à chœur croque notes, croque mots… menant à la poésie, à la méditation, aux jeux de lumière, à la légèreté, voire à nous-même dans son auto-portrait dont on épouse la coquille en miroir, dont on voudrait épouser la beauté intérieure.

Tous thèmes confondus ne pouvaient que titiller ma sensibilité et mon émotion, l’imaginaire étant au rendez-vous, le souvenir aussi, dans la pierre d’AINSA, village espagnol près de HUESCA que j’ai visité à plusieurs reprises.

DSC_4911

Est-ce le passant qui regarde les sculptures ? Ou ces-mêmes sculptures qui nous renvoient notre image à travers les points de vue de la Ville à redécouvrir.

DSC_4790

Le nombre de visiteurs est tel depuis le dévoilement des œuvres que l’écho en retentit partout en France et dans le monde. Une onde de dialogue, une onde d’espoir, des moments apaisants dont je ne me lasse pas.

DSC_4956

C’est volontairement que certaines photos de mon parcours photographique intégreront les passants. Cela permet de donner une idée des dimensions mais aussi de la vie qui se crée autour de chaque sculpture, notamment avec la présence des enfants : cette vie que JAUME PLENSA appelait de tous ses vœux, malgré les interdictions normales : « prière de ne pas monter… »

DSC_5050 - Copie

Je vous convie donc à un parcours multiple, parfois silencieux ou amusé, parfois vibrant ou digressant vers des écrits tant les écharpes de mots sont sans fin, éternellement régénérées dans des va-et-vient de l’esprit en marche.

DSC_4915

A suivre…

********************

2– Cap sur le phare ! Le phare se mérite !

DSC_3808

DSC_3819

Car une fois parcouru le banc au sable tantôt mouvant, ou tassé et accrochant nos plantes de pieds avec ses vagues de sable, les rinçant dans les flaques laissées par la marée, il fallut se rendre à l’évidence : il allait falloir traverser une seconde étendue d’eau plus profonde que la première. Tout le monde ou presque se retrouva en slip, en caleçon et la traversée s’organisa : l’eau montait, montait, certains en eurent JUSQU’AU NOMBRIL : affaire de taille bien entendu, tout le monde ne mesurant pas 2 m !

DSC_0071

Il fallut convoyer à bout de bras,  « le précieux apéritif »  Bravo Jean-Marc !)et les appareils photo ! Les accompagnateurs nous « accompagnèrent », l’entraide fit le reste à l’intérieur du groupe car il fallait compter avec l’eau et les rochers, les creux et les bosses, le tout assez glissant ! Tout le monde fut à la hauteur du défi, avec le sourire. La compagnie avait prévu le petit canot de sauvetage pour les enfants et les personnes handicapées.

DSC_3816

Au retour du phare, la marée avait  encore baissé et la traversée fut bien plus facile.

Pluies abondantes, mouvements des marées, évolution du paysage marin, chenaux d’accès différent au phare, nous étions en train d’éprouver tout cela ce qui ferait de cette journée, une journée inoubliable.

DSC_3824

Encore 260 m de chaussée empierrée et nous étions arrivés devant les deux gardiens prêts à nous accueillir au pied du phare haut de 68 m, au cœur d’un bastion circulaire de 41 m de diamètre et de 8,30 m de haut,  dont la lanterne en haut des 7 étages a une portée de 40 m. Le phare a fêté ses 400 ans d’allumage en 2011.

DSC_3820

D’ailleurs, l’apéritif ne fut pas hissé dans les hauteurs…JEAN-MARC le confia aux dits-gardiens !

DSC_3805

DSC_3813

DSC_3822

DSC_3841

DSC_3920

DSC_3834

Chacun fit la visite à son rythme,(souvent en slip trempé sous le ciré : même pas froid !) après une présentation du phare, et gravit les quelques 300 marches faciles menant à la lanterne.

DSC_3838

DSC_3867

DSC_3880

DSC_3887

DSC_3888

DSC_3891

A mesure que nous nous élevions, le paysage tout autour devenait à couper le souffle.

DSC_3892

DSC_3893

DSC_3894

DSC_3895

DSC_3897

La lumière variait sans arrêt…

DSC_3909

DSC_3903

DSC_3905

La visite du phare terminée, pas de temps à perdre !La marée a ses impératifs(l’estomac aussi ? Promesse d’apéritif  en prime ?) Il fallut reprendre la chaussée empierrée, faire GRANDE TREMPETTE à nouveau, s’amuser des diverses réactions,

DSC_0176

maintenir l’apéritif hors d’eau et au bout de la traversée du banc de sable…faire sauter les bouchons ! Merci JEAN-MARC !

DSC_3930

prendre le temps de photographier les vagues de sable:

DSC_3926

DSC_3936

DSC_3940

Grâce au Zodiac, nous regagnâmes le bateau…et le pique-nique !!!!!!!!!!On entendit les mouches voler pas très longtemps certes !) tandis que notre capitaine continuait à nous éclairer sur l’Histoire de l’estuaire, ses épaves nombreuses dans les eaux d’apparence très calmes.

DSC_3971

Le bateau faisait route vers les côtes charentaises,

DSC_3956

Saint-Palais-sur-mer, le puits de L’Auture, le Pont Du Diable, Royan, Saint-Georges- de- Didonne, toutes les conques chargées d’Histoire,  Meschers et ses grottes troglodytiques, creusées dans la falaise et habitées encore aujourd’hui,

DSC_3983

Ces grottes naturelles creusées par l’érosion, dans les falaises de l’estuaire de la Gironde

DSC_3986

surplombent la mer à 20 mètres, sont truffées de cabanes à carrelets, cabanes de pêcheurs sur pilotis. Habitées dès la Préhistoire, les grottes ont, au fil du temps, servi de refuge aux pirates, contrebandiers, protestants persécutés.

DSC_3990

 

Nous allâmes jusqu’à Talmont et son église surplombant l’estuaire.

DSC_4016

Nous aperçûmes  aussi la balise signalant le naufrage du Condé et puis, surgit l’Arawak, venu de Bordeaux toutes voiles dehors.

DSC_4030

Ce bateau a un rôle bien particulier que j’évoquerai sans doute un jour, car ses croisières à but social ou bien consacrées à des malades atteints du cancer ou en rémission méritent d’être notées.

Je peux vous l’assurer, à un moment donné, surgirent  un, puis deux corsaires !

DSC_4035

Il était temps de rentrer au port après cette remarquable BALADE EN TOUT SENS qui restera gravée dans les annales. Nous retrouvâmes les carrelets irisés par la lumière resplendissante de l’après-midi.

DSC_4039

DSC_4040

DSC_4041

Pour ma part, j’avais, avec cette visite à Cordouan réalisé un rêve et je n’avais qu’une envie…recommencer la balade un jour ! MERCI  JEAN-MARC !

***

 

Pour ceux qui seraient tentés par cette belle balade :

Quelques conseils : bottes inutiles, maillot indispensable, chaussures allant dans l’eau indispensables pour éviter de glisser sur les rochers et de  s’entailler la plante des pieds.

Quelques liens utiles pour se plonger dans l’ambiance :

http://www.phare-de-cordouan.fr/

http://www.cordouan.culture.fr/#/fr/annexe/intro

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/15/visages-de-lestuaire-debut-du-voyage/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/16/talmont-sur-gironde-au-bord-de-la-falaise/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/20/talmont-sur-gironde-la-ville-close/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/22/les-carrelets-ces-cabanes-du-reve/

http://www.eclats-de-mots.fr/2010/06/17/talmont-sur-gironde-fenetres-et-portes-sur-vie/

DSC_3938

DSC_3917

 

***************photos M Ladrat pour la plupart, JLADRAT pour quelques autres.

DSC_3915

le phare tel que nous ne le verrons pas,extrait d’affichage dans le phare

***

DSC_0001

DÉBUT JUIN…

1–6 heures d’aventures entre mer et estuaire au départ du port de Meschers ( Charente maritime).

DSC_3671

 

Il avait plu très fort toute la journée précédant LA BALADE A CORDOUAN, la température était basse  et nous n’étions pas franchement optimistes. La balade avait été maintenue car la météo marine nous promettait des éclaircies et les conditions d’une navigation correcte.

DSC_3668

Nous étions tous partis habillés de « pelures d’oignons » superposées, nous permettant de faire face à toute éventualité allant du froid à la pluie en passant- pourquoi pas- par le soleil !

DSC_0008

DSC_0018

La barre de nuages menaçants disparut miraculeusement à 5 km de MESCHERS,  puis se révéla à nos yeux incrédules une matinée ensoleillée dont nous avions perdu jusqu’au souvenir !

DSC_0020

Bientôt toute la troupe joyeuse fut prête sur le port de MESCHERS pour l’embarquement à bord du bateau de la compagnie « CÔTE DE BEAUTÉ ».

DSC_0030

La balade était organisée Par la MAISON DES CINQ SENS et JEAN-MARC GRUARD, notre animateur de BALADES EN TOUT SENS. Nos accompagnateurs consultés nous annoncèrent DE L’EAU JUSQU’À  MI CUISSES mais tout le monde –ou presque- crut à une blague. Ceux qui avaient déjà fait cette balade il y a quelques années avaient le souvenir de l’eau à mi mollets.

Parmi mes pelures d’oignon, j’avais glissé un maillot  au cas où….

DSC_3735

Mais pourquoi le phare de Cordouan ?

Le phare de Cordouan dont le projet de reconstruction a été décidé en 1582 sous Henri II sera approuvé de façon plus ambitieuse par Henri IV en 1593, comme symbole solide de la monarchie face aux éléments ; la monarchie se dressant contre les vents et marées de l’Histoire. Haut de 20 m, il fut bâti circulairement et selon une inspiration religieuse qui lui confère une existence sacrée, des références antiques par rapport au phare d’Alexandrie et aux mausolées d’Auguste et d’Hadrien.

Les parties hautes ayant disparu ce sont les deux étages du bas qui mériteront toute notre attention avec l’appartement du Roi et la chapelle au-dessus avec le buste de Louis de Foix, ingénieur.

A partir de 1780, ont lieu des travaux de restauration et de surélévation pour améliorer la portée de la lanterne. Toutes les parties hautes au-dessus de la chapelle sont détruites.

Le nouveau phare, surplombant les eaux symbolisait désormais le Siècle des Lumières.

Pour en savoir plus, lire l’article de JACQUES PÉRET, professeur d’Histoire à L’Université de Poitiers.

http://www.lacotedebeaute.info/article/phare-de-cordouan—soleil-en-mer,51.php

DSC_3706

Une fois quitté le port de Meschers et ses carrelets, nous aperçûmes rapidement au loin LE PHARE DE CORDOUAN situé en pleine mer, sur la commune du VERDON-SUR-MER ( GIRONDE)à 7km de la côte.

DSC_3726

 Nous partîmes en direction des côtes girondines, apercevant tour à tour le phare de Grave abritant une exposition consacrée au phare de Cordouan, les installations portuaires du Verdon,  la Pointe de Grave . Notre route croisa celle d’un gros pétrolier et surprit l’envol des cygnes. Un Zodiac nous rejoignit en cours de traversée et vint s’accrocher à l’arrière du bateau. Il se révéla précieux par la suite !

DSC_3745

La traversée fut tranquille-ça ne bougeait pas trop- animée par notre capitaine de la compagnie » CÔTE DE BEAUTÉ » qui se révéla être un fameux conteur. Traversée tranquille, mais ne pouvant, pour ma part que regarder loin, très loin à l’horizon, je déléguai pour le temps de la traversée  l’activité photos-mémoire

DSC_3675

Lorsque notre capitaine nous annonça qu’était venu le temps de se  préparer à quitter le bateau , de laisser le pique-nique initialement prévu sur le banc de sable, qu’il fallait se dénuder pour avoir de l’eau…À MI- CUISSE, tout le monde commença à remonter les pantalons, menaçant de faire garrot !. Même pas peur…mais petit étonnement tout de même ! Et début du premier fou-rire.

DSC_3763

Lorsque le bateau s’immobilisa près du banc de sable, nous passâmes sur le Zodiac et descendîmes dans l’eau…jusqu’à MI- MOLLET !  Tout va bien !

DSC_0051

L’eau à 16 ° n’était pas froide sauf pour quelques irréductibles qui criaient : « c’est froid ! c’est froid ! »….

DSC_0052

Il n’y avait pas un souffle de vent, le soleil était entre deux.

DSC_0062

JEAN-MARC GRUARD, rassembla toute la troupe, impatiente d’arriver  rapidement au phare. C’est encore loin, dis ?

DSC_0063

DSC_3777

DSC_3791

DSC_3796

Il avait avec lui le « précieux apéritif » qui serait coûte que coûte pris après la visite du phare sur le banc de sable.

DSC_3750

Comme vous pourrez le constater, en plus de veiller sur nous, il veilla sur le précieux sac contenant le doux breuvage qui fut de toutes les aventures !

DSC_0060

 

 

                                                             A suivre…

Dimanche 2 juin !…

L’entraînement à la course continue…

Sur le site de la Fête du Fleuve consulté très régulièrement, le départ du Cauhtémoc était annoncé pour le lundi 3 juin en début d’après-midi. Je voulais ab-so-lu-ment y assister tout  comme j’avais rêvé quelques années auparavant d’assister au départ du Belem dès que mon activité professionnelle me le permettrait.

 Nous étions donc sur un tout autre projet le dimanche, qui nous mènerait loin du Cauhtémoc.

Dimanche ,13 h…

Repas pris sur le terrasse, méritant d’être noté tant les beaux jours sont rares et éparpillés dans la saison ; préparation pour partir vers d’autres horizons …quand, en jetant un coup d’œil aux dernières nouvelles, avant d’éteindre l’ordinateur, je lus que le départ du Cauhtémoc était imminent, entre 13h 30 et 14h probablement !

information lue en ces termes:

« Fête du Fleuve : le « Cuauhtemoc » quitte Bordeaux en début d’après-midi: Le pont Chaban-Delmas se lèvera aux alentours de 13 h pour le laisser passer »

 

J’en restai baba ! Il était 13het des poussières, j’avais lu le matin-même que Le Cauhtémoc prolongeait le temps des visites à bord tard le soir pour satisfaire les nombreux visiteurs et soudain, revirement,il partait !

Tout d’abord, durant quelques secondes, je crus à une blague ! Une mauvaise info ! Le site de la Fête du Fleuve affichait toujours le départ pour le lundi à 14h…Sur le quotidien Sud-Ouest en ligne il était dit qu’en raison des difficultés dues au débit du fleuve et à tout ce qu’il représentait de dangers potentiels, le Cauhtémoc avait choisi d’avancer son départ : tout cela était plausible .

 13h05 …Le Cauhtémoc part bientôt ! à 13h 30 les marins rejoindront la mâture pour la parade finale !!!!!!!!!!!

 Que faire ? Téléphoner à l’Office de tourisme un dimanche ?y aller en vélo ? mais que faire des vélos ensuite? Bottes de sept lieues introuvables !Tapis volant aussi ! En moins de temps qu’il ne faut pour vous l’écrire, la décision est prise : nous tentons !

13h 15…Nous partons, attrapons le 1er tram au vol, le 2 ème aussi. Jamais nous n’avons vu un tram avancer aussi lentement alors que la voie est libre le dimanche après-midi ! Arrivés à l’arrêt « Quinconces », nous descendons en toute hâte car mon mari aperçoit les premiers marins monter le long des mâts !

DSC_3459

 Une longue ligne droite : le Cauhtémoc en point de mire…Et la course commence  sous les arbres, tout en effectuant les réglages en urgence de l’appareil photo !

DSC_3460

13h 35 :Arrivée sur les quais :course accomplie sans m’emmêler les pieds !

DSC_3466

Heureusement il y a suffisamment de marins sur le trois-mâts pour que nous puissions les voir monter, les voir s’installer sur les vergues, accompagnés par la musique.

DSC_3467

DSC_3471

DSC_3474

DSC_3476

DSC_3478

Lorsqu’ils seront tous en place, nous reprendrons les jambes à notre cou pour ne pas être gênés dans nos photos, par le « Quest for Adventure »  que le Cauhtémoc saluera plus tard au passage.

DSC_3479

DSC_3480

DSC_3484

Favorisés par l’effet de surprise du départ précipité du Cauhtémoc, nous trouvons facilement  une place près de la rambarde à mi-chemin entre le trois-mâts et le Pont Chaban-Delmas.

DSC_3481

DSC_3490

DSC_3491

14h:Le spectacle n’aura pas duré pas longtemps. Comme à son habitude le Cauhtémoc sera à l’heure ! On ne badine pas dans l’armée mexicaine et de toute façon, le départ d’un navire quittant Bordeaux doit s’effectuer exactement 2 heures avant la marée haute afin de gagner l’estuaire et l’océan dans de bonnes conditions.

DSC_3507

DSC_3508

Le remorqueur l’assiste puis rapidement s’écarte. Il viendra se placer aux côtés du trois-mâts et peu avant le passage sous le Pont, se placera derrière lui.

DSC_3501

DSC_3511

DSC_3510

DSC_3517

DSC_3523

DSC_3524

Un dernier coup de corne et bon vent !Au revoir Le Cauhtémoc !A bientôt!

DSC_3533

Evidemment tout cela  me fait réfléchir…

DSC_3008

Ce ne sont que des hypothèses mais…

La ville souhaitait garder le Cauhtémoc à quai jusqu’au lundi, la Fête du Fleuve se terminant le dimanche soir.

Le Cauhtémoc a un haut pouvoir d’attraction auprès des adultes et des enfants : il a reçu beaucoup de classes à son bord ; nous avons pu le constater nous-mêmes.

Les voiliers partis la veille, Le Cauhtémoc partant le dimanche après-midi, la Fête n’avait plus la même saveur…Donc a-t-on l’info…mais de façon confidentielle ! Ou est-ce une négligence de mise à jour sur le site de la Fête du fleuve ?

Je ne connais pas grand-chose à la marine, mais n’allez pas me faire croire qu’un bateau de cette importance, avec la rigueur dont il a fait preuve à chaque étape n’avait pas prévu de partir !Il connaissait depuis la veille et le départ de la Solitaire les conditions de navigation sur la Garonne.

Sur le site de la course du Figaro…j’ai pu constater rétrospectivement que le départ du Cauhtémoc était fixé au 2 juin, l’info publiée le …28 mai.

Dommage pour tous ceux qui auraient pu venir nombreux assister au départ du Cauhtémoc !

Ainsi se termine mon reportage que j’ai bien failli ne pas mener à son terme ! La chance heureusement est parfois au rendez-vous !

DSC_0026

Maïté L

 Dans la nuit du samedi 1er juin au dimanche 2 juin

« Feuilles de jour et mousse de rosée,

Roseaux du vent, sourires parfumés

Ailes couvrant le monde de lumière

Bateaux chargés du ciel et de la mer

Chasseurs des bruits et sources des couleurs »

                                                                             PAUL  ELUARD

Nous n’étions pas à Bordeaux pour voir le feu d’artifice, mais au retour de notre virée, nous avons fait un grand crochet, non prémédité, pour apercevoir le Cauhtémoc de nuit. L’apparition du bateau fut à la hauteur de nos attentes.

 La rive droite, lorsqu’on s’éloigne du Pont de pierre est bien sombre : Nous apercevons  un groupe de grands buveurs reconnaissable au nombre de bouteilles vidées, dont nous nous écartons prestement. Nous préférons nous approcher d’un photographe venu comme nous contempler la rive gauche depuis La Bastide où l’on a le meilleur point de vue sur le Port de la Lune.

L’approche progressive du trois-mâts nous mènera près de lui. Une fois passé le Pont Chaban-Delmas, la foule amassée pour le feu d’artifice ayant déserté les lieux, les quais sont paisibles ; nous pourrons au mieux profiter du spectacle du bateau éclairé, spectacle dont j’aurai du mal à me détacher, je l’avoue.

DSC_3409

Rive droite :

Dans l’herbe mouillée

Du bout du doigt suivre le liseré des lucioles

 Qui montent, descendent sans bruit au loin.

Sur l’autre quai, les toits blancs éphémères et

 Suivre  La Barque immobile et puis s’approcher

Du fleuve roulant sa charge, ses paquets.

DSC_3433

 

 DSC_3434

La brise et le vent de roseaux affleurent

Cheveux dans le cou, cache-cache entre les bosquets

Le noir en trombe d’arbres déchiquetés,

Les bouillonnements faisant flots  vers l’estuaire.

Tous feux éteints les eaux cuivrées ou

Le Pont de  pierre en arches, moi  suspendue aux fils de  la nuit

Aux fils de la ville, à ses lampes-tempête, ses lanternes élevées.

 

 

 DSC_3438

La colonne des Quinconces et ses ailes vertes

D’insecte livré à l’asphalte loin des herbes sèches

Chaque pas nous rapproche de la communion

De l’immobile danse et de la courbure de la coque.

Il est déjà 1h 30 ou plutôt  2h,le temps ne compte plus

La morsure de la nuit, du froid se glisse sous la chemise

Au plus près du rêve qui palpite et s’imprime recto verso.

DSC_3428

 

Rive gauche :

Il est là : En majesté les voiles à demi-relevées

Ses belles d’aventures aux jupons de pervenche

Retroussées  loin des hautes cheminées,

Les mâts et les drapeaux, pour ne jamais oublier

Dans le fracas des bordées, qu’un bateau à quai

 A des fourmis dans la proue,  et des envies de marées.

DSC_3444

 

« La nuit se baigne dans les puits

 Le risque de mourir s’annule

Comme deux des chiffres zéro

Une mousse de bleuets

A blanchi jusqu’à la corde

La grand’  voile de couleur »

                                         PAUL ELUARD

DSC_3446

 

 

 

 

C’est sa dernière nuit à quai

Mais je ne le sais pas encore…

Je l’apprendrai quelques heures plus tard et…

Ce sera encore une fois de plus…la course..à suivre !

Maïté L

DSC_3456

« Oui, ce soir, dans le silence

              De la nuit

Le monde sans fin, sans bruit,

              Se balance »

FERNAND  GREGH

 

 

 

Arrivée à Bordeaux:

DSC_2941

DSC_2942

***

Article du journal Sud-Ouest du jour:

Yann Eliès, qui a mis si longtemps à gagner sa première Solitaire, est entré dans l’histoire de cette course hier à Dieppe (Seine-Maritime) en remportant la 44e édition. Il est devenu ainsi le premier skipper de l’ère moderne à gagner deux fois de suite la Solitaire du Figaro, près de 40 ans après la double victoire de Guy Cornou (1975 et 76), quand l’épreuve, tout juste née, s’appelait encore la Course de l’Aurore.

Eliès, 39 ans, 2e de la dernière étape derrière Adrien Hardy, l’a emporté avec panache et dans la douleur, menant avec quelques autres spécialistes du gros temps un train d’enfer le long des côtes anglaises, balayées par une forte dépression d’ouest.

Une étape d’enfer

Les moyennes enregistrées par le groupe de tête entre le phare de Wolf Rock, au sud des Cornouailles anglaises, et la bouée Fairway, dans l’ouest de l’île de Wight (sud de l’Angleterre) sont hallucinantes: 14 nœuds pour les meilleurs. Et ce, pendant une douzaine d’heures, sous spi dans une mer formée, avec des pointes à 17-18 nœuds, voire plus.

Le tout sur des bateaux -des monotypes Figaro Bénéteau 2- qui ne mesurent que 10,10 m de long.

Dans ces conditions, les gros bras de la course au large -dont Eliès, Jérémie Beyou, Armel Le Cléac’h et Michel Desjoyeaux- ont fait fumer les étraves, n’hésitant pas à envoyer et garder les spinnakers dans la « brafougne » (vent fort).

Les guerriers et les frissons

Eliès, superstitieux, accueillait sa seconde victoire avec un grand bonheur. « C’est incroyable, je n’y croyais pas des masses en partant, a t-il déclaré en arrivant. Il a fallu s’arracher, avec (Xavier) Macaire (qui a pris la 3e place à Dieppe) et Hardy. Ce sont les deux Indiens, les deux guerriers qu’il fallait, ils ne lâchaient rien (…) C’est un combat, il faut le mener jusqu’au bout (…) Dans la douleur, car il a fallu y aller, mettre du charbon Xavie et Adrien n’ont rien lâché. Quand ils en mettaient une couche, j’en remettais une… », a-t-il plaisanté. ».

« J’ai pensé à mes enfants, j’avais envie qu’ils soient fiers de leur père », a aussi déclaré Yann Eliès . « Quand je pensais à eux, ça me donnait des frissons, je me disais qu’il ne fallait rien lâcher . C’est sûr que je reviendrai (sur la Solitaire du Figaro) pour les émotions que ça procure », a-t-il poursuivi. « Etre passé à deux doigts de faire demi-tour (dans la 3e étape, après avoir été victime d’une avarie technique, ndlr) et gagner ici, c’est un scenario incroyable! »

« Ça a été une belle bagarre, a-t-il ajouté. Ce doublé, c’est un rêve qui était peu probable… Peu l’ont fait et je l’ai fait! »

Jeudi à Roscoff, au départ de cette 4e et dernière étape, les choses ne se présentaient pourtant pas sous les meilleurs auspices pour Eliès. Après avoir assommé la concurrence lors de la première étape Bordeaux (Pauillac) – Porto, reléguant ses principaux adversaires à deux heures, il avait conservé son avance dans la 2evers Gijon.

La troisième étape Gijon – Roscoff fut celle de la désillusion. Victime d’une mauvaise option tactique au départ puis d’une avarie de gréement, Eliès terminait 21e, avec 32 min et 28 sec de retard sur le nouveau leader au général, Frédéric Duthil.

Duthil, leader lâché

Il a tenu parole. Incapable de suivre le rythme d’enfer des premiers bateaux, Duthil (peut-être victime lui aussi d’une avarie, comme Paul Meilhat et Damien Guillou) a rétrogradé dans les profondeurs du classement et Lagravière a lui aussi été lâché.

À Dieppe, le Briochin Eliès a remporté sans doute l’une de ses plus belles victoires. À la bretonne: dans la brise, de la mer et au terme d’un combat magnifique.

***

Départ de Bordeaux le 1er juin

DSC_3361

 

DSC_3362

 

******* à suivre!

 

Samedi 1er juin, l’après-midi :

DSC_3038

départ du Prologue Bordeaux Pauillac

pour la SOLITAIRE DU FIGARO

DSC_3039

Le soleil est de retour et les 41 skippers de LA SOLITAIRE du FIGARO ERIC BOMPART CACHEMIRE s’apprêtent à quitter Bordeaux.

DSC_3037

DSC_2947

Tout au long de la  semaine, on pouvait apercevoir  les voiliers, et les drapeaux claquant au vent.

Rive droite, La Banque Populaire célèbre son skipper : ARMEL  LE CLEAC’H et son catamaran est amarré au pied de la Banque. Cependant ARMEL  LE CLEAC’H se lancera dans la course, comme les autres skippers, sur un Béneteau. Il sera d’ailleurs vainqueur de la deuxième étape à GIJON.

DSC_3553

 

 Mais hélas, le 1er juin, la Garonne est déjà  en crue plus en amont: elle charrie des troncs d’arbres assez impressionnants. Alors que son débit habituel est  de 650 m3/s, ce jour-là, il est de 3000m3/s, soit 5 fois supérieur à la normale.

DSC_3301

L’organisation de la course, après analyse de la situation a décidé de modifier légèrement les règles du prologue. Parmi les 41 skippers, on compte 6 anciens vainqueurs et CLAIRE PRUVOT, sous les couleurs du Conseil Général du Calvados est la seule femme engagée.

DSC_3332

A ce titre, lors de son entrée dans le Port de la Lune, son bateau avait été vivement applaudi.

DSC_3306

DSC_3290

Nous avons choisi de nous arrêter sur les quais, à mi-course entre le Pont Chaban-Delmas et le Ponton d’Honneur après le « Quest of Aventure » de façon à profiter au maximum du spectacle, grâce à la courbe du fleuve.

 

Nous n’aurons pas beaucoup à attendre, les conditions de navigation obligeant à de la rigueur. Il y a bien une sorte « d’échauffement », de petits mouvements sur l’eau tout près du Cauhtémoc qui font frémir la foule impatiente de voir passer les bateaux.

DSC_3311

Bientôt  les voiliers s’en vont par petits groupes de 4. Comme à l’arrivée ils longeront les quais de la rive gauche, en passant devant les hangars, évitant ainsi tout ce que charrie la Garonne.

DSC_3368

Et pour saluer les bordelais une dernière fois, certains pencheront leur bateau en signe d’au revoir !

DSC_3324

 

 

DSC_3328

 

 

 

 

 

DSC_3330

DSC_3334

DSC_3335

DSC_3336

JDSC_3350

DSC_3354

DSC_3356

DSC_3358

DSC_3327

Juste avant de s’effacer , une fois franchi le Pont Chaban-Delmas.

DSC_3367

DSC_3308

DSC_3377

http://www.lasolitaire.com/

 

à suivre….

********************